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Séminaire annuel de l’erg : ARCHIVES DU PRÉSENT, GÉNÉALOGIES DU FUTUR

De erg

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Publiée 2014/07/02
30, 31 janvier et 1er février 2014 - Bozar et Cinematek, Bruxelles
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© Françoise Foucault
documentation during the filming of Jean Rouch’s film Makwayela
Maputo, Mozambique, 1977





Séminaire annuel de l'erg

Le séminaire de cette année, intitulé ARCHIVES DU PRÉSENT, GÉNÉALOGIES DU FUTUR, croise différents rapports artistiques à la production de l'histoire, du social, de la culture ; à son archivage, à ses modes de mémorisation, à ses lectures et à leurs usages, à ses appropriations possibles, à ses représentations. Différents rapports artistiques posés par différents regards et positionnements (des volontés d’interroger l’existant, d’opérer sur lui, de l’esthétiser ou encore de le mettre à distance), différentes géographies et pratiques de pensée (philosophiques, cinématographiques, documentaires, éditoriales, musicales, savantes, historiennes, utopiques), en prise avec des réels (des situations et des conditions historiques et sociales) qui se prêtent au jeu ou résistent, des réels à venir ou impossibles à venir.

ARCHIVES DU PRÉSENT, GÉNÉALOGIES DU FUTUR, c'est du 30 janvier au 1er février, 2014, c'est à Bozar et à la Cinematek.
 
 
JEUDI 30 JANVIER
Deux programmes en parallèle
Bozar, Studio / Salles Terarken et Cinematek

 
9h30 Cinematek
Vitali Kanevsky ZAMRI, UMRI, VOSKRESNI !
Bouge pas, Meurs, Ressuscite, 1989
Dinara Drukarov, Pavel Nazarov, Yelena Popova / NB / ST : FR / 102' 
En présence du réalisateur. Introduction de Vitali Kanevsky / la projection sera suivie d'une rencontre et discussion avec Vitali Kanevsky (en russe avec traduction en français)
 
10h Bozar, Studio
Chris Marker Le Tombeau d'Alexandre, 1993
120'
Avec une introduction de Vitali Kanevsky (en russe avec traduction en français)
 
13h30, Cinematek
Sharon Lockhart Teatro Amazonas, 1999
38’, 35mm, version originale, sans dialogue
 
13h30 Bozar, Studio
Bahman Kiarostami
Statues of Tehran, 2008
60’, Farsi, version sous-titrée en anglais
Re-enactment, 2006
52’, Farsi, version sous-titrée en anglais
Introduction par Bahman Kiarostami (en anglais avec traduction en français)
 
16h00 Bozar, Studio
Bahman Kiarostami
Statues of Tehran, 2008
60’, Farsi, version sous-titrée en anglais
Re-enactment, 2006
52’, Farsi, version sous-titrée en anglais
Introduction par Bahman Kiarostami (en anglais avec traduction en français)
 
18h00 Bozar, Studio
Conversation entre Catherine David et Bahman Kiarostami (en anglais avec traduction en français)
 
21h00 Bozar, White Box
Paola Yacoub, Joseph Rustom O SYRIA. What Do You Believe ?
Ȏ SYRIA. Tu crois en quoi ?, 2013
lecture-performance
 
22h00 Bozar, Studio
Peter Snowdon The Uprising
Le Soulèvement, 2013
78',
arabe/anglais avec sous-titres en français
Première en présence du réalisateur Peter Snowdon
130 invitations sont disponibles pour les étudiants et enseignants de l'erg – réservation : sammy.del.gallo@erg.be
 
 
Dès 14h00, Bozar, Salles Terarken 2 & 3 – exposition-projections
Aernout Mik Schoolyard
La cour d'école, 2009
Ângela Ferreira For Mozambique (model nº 2 for a screen-orator-kiosk celebrating the post-independence utopia)
Pour le Mozambique (modèle nº 2 pour un kiosque-orateur-écran célébrant l’utopie de la post-indépendance), 2008

 

 




 
VENDREDI 31 JANVIER
Bozar, Salle M & Salles Terarken

 
9h00 Bozar, Salle M
Ângela Ferreira Straight to the Point : Probing Mozambican History
Droit au but : Enquête sur l'histoire du Mozambique
conférence (en anglais avec traduction en français)
 
10h00 Bozar, Salle M
Mabel Tapia De l'usage des archives : « Archivos en uso », un projet du réseau Conceptualismes du Sud
conférence
 
11h00 Bozar, Salle M
Anne-Marie Duguet Anarchive, une certaine approche de l'histoire de l'art actuel
conférence/projection
 
Conférences suivies d'une table ronde avec Ângela Ferreira, Mabel Tapia et Anne-Marie Duguet
 
14h Bozar, Salle M
Filipa Cesar Mined Soil (part of the on going research project People are the mountain)
Sol miné 
conférence/projection (en anglais avec traduction en français)
 
16h Bozar, Salle M
Albert Serra, Olivier Père en dialogue
leçon de cinéma
 
20h Bozar, Salle M
Albert Serra Historia de la meva mort
Histoire de ma mort, 2013
151’, VO catalan, sous-titrage : français
Première belge, en présence du réalisateur
150 invitations sont disponibles pour les étudiants et enseignants de l'erg – réservation : sammy.del.gallo@erg.be
 
 
 
Bozar, Salles Terarken 1 & 2 & 3 – exposition-projections
Aernout Mik Schoolyard
La cour d'école, 2009
Ângela Ferreira For Mozambique (model nº 2 for a screen-orator-kiosk celebrating the post-independence utopia)
Pour le Mozambique (modèle nº 2 pour un kiosque-orateur-écran célébrant l’utopie de la post-indépendance), 2008
Pierre Huyghe The Host and the Cloud
L'Hôte et le Nuage, 2009-2010

 

 




 
SAMEDI 1er FÉVRIER
Bozar Salle M & Studio & Salles Terarken
Une collaboration erg & P.A.R.T.S.

 
9h30 Bozar, Salle M
Catherine David Unedited History. Séquences du moderne en Iran des années 1960 à aujourd'hui
conférence
 
11h30 Bozar, Salle M
Grégoire Chamayou L’océan et le casino
conférence
 
13h30 Bozar, Studio
Peter Pal Pelbart, Akseli Virtanen n-1. On cooperations to come
n-1. Sur les coopérations à venir
conférence
 
16h00 Bozar, Studio
Maurizio Lazzarato La politique de la dette
conférence (en français avec traduction en anglais)
 
17h30 Bozar, Studio
Angela Melitopoulos, Maurizio Lazzarato A Logic of Assemblages
Une logique d'assemblages
conférence/projection
 
20h00 Bozar, Studio
Sharon Lockhart Lunch Break
Pause Déjeuner, 2008
83’, couleur, version originale
 
22h00 Bozar, Studio
Hassan Khan Superstructure, 2011
concert – performance
en collaboration avec Carta Blanca, Paris
130 invitations sont disponibles pour les étudiants et enseignants de l'erg et P.A.R.T.S. – réservation : sammy.del.gallo@erg.be
 

 
Bozar, Salles Terarken 1 & 2 & 3 – exposition-projections
Aernout Mik Schoolyard
La cour d'école, 2009
Ângela Ferreira For Mozambique (model nº 2 for a screen-orator-kiosk celebrating the post-independence utopia)
Pour le Mozambique (modèle nº 2 pour un kiosque-orateur-écran célébrant l’utopie de la post-indépendance), 2008
Pierre Huyghe The Host and the Cloud
L'Hôte et le Nuage, 2009-2010

 
 


Liste des participants (ordre alphabétique)
 
 
Filipa César est artiste et cinéaste. Elle s'intéresse à la relation poreuse entre l’image animée et sa réception publique, à la dimension fictionnelle du genre documentaire et à la politique et poétique inhérentes à la production de cette même image animée. Depuis 2008, les projets de films expérimentaux de César portent sur le passé récent du Portugal, questionnant les mécanismes de la production de l'histoire et proposant des espaces pour performer une connaissance subjective. César mène également des travaux de recherche sur l'histoire du film en Guinée-Bissau, avec le projet Luta ca caba inda. Elle participe au projet de recherche "Visionary Archive, 2013-15" organisé par l'Arsenal Institute de Berlin. Ses films ont été montrés dans plusieurs festivals, notamment le Kurzfilmtage à Oberhausen, 2012 ; le Forum Expanded - Berlinale, 2012 ; l'IFFR de Rotterdam en 2010 et 2012 ; l'Indie Lisboa en 2010 ; le DocLisboa en 2011. Parmi ses expositions les plus récentes, celles à la Haus der Kulturen der Welt à Berlin en 2011 ; au Jeu de Paume à Paris en 2012, à la Kunstwerke de Berlin en 2013 ; à Khiasma à Paris en 2013 et au Festival Meeting Points 7 en 2013-2014.
 
Vendredi 31 janvier, 14 : 00 – Bozar, Salle M
Mined Soil
(Sol miné)
Conférence/projection (en anglais avec traduction en français)
 
Filipa César présentera son projet en cours Mined Soil. Dans cet essai cinématographique, qui s'inscrit dans son projet de recherche People are the mountain, César nous emmènera sur les traces des travaux de l'agronome Guinéen Amilcar Cabral étudiant l’érosion du sol dans la région portugaise de l’Alentejo alors qu'il était l'un des leaders du parti africain de l'indépendance. Cette lignée de pensées s’entremêlera avec une documention actuelle sur une mine d’or exploitée par une société canadienne et située dans la même région portugaise que celle étudiée par Cabral. L'essai explorera les définitions passées et présentes du sol en tant que dépôt de mémoire, de trace, d'exploitation, de crise, d'arsenal, de trésor et de palimpseste.
 
 
 
Grégoire Chamayou est chercheur en philosophie au CNRS, dans l'équipe CERPHI à l'ENS-LSH. Il a récemment publié, aux éditions La fabrique, Théorie du drone. Il est également l’auteur de Les chasses à l'homme (La fabrique, 2010) et Les Corps vils – Expérimenter sur les êtres humains aux XVIIIe et XIXe siècles (Les empêcheurs de penser en rond, 2008).
 
Samedi 1er février, 11 : 30 – Bozar, Salle M
L’océan et le casino
Conférence
 
Deux sources de l’ « Analyse des formes de vie ». L’une des méthodes actuellement employées par les services de renseignement pour la détection et la surveillance de leurs cibles est, la « pattern of life analysis », l’analyse des formes ou des motifs de vie. A partir d’une collecte massive de données multiples (trajets, appels téléphoniques…), on s’efforce de repérer des régularités caractéristiques trahissant des « signatures » ou des profils identifiables. Cela passe notamment par la conversion des données en schémas : grâce à des techniques de « data visualization », on obtient des graphes ou des cartes de vie.
Le propos de cette présentation est d’explorer les généalogies de ces méthodes de schématisation biographique en contexte de renseignement. Nous en retracerons deux, qui nous conduiront dans les arrières salles des casinos de Las Vegas au début des années 1990 et dans les profondeurs océaniques au milieu de la guerre froide.
 
 
 
Catherine David, curatrice indépendante, vit à Paris. Elle a été conservateur en chef au Musée national d'art moderne, Centre Georges Pompidou ainsi qu’à la Galerie Nationale du Jeu de Paume, à Paris. De 1994 à 1997, Catherine David a occupé le poste de directrice artistique pour la documenta X de Kassel. Elle a ensuite dirigé le Witte de With Center for Contemporary Art, Rotterdam, où elle a initié le projet Contemporary Arab Representations. En 1998, elle reçoit le prix 'Bard Award for curatorial excellence' à New-York. Elle a récemment été la commissaire de : MARWAN Early Works 1962-1972 , BEC (Beirut Exhibition Center), 2013 ; Mutatis Mutandis, Secession, Vienne, 2012 ; Blind Spot, Haus der Kulturen der Welt, Berlin, 2012.
 
Samedi 1er février, 9:30 – Bozar, Salle M
Unedited History. Séquences du moderne en Iran des années 1960 à aujourd'hui
Conférence
 
A partir des recherches effectuées dans le cadre de la préparation de l'exposition 'Unedited History. Séquences du moderne en Iran des années 1960 à aujourd'hui' — qui sera présentée de mai à août 2014 au Musée d'art moderne de la Ville de Paris — nous discuterons les conditions historiques et sociales qui ont présidé aux développements complexes de l'art et de la culture visuelle contemporaine en Iran : effervescence, contestation et paradoxes du Festival de Shiraz dans les années 1960-70 ; Révolution et Guerre 1979-1988 ; contrastes et contradictions des années 1990 à aujourd'hui.
 
 
 
Anne-Marie Duguet est Professeur émérite à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses recherches concernent les arts et les médias. Auteur de Vidéo, la mémoire au poing, Hachette, 1981, Déjouer l’image. Créations électroniques et numériques (Jacqueline Chambon, 2002). Commissaire d’expositions telles que Thierry Kuntzel. Rétrospective (Galerie nationale du Jeu de Paume, Paris, 1993) ; Smile Machines, Akademie der Kunst (Berlin, 2006). Co-commissaire de la Biennale Artifices Saint-Denis, 1994 et 1996.
Directrice de la collection multi-médias « anarchive », archives numériques sur l’art contemporain. Titres publiés : Muntadas. Media Architecture Installations (1999), Digital Snow (Michael Snow 2002), Title TK (Thierry Kuntzel 2006), Jean Otth Le Concile de Nicée (2007), Fujiko Nakaya. FOG Brouillard (2012).
 
Vendredi 31 janvier, 11:00 – Bozar, Salle M
Anarchive, une certaine approche de l'histoire de l'art actuel
Conférence/projection
 
A partir de quelques exemples de parcours dans les différents titres de la collection "anarchive", archives numériques sur l'art contemporain, on interrogera le sens de l'archive, sa production et son actualisation. Les cartographies de la mémoire des œuvres, des attitudes, des expériences et la manière de convoquer/générer l'information, de produire des "documents" et de les visualiser engage une approche critique spécifique de l'histoire. Chaque projet anarchive, dont l’interface est singulière, est une monographie interactive réalisée avec la collaboration de l'artiste.
 
 
 
Ângela Ferreira est née en 1958 à Maputo au Mozambique. Elle vit et travaille à Lisbonne. Elle a grandi en Afrique du Sud et a obtenu son MFA à la Michaelis School of Fine Art de l'Université du Cap. Elle enseigne l'art à l'Université de Lisbonne. Le travail de Ferreira porte sur l'impact persistant du colonialisme et du post-colonialisme sur la société contemporaine. Elle a représenté le Portugal à la 52e Biennale de Venise en 2007. Parmi ses expositions personnelles récentes : “Entrer dans la Mine”, dans le cadre de la Biennale de Lubumbashi au Congo en 2013 et “Political Cameras”, à Stills à Édimbourg également en 2013.
 
Vendredi 31 janvier, 9:00 – Bozar, Salle M
Straight to the Point : Probing Mozambican History
(Droit au but : Enquête sur l’histoire du Mozambique)
Conférence/projection (en anglais avec traduction en français)
 
La présentation portera sur la partie du travail de l'artiste qui consiste à développer des énoncés métaphoriques et politiques à partir des investigations critiques qu'elle mène dans l'histoire du Mozambique. Elle présentera une série de projets qui vont de For Mozambique (2008) à Mount Mabu (2012) en passant par Studies for Monument to Jean Rouch in Mozambique (2010) et Carlos Cardoso : Straight to the Point (2011). Mount Mabu servira de point de départ à une réflexion sur un sens perdu de l'utopie de la postindépendance, les réalisations sans lendemains des Mozambicains et ainsi que les interventions étrangères et leur relation avec le pays.
 
 
 
Vitali Kanevsky (né à Soutchany – Russie - en 1935) est un réalisateur et scénariste russe. Son film Bouge pas, meurs et ressuscite a gagné la Caméra d'Or au Festival de Cannes en 1990. Deux ans plus tard, Une vie indépendante reçoit le prix du Jury du Festival de Cannes. Ce film a également été nominé pour l'Ours d'Or de la 42e édition du Festival International du Film de Berlin. En 1994, il réalise Nous, les enfants du XXe siècle. 
 
Jeudi 30 janvier, 09:30 - CINEMATEK
ZAMRI, UMRI, VOSKRESNI !
Bouge pas, Meurs, Ressuscite, 1989
Dinara Drukarov, Pavel Nazarov, Yelena Popova / NB / ST : FR / 102' 
Avec une introduction de Vitali Kanevsky / la projection sera suivie d'une rencontre et discussion avec Vitali Kanevsky (en russe avec traduction en français)
 
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans une bourgade perdue de l'extrême-orient soviétique, les péripéties d'un adolescent confronté à la survie dans une cité-prison où sont parqués des soldats japonais. Largement inspiré de la propre enfance du cinéaste, c’est un hymne à la vie : chaleureux, intense et violent.
 
 
 
Hassan Khan est artiste, musicien et écrivain, basé au Caire. Son travail a fait l’objet d’expositions monographiques, parmi lesquelles SALT (Istanbul, 2012), The Queens Museum (New York, 2011), Galerie Chantal Crousel (Paris, 2011), et Kunst Halle Sankt Gallen (St. Gallen, Suisse, 2010). Parmi ses expositions collectives on peut citer : dOCUMENTA 13 (Kassel, 2012), La Triennale (Paris, 2012) et The Second New Museum Triennial (New York, 2012). Hassan Khan compose régulièrement des bandes originales pour le cinéma et le théâtre et joue également en live . Son album tabla dubb est disponible sous le label 100COPIES et a été publié en arabe et en anglais. Son recueil de nouvelles The Agreement a été publié par Sternberg Press en 2011. Hassan Khan est finaliste pour le Prix Hugo Boss 2014.
 
Samedi 1er février, 22:00 – Bozar, Studio
Superstructure, 2011
Concert-performance
en collaboration avec Carta Blanca
 
Seul à sa table de mixage, l’artiste manipule et transforme de manière vertigineuse toutes sortes de matériaux sonores originaux, qu’il a préalablement composés, produits et enregistrés à partir d’hybridations multiples. Avec un sens plastique du contraste, il emprunte à un large éventail de genres et de registres : des musiques populaires urbaines – telle la New Wave Shaabi – jusqu’au langage minimal de la musique contemporaine dite « savante », dont l’horizon avant-gardiste est la pureté d’un son autoréférentiel. À la manière de grands complexes ou organismes vivants, ses concerts mettent en jeu, avec une charge critique et paroxystique à la fois, l’énergie composite des paysages acoustiques du monde globalisé. Superstructure est une intense composition de compositions, un concert de concerts, un multiple d’une ubiquité sonore devenue structurelle. Dans Superstructure, un battement complexe est déconstruit dans ses composantes essentielles et reconstruit à nouveau. La pulsation atteint un climax massif accompagné de voix humaines, de cors, de rebecs et de guitares électriques. Le concert évolue d’un moment précis, intime et fragile jusqu’à un paysage collectif semi-mythique.
 
 
 
Bahman Kiarostami (né à Téhéran en 1978) vit et travaille à Téhéran. Ses films documentaires portent sur le pouvoir politique de la foi dans la culture contemporaine iranienne et explore de manière éloquente l'importance de la religion et ses strates complexes dans la très controversée société iranienne. Bahman a reçu le prix du meilleur réalisateur au Festival du film du Moyen Orient en 2003. Il a récemment obtenu le prix du meilleur documentaire au Festival du Film iranien de Londres (2011) et son documentaire Shiraz – qui fait partie de la série Taste of Iran – a été élu meilleur documentaire de l'année par les spectateurs de BBC World News.
 
Jeudi 30 janvier, 13:30 – Bozar, Studio
Statues of Tehran, 2008
60’, Farsi, version sous-titrée en anglais
Re-enactment, 2006
52’, Farsi, version sous-titrée en anglais 
Introduction par Bahman Kiarostami (en anglais avec traduction en français)
 
Jeudi 30 janvier, 16:00 – Bozar, Studio
Statues of Tehran, 2008
60’, Farsi, version sous-titrée en anglais 
Re-enactment, 2006
52’, Farsi, version sous-titrée en anglais
Introduction par Bahman Kiarostami (en anglais avec traduction en français)
 
Jeudi 30 janvier, 18:00 – Bozar, Studio
Conversation entre Catherine David et Bahman Kiarostami (en anglais avec traduction en français)
 
Statues of Tehran
En substance, Statues of Tehran interroge la fonction des monuments dans le Téhéran d'aujourd'hui, une mégalopole postmoderne ravagée par l'idéologie et souffrant d'une perte de la mémoire. Le film retrace le destin de deux importantes sculptures publiques : la première, une œuvre pionnière commandée par la famille royale dans les années soixante-dix, du sculpteur moderne alors très en vue Bahnam Mohassess ; la seconde, un hommage à la révolution islamique d'Iraj Eskandari qui se trouve Place Enghelab (Place de la Révolution). Sous l'égide de la révolution, la première était destinée à l'abandon avant de finir dans un entrepôt, alors que la seconde devint un point de repère dans la myriade de projets publics célébrant la révolution et la guerre Iran-Iraq. Pas pour longtemps. De fait, il semble que des plans visant à enlever ce second monument ont été lancés pour construire une station de métro, à la grande joie des artistes et officiels, qui ont même eu l'inspiration de restaurer l'œuvre de Bahman Mohassess et de l'ériger à nouveau sur son lieu d'origine.
 
Re-enactment
Chaque année, pendant le mois sacré de Mouharram, des marchands, des conducteurs de camion et des vendeurs de tapis revêtent des costumes pour reconstituer la mort de l'Imam Hussein, petit-fils du prophète. Ce film apporte un regard nouveau sur cette forme théâtre de reconstitution, ou re-enactment. Débarrassé de toute forme de scène ou d'accessoires, cet événement attire des acteurs et des musiciens de tout le pays pour jouer devant un écran blanc. Cette pratique plonge à la fois dans le confort et l'inconfort : le fait d'enlever ce qui relève essentiellement du rituel théâtral et de son dispositif traditionnel perturbe les acteurs, alors que dans un même temps, ils se délectent sous les feux des projecteurs de cinéma. Les scènes de studio alternent avec la vie quotidienne des interprètes. À travers l'objectif de ce théâtre unique, le film examine la société iranienne, le deuil collectif ainsi que la stratification complexe de la représentation religieuse.
 
 
 
Maurizio Lazzarato est chercheur indépendant, philosophe et sociologue. Il a écrit sur le travail immatériel, la fin du salariat et le capitalisme cognitif contemporain. Sa théorie de la "dette infinie" comme nouvelle forme de domination jette une lumière neuve sur la crise actuelle. Dernier ouvrage paru : “La Fabrique de l'homme endetté. Essai sur la condition néolibérale” (Editions Amsterdam, 2011). Publications antérieures : Puissances de l'invention. La psychologie économique de Gabriel Tarde contre l'économie politique (Les Empêcheurs de penser en rond, 2002), Les Révolutions du capitalisme (Les Empêcheurs de penser en rond, 2004), Le Gouvernement des inégalités. Critique de l'insécurité néolibérale (Editions Amsterdam, 2008), Expérimentations politiques (Editions Amsterdam, 2009)
 
Samedi, 1er février, 16:00 – Bozar, Studio
La politique de la dette
conférence
 
La dette n'est pas d'abord économique, elle constitue la politique du Capital depuis la fin de années 70.
Elle constitue le rapport politique créditeur / débiteur autour duquel s'est organisée la mondialisation, c'est-à-dire la revanche sur les conquêtes sociales et politiques de l'après guerre. 
L'intervention consistera dans la description du fonctionnement de ce rapport de pouvoir notamment depuis la crise de 2007 et les modalités de gouvernement qui lui sont associées.
 
 
 
Sharon Lockhart est née à Norwood dans le Massachusetts, en 1964. L'artiste et réalisatrice américaine a étudié à l'Art Center College of Design de Pasadena et au San Francisco Art Institute. Elle vit et travaille à Los Angeles. Son travail a été montré dans divers expositions et festivals en Amérique, en Europe et au Japon et a reçu de nombreux prix. Lockhart a reçu des bourses de recherche de la Fondation Guggenheim et de la Fondation Rockefeller, ainsi que de l'Asian Cultural Council.
 
Jeudi 30 janvier, 13:30 - CINEMATEK
Teatro Amazonas, 1999
38’, 35mm, version originale, sans dialogue
 
Samedi 1er février, 20:00 - Bozar, Studio
Lunch Break, 2008
(Pause Déjeuner)
83’, couleur, version originale
 
Le film de Sharon Lockhart Teatro Amazonas a été tourné dans le Théâtre Amazonas à Manaus, au Brésil en juin 1999. Le film peut être considéré comme une interprétation littérale de l'idée d'une culture en regardant une autre. Dans le cas présent la culture que nous regardons est celle des habitants de Manaus. Lockhart a rempli les sièges de l'opéra vieux de cent-dix ans à mille cinq cents kilomètres de l'embouchure de l'Amazone avec un échantillon de la population indigène et européenne de la région et a filmé de la scène du théâtre ce public attentif. Filmé par une caméra fixe en une prise de vingt-neuf minutes non montée, le public écoute le concert de la “Choral do Amazonas”. La partition musicale, une composition chorale originale du compositeur californien Becky Allen, commence par une solide masse chorale qui, au fil des vingt-quatre minutes du concert, devient progressivement silencieuse. À mesure que le son du chœur diminue, le son qui émane du public augmente et remplit l'espace. En situant le film dans le théâtre Amazonas et en le peuplant avec un public représentatif de chaque quartier de Manaus, Lockhart rompt avec la pratique habituelle du documentaire ethnographique. Elle résiste à la tentation de faire jouer à ses acteurs les tâches de leur vie quotidienne. À la place, nous les voyons en train de se livrer à une activité d'observation relativement paisible. Lockhart libère le film de la rigidité des amarres de l'observation culturelle pour le laisser flotter dans un sens moins articulé, plus viscéral et ainsi plus filmique du temps et de l'espace.
 
Lockhart a passé une année à regarder la vie des ouvriers dans le chantier naval de Maine's Bath Iron Works. Lunch Break met en scène quarante-deux ouvriers à l'heure de la pause déjeuner dans un couloir qui s'étire quasiment sur toute la longueur du chantier naval. Contrairement au film précédent, la caméra n'est pas fixe. Alors qu'elle avance lentement dans le couloir, nous faisons une expérience de ce qui était un bref intervalle dans la journée de travail et qui ici se dilate dans un regard soutenu. Bordé de casiers, le couloir nous apparaît non seulement comme un nœud industriel mais également comme un nœud social – ses facettes contenant chacune une histoire d'expression de soi et de personnalisation. Pendant la durée de la pause déjeuner nous voyons les ouvriers se livrer à différentes activités – lire, dormir, parler – cela en plus de la prise de leur repas de midi. La bande son est une composition qui résulte d'une collaboration entre le compositeur Becky Allen et le réalisateur James Benning dans laquelle sons industriels, musique et voix s'entremêlent et fusionnent lentement. Ensemble, image et son nous livrent une méditation étendue sur un moment de répit dans le labeur productif.
 
 
 
Chris Marker (1921- 2012) À la fois écrivain, photographe, dessinateur, musicien et artiste multimédia, il a toujours occupé une place à part dans le cinéma français et international. Influant aussi bien au centre qu’à la marge, il n’a cessé de réconcilier les contraires : la littérature et le cinéma, l’image fixe et mouvante, la fiction et le documentaire, l’engagement politique et la distance critique pour créer des œuvres singulières. Du court au long métrage, du film de voyage aux installations vidéo, en passant par le cinéma direct et le film de montage, il est l’un des fondateurs de l’essai cinématographique ainsi que l’auteur d’un film de science-fiction, La Jetée, qui joue un rôle central dans son œuvre.
 
Jeudi 30 janvier, 10:00 – Bozar, Studio
Le Tombeau d'Alexandre, 1993
120’
Avec une introduction de Vitali Kanevsky (en russe avec traduction en français)
 
"Alexandre Ivanovitch Medvedkine est un cinéaste russe né en 1900. Ces entailles que les pères de famille font au chambranle des portes pour mesurer la croissance de leur progéniture, le siècle les a tracées sur sa vie : il avait 17 ans, c'était l'insurrection d'octobre - 20 ans, la guerre civile, et lui dans la cavalerie rouge, avec Isaac Babel, - 38 ans , les procès staliniens, et son meilleur film Le Bonheur attaqué pour "boukharinisme"' - 41 ans, la guerre, et lui en première ligne, caméra au poing - et quand il meurt en 1989, c'est dans l'euphorie de la perestroïka, convaincu que cette cause du communisme à laquelle il avait consacré sa vie trouvait enfin là son aboutissement'" Chris Marker
 
 
 
Angela Melitopoulos & Maurizio Lazzarato
Angela Melitopoulos réalise des essais vidéos, des installations, des documentaires et des pièces sonores. Elle a étudié l'art avec Nam June Paik. Son travail porte sur le temps, la géographie et la mémoire collective en relation avec la documentation et le média électronique et numérique. Dans le cadre de ses projets de recherche, elle organise des expositions et des symposiums, et publie des articles sur la mnémopolitique. Son approche expérimentale met en évidence l'invention de formats pour des projections multi-écrans, de cinéma élargi et performatif. Ses vidéos et installations ont obtenu des prix et ont été montrées dans de nombreux festivals internationaux, expositions et musées (notamment à la Fondation Generali à Vienne, à la Berlinale, à la Haus der Kulturen der Welt et au KW Institute for Contemporary Art à Berlin, à la Fondation Antoni Tapies à Barcelone, à Manifesta 7, au Centre Georges Pompidou à Paris, au Whitney Museum à New York). Elle enseigne en tant que professeure à la Media School of the Royal Art Academy de Copenhague.
 
Samedi 1er février, 17:30 - Bozar, Studio
A Logic of Assemblages
(Une logique d’assemblages)
Conférence/Projection (en français et anglais avec traduction en français)
 
Angela Melitopoulos parlera de son travail de recherche en collaboration avec Maurizio Lazzarato sur Félix Guattari et sa réflexion sur l'animisme machinique. En projetant des extraits de ses précédents travaux vidéo (Passing Drama, Corridor X) et en les commentant, elle donnera un éclairage sur sa méthode de recherche et de collaboration qui est devenue centrale dans le projet “Assemblages” qui se présente comme un montage non linéaire. En tant qu'instrument de pensée et de liens entre différents plans logiques, le montage non linéaire comme logique séquentielle construit une structure de temporalité ouverte, dérivant ainsi des modèles familiers vers leurs marges, dans lesquelles nous trouvons des fils qui n'avaient pas encore été tissés. Il s'agit d'un jeu alterné de devenirs : écouter l'écho d'une mémoire accumulée et composer des séquences qui réitèrent cet écho. Il s'agit également d'une collaboration multi-modale et multi-logique qui transpose les connaissances théoriques et pratiques dans un champ d'expérimentation où les idées sont actualisées en relation avec une préoccupation et un contexte concrets. La forme verticale et horizontale du montage non linéaire de l'installation “Assemblages” se réfère au processus de “décolonisation de nos esprits”. Elle désigne les cultures visuelles qui projettent la connaissance sur le réseau d'un paysage. Il s'agit d'une méthode de dé-centrement de la subjectivité, “pour repenser l'Objet, l'Autre, comme pouvant être porteur de dimensions de subjectivation partielle ; le cas échéant à travers [...] des phénomènes esthétiques, par exemple.” (Félix Guattari)
 
 
 
Peter Pal Pelbart & Akseli Virtanen
Peter Pal Pelbart est philosophe et essayiste. Né en Hongrie, il a étudié en France et vit et enseigne aujourd'hui au Brésil. Il a traduit certains livres de Gilles Deleuze en portugais et a principalement écrit sur la folie (en philosophie et en littérature) et le temps (dans l'œuvre de Deleuze en l'étendant au cinéma et à la politique). Son travail a ensuite porté sur les relations entre le biopolitique et la subjectivité. Cartography of Exhaustion : Nihilism Inside Out est son dernier livre. Il est le coéditeur des publications n-1 (avec Akseli Virtanen) et membre de la compagnie théâtrale Ueinzz. Il travaille également comme professeur dans le département de philosophie de l'université Pontifícia Católica de São Paulo.
Akseli Virtanen est un théoricien de la nouvelle économie politique basé à Lohja, en Finlande. Il est l'un des cofondateurs de la Robin Hood Asset Management Cooperative et membre de la Mollecular Organization and Future Art Base à Helsinki. Il travaille actuellement sur plusieurs expériences de formes sociales, économiques et politiques à venir, parmi lesquelles la coopérative d'investissement Robin Hood pour le précariat, le projet de film Kafkamachine sur la communauté inopérante, et un livre de la série n- 1 sur l'organisation de l'hétérogénéité. Parmi ses livres récents : Critique of Biopolitical Economy (à paraître en 2014), Molecular Organization of Félix Guattari (à paraître en 2014), Economy and Social Theory Vol 1-3 (2011-2014, avec Risto Heiskala), Introduction to Bracha Ettinger's Copoiesis (2009), The Place of Mutation. Vagus, Nomos, Multitudo (2007), Arbitrary power (2006), Dictionary of New Work. A Map to Precarious Life (2006, avec Mikko Jakonen et Jukka Peltokoski).
 
Samedi 1er février, 13:30 – Bozar, Studio
n-1. On cooperations to come
(n-1. Sur les coopérations à venir)
Conférence (en anglais avec traduction en français)
 
“n- 1” est un concept issu de la boîte à outils de Deleuze et Guattari. Il renvoie à la nécessité de créer de nouvelles formes organisationnelles et de nouvelles idées – pour lesquelles chaque “un'e” (leader, valeur, sens, but, tâche, communauté) n'a sa place qu'en tant que soustrait(e). Il s'agit de la question des coopérations à venir après l'expérience de la précarité, de l'érosion des valeurs et de l'inflation sémiotique qui caractérise l'économie biopolitique. Que signifie organiser à “n-1” ? Qu'est-ce que "n" ? Qu'est-ce que "1" ? Qu'est-ce que "moins un" ? Qu'arrive-t-il à la multitude quand tous les un(e) qui coordonnent sont perdu(e)s ? Comment une multitude organise sans aucun(e) un(e) ? Qu'est-ce qu'une coopération sans aucun but ? Quelle sorte de coopération est capable de traiter avec une potentialité encore incertaine et indéterminée ? Comment le pouvoir fonctionne-t-il dans les conditions de l'arbitraire ? Quelle est la différence entre l'organisation de l'action, et celle de sa potentialité ?
“n-1" est également une série de livres dont Peter Pàl Pelbart et Akseli Virtanen sont les éditeurs. Le but de cette série est de donner un support d'expression à des expériences organisationnelles – comme celles de la compagnie théâtrale Ueinzz, la coopérative Robin Hood Asset Management, et la Kafkamachine basée sur le projet de Félix Guattari – étudier et développer l'art de créer de nouveaux futurs sociaux. La devise de la série est “support d'expression pour des ruptures a-signifiantes” : Nous ne nous organisons pas pour faire la série, nous faisons la série pour nous organiser”. Nous organiser à n-1. De la même manière que les publications de la série sont le résultat plié d'une coopération entre des cerveaux, la même série se déplie également en évènements – montages théâtraux, installations, expositions, classes de masters, ateliers, dîners entre amis... – qui vont au-delà de la forme livre et répercutent les questions théoriques et sensibles dont ils sont porteurs.
 
 
 
Albert Serra (né à Banyoles en 1975) a étudié à l'Université de Barcelone. En 2006, il écrit, réalise et produit son premier long métrage, Honor de Cavalleria, suivi de El cant dels ocells (2008) ; les deux ont été sélectionnés pour la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. En 2010 il réalise Els noms de Crist avant de réaliser un an plus tard, El senyor ha fet en mi meravelles. Ces deux films ont été projetés à Locarno dans la section Fuori concorso en 2011. Historia de la meva mort (2013) a obtenu le Léopard d'Or au Festival du Film de Locarno.
Olivier Père (né à Marseilles en 1971) a été responsable de la programmation de la Cinémathèque Française de 1995 à 2009. Il a été directeur de la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes de 2004 à 2009 avant d'être nommé directeur du Festival International du Film de Locarno. En janvier 2013, il devient directeur général délégué d’ARTE France Cinéma et directeur de l’Unité Cinéma d’ARTE France.


Vendredi 31 janvier, 16:00 – Bozar, Salle M
Albert Serra et Olivier Père en dialogue - leçon de cinéma
 
Vendredi 31 janvier , 20:00 – Bozar, Salle M
Historia de la meva mort, 2013
Histoire de ma mort
151’ , VO catalan, sous-titrage : français
Première belge, en présence du réalisateur
 
Dans son film Historia de la meva mort qui fait référence à Histoire de ma vie de Casanova, le réalisateur catalan imagine un épisode jamais raconté auparavant des voyages et des aventures du célèbre libertin. Un Casanova vieillissant engage un nouveau serviteur et part pour un voyage dans les terres pauvres et désolées du nord de l'Europe. Quand il arrive dans les Carpates, le destin le met en contact avec une force inédite, violente, ésotérique et romantique sous la forme de Dracula et de son éternel pouvoir.
 
 
 
Peter Snowdon est né en 1964 à Northumberland en Angleterre. Il a étudié le français et la philosophie à l'Université d'Oxford avant de partir s'installer à Paris où il a travaillé dans l'édition et le journalisme et où il a été également consultant pour l'UNESCO. Il a vécu en Égypte de 1997 à 2000. À son retour en Europe il a commencé à réaliser des films documentaires d'agitprop. Au fil du temps, son travail a évolué au-delà du cinéma exclusivement politique pour s'engager dans une tradition plus expérimentale. Un certain nombre de ses films ont été tournés dans les territoires palestiniens et en Inde où il a collaboré avec la International Society for Ecology and Culture.
Ses court métrages ont reçu les prix de Toma Unica (Madrid), du Malescorto International Short Film Festival, et du Kansas City Film Festival et ont été projetés dans de nombreux festivals internationaux. Actuellement basé en Belgique, il prépare une thèse sur la vidéo vernaculaire et la pratique documentaire après le printemps arabe à la MAD Faculty (PXL/Hasselt).
 
Jeudi 30 janvier, 22:00 Bozar, Studio
The Uprising, 2013
(Le soulèvement)
78', arabe/anglais avec sous-titres en français
Première en présence du réalisateur
en collaboration avec la MAD Faculty (PXL/UHasselt) et Rien à Voir production.
 
Entièrement construit à partir des images amateurs des manifestants des Printemps Arabes, The Uprising raconte une révolution imaginaire composée de, inspirée par, et rendant hommage aux révolutions réelles. C’est une immersion, à la première personne, dans un moment fragile et irremplaçable où la vie cesse d’être une prison, et tout redevient possible.
 
 
 
Mabel Tapia est historienne de l'art. Ses recherches portent sur les processus de légitimation, de visibilité et de valorisation dans l'art, en lien avec le phénomène de réification. Elle s'intéresse en particulier aux pratiques de filiation conceptuelle, aux archives et aux pratiques politiques dans la production artistique contemporaine. Elle prépare une thèse de doctorat en cotutelle avec l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales et l'Université de Buenos Aires. Mabel Tapia collabore régulièrement avec des institutions, des artistes et des commissaires. Elle a récemment dirigé la publication Perdre la forme humaine qui a accompagné l'exposition du même titre organisée par la Red Conceptualismos del Sur, réseau dont elle est membre.
 
Vendredi 31 janvier, 10:00 – Bozar, Salle M
De l'usage des archives : « Archivos en uso », un projet du réseau Conceptualismes du Sud
Conférence
 
La Red Conceptualismos del Sur est une plateforme internationale de travail, de réflexion et de prise de position collective, fondée en 2007 par un groupe de chercheurs et d'artistes préoccupés par l'expropriation et les opérations de neutralisation du potentiel critique d'un ensemble des pratiques conceptuelles qui avaient eu lieu en Amérique latine depuis les années soixante. C'est ainsi que la RedCSur travaille dans la conservation et l'activation de la mémoire de ces expériences. « Archivos en uso » est un projet en cours de réalisation, initié par le réseau. Ce dispositif a été pensé comme un outil de socialisation d'un ensemble de documents, qui sont le résultat de nombreux projets de recherche réalisés collectivement.
La première phase du projet « Archivos en uso », rassemble les archives du collectif chilien CADA, des pratiques créatives des mouvements des droits de l'homme en Amérique latine et de l'artiste argentin Roberto Jacoby. Une question est au cœur du travail du réseau et tout spécialement avec la concrétisation de « Archivos en uso » : quelle est la valeur des archives sans la possibilité de les nommer au présent, de les transformer, de les enrichir, de les éparpiller dans le but de promouvoir la production de discours et de connaissance (dans le présent) ? Comment considérer une politique d'archives en dehors d'une réflexion sur leur valeur ? Peut-on imaginer une politique performative d'archives capable de contrecarrer les autorités de l'expertise et de la propriété ?
 
 
 
Paola Yacoub & Joseph Rustom
Paola Yacoub est née en 1966 à Beyrouth, elle a étudié à l'Académie Libainaise des Beaux Arts et est diplômée de l'Architectural Association School of Architecture de Londres (1993). Elle a travaillé à l'Institut Français d’archéologie du Proche-Orient en charge de l'excavation du centre-ville de Beyrouth de 1995 à 1999. Elle a mené ses premières expériences artistiques sur nos relations aux automates en architecture et en photographie. En collaboration avec Michel Lasserre elle a observé les variations qu'ont subi les territoires libanais pendant les situations de guerre et d'après-guerre. Ses recherches se sont étendues à un “système d'action”. Parmi ses expositions monographiques, Paola Yacoub, Drawing with the things themselves au Beirut Art Center (2011) et Paola Yacoub, kiss the black stones à la Haus der Kulturen der Welt, Berlin (2012). Ses photos-essais ont fait l'objet d'une anthologie - Beirut is a Magnificent City : Synoptic Tables (2003) publiée par la Fondation Antoni Tàpies de Barcelona en 2003 à l'occasion de Contemporary Arab Representations, organisée par Catherine David en 2002 au Witte de With à Rotterdam et à la Fondation Antoni Tàpies à Barcelona. Elle est actuellement directrice du programme ARP – Artistic Research Practices de l'Académie Libanaise des Beaux-Arts.
Joseph Rustom est architecte du patrimoine et chercheur. Il a dirigé, en collaboration avec des bureaux d’architecture libanais, plusieurs projets de conservation et de réhabilitation, dont la mosquée Omari et le Musée archéologique de l'Université américaine de Beyrouth et le Musée du savon à Saïda. Sa thèse de doctorat en urbanisme à l'Université technique du Brandebourg traite de l'impact des biens religieux de mainmorte sur les projets urbains à Beyrouth sous l’Empire ottoman et le Mandat français. Sa recherche actuelle porte sur les stratégies urbaines des communautés religieuses dans le Beyrouth d'après-guerre. Depuis 2010, il participe au projet de recherche Global Prayers : Redemption and Liberation in the City, un projet de metroZones en collaboration avec le Haus der Kulturen der Welt et l'Université Viadrina en Allemagne. Il est actuellement vice-doyen et directeur des études de l'Académie Libanaise des Beaux-Arts.
 
 
Jeudi 30 janvier, 21:00 – Bozar, White Box
O SYRIA. What Do You Believe ?
(Ô SYRIE.Tu crois en quoi ?)
lecture-performance
 

Le politique et le religieux sont inextricablement liés dans l'actualité syrienne. Symbole de ce phénomène, les photos et les vidéos postées chaque jour par différents partis rivaux sur le Net. Dans leur performance, Paola Yacoub et Joseph Rustom interrogent la production iconographique et ses effets au niveau local et sur l'ensemble du territoire.
 
 

 
 
Exposition
Bozar – Salles Terarken, du 30 janvier au 1er février 2014

 
Ângela Ferreira est née en 1958 à Maputo au Mozambique. Elle vit et travaille à Lisbonne. Elle a grandi en Afrique du Sud et a obtenu son MFA à la Michaelis School of Fine Art de l'Université du Cap. Elle enseigne l'art à l'Université de Lisbonne. Le travail de Ferreira porte sur l'impact persistant du colonialisme et du post-colonialisme sur la société contemporaine. Elle a représenté le Portugal à la 52e Biennale de Venise en 2007. Parmi ses expositions personnelles récentes : “Entrer dans la Mine”, dans le cadre de la Biennale de Lubumbashi au Congo en 2013 et “Political Cameras”, à Stills à Édimbourg également en 2013.
 
Du 30 janvier 14:00 au 1er février 22:00 – Terarken 3
For Mozambique (model nº 2 for a screen-orator-kiosk celebrating the post-independence utopia), 2008
Pour le Mozambique (modèle nº 2 pour un kiosque-orateur-écran célébrant l’utopie de la post-indépendance)
Bois, câble métallique, 2 DVD, 2 vidéoprojections, 60' (en boucle)
Mozambique' (Bob Dylan / Bob Dylan, Jacques Levy) in Hard Rain, Bob Dylan in concert at Hughes Stadium, Fort Collins, Colorado, USA,23 mai 1976, produit par TVTV en collaboration avec Streaming Eagle Productions Inc. (3'41).
500 x 130 x160 cm
 
For Mozambique saisit deux moments historiques d'un grand optimisme social et politique : le premier dans les années vingt après la révolution russe, qui est signifié dans la structure formelle même du travail ; et le second dans les années soixante-dix, période d'euphorie liée à l'indépendance du Mozambique, à laquelle les deux films de la pièce font référence. La structure elle-même est conçue à partir du design du kiosque d'agitprop de l'artiste letton russe Gustav Klucis en 1922 qui était un représentant important du constructivisme russe à la fin des années dix et au début des années vingt. La structure du kiosque d'agitprop était multifonction et était largement utilisée par le parti communiste russe dans les années vingt pour influencer et mobiliser l'opinion publique dans la période explosive qui a suivi les révolutions. Généralement nomades et démontables, les kiosques temporaires étaient placés dans la rue à l'occasion d'événements spécifiques. Équipés de haut-parleurs et d'écrans, ils étaient à la fois kiosques à journaux, tribunes pour orateurs, lieux d'affichage et de projections de films.
Ferreira se sert de sa structure d'agitprop pour présenter deux films qui saisissent l'esprit de célébration de la post-indépendance du Mozambique de 1975 à 1977. Le court métrage Makwayela réalisé par le documentariste Jean Rouch montre les ouvriers d'une usine mozambicaine exprimer leur émancipation du système colonial à travers la chanson et la danse, tandis que les paroles de la chanson de Dylan projette une atmosphère hédoniste dans un Mozambique où il se voit lui-même “parmi les gens vivant libres”.
La structure devient une manifestation de l'atmosphère de fête utopique dans le Mozambique postcolonial, et également un monument dédié à l'espoir dans le futur du pays à cette époque, avant que celui-ci ne bascule dans le marxisme et une guerre civile qui durera deux décennies.
 
 
 
Aernout Mik (né à Groningen en 1962) vit et travaille à Amsterdam. Depuis 1995, il travaille le film, la vidéo et la photographie afin de créer des configurations de laboratoire qui, en parallèle du monde réel, produisent des situations absurdes portant sur les conditions de travail, de jeu, etc dans lesquelles les gens sont pris. Ses installations sont généralement in-situ et utilisent des accessoires destinés à mettre l'accent sur la perception de l'absurdité des situations. Parmi ses expositions personnelles récentes : Haus der Kulturen der Welt à Berlin et le Stedeljik Museum à Amsterdam en 2013 et le Museum of Modern Art à New York en 2009.
 
Du 30 janvier 14:00 au 1er février 22:30 – Terarken 2
Schoolyard, 2009
(La cour d'école)
Installation vidéo / double projection, couleur, muet, en boucle.
 
Schoolyard est une installation composée d'une double projection, filmée comme le titre l'indique, dans une cour d'école. On y voit un groupe d'adolescents et quelques adultes – vraisemblablement des élèves, des professeurs, du personnel administratif et des agents de sécurité – qui ont été évacués du bâtiment pour une raison inconnue. La diversité ethnique des adolescents y est manifeste, non seulement dans leurs traits physiques, mais également dans la manière dont ils sont habillés et dont ils agissent. Tout le monde est rassemblé dans la cour. Alors qu'ils attendent, des groupes se forment spontanément et s'engagent dans un enchaînement de situations qui dégénère. Des conflits éclatent entre des groupes et des individus dans une atmosphère d'agressivité générique. À plusieurs moments du film, des cortèges se forment, les participants portant un mannequin et même une personne sur leurs épaules qu'ils exhibent dans la cour. Dans une autre scène, une voiture focalise l'attention de tout le monde, une foule allant soudain s'y entasser à l'intérieur et sur le toit.
Bien que les conflits et la violence soient fortement suggérés dans le travail, il n'y a quasiment aucune confrontation réelle entre les personnes, il y a juste la destruction de la voiture et quelques petits incidents en marge. Mais bien évidemment ce qui est suggéré peut laisser l'impression que quelque chose est effectivement en train d'avoir lieu. Tout est fait pour que l’on s’attende à voir différents groupes sociaux, différentes ethnies s’opposer, mais en fait, ceci ne se produit pas.
 
 
 
Pierre Huyghe (né en 1962 à Paris, étudia à l’École nationale des arts décoratifs de Paris) avait fondé en 1995 l’Association des temps libérés ayant pour objet « le développement des temps improductifs, pour une réflexion sur les temps libres, et l’élaboration d’une société sans travail ». Huyghe questionne le rapport au temps, à la mémoire collective et réinvente de nouveaux modes de célébration. « Je m’intéresse à l’aspect vital de l’image, à la manière dont une idée, un artefact, un langage peuvent s’écouler dans la réalité contingente, biologique, minérale, physique. Il s’agit d’exposer quelqu’un à quelque chose, plutôt que quelque chose à quelqu’un. »
 
Terarken 1 – Du 31 janvier 10:00 au 1er février, 22:30
The Host and the Cloud, 2009-2010
(L’hôte et le nuage)
Vidéo HD, couleur, son surround.
122 minutes
 
Ce film prend forme à partir d’une série d’expériences « live » durant trois jours au Musée des arts et traditions populaires (ATP), lors de la fête des Morts, la Saint-Valentin et la fête du Travail. Alors fermé au public, ce musée est l’hôte d’un ensemble de situations que Pierre Huyghe déclenche puis laisse évoluer naturellement. Quinze acteurs circulent dans ce musée abandonné et réagissent spontanément à différents stimuli (somnifères, séances d’hypnose, alcool, etc.) alors que cinquante autres personnes en sont des témoins. Comme l’explique l’artiste : « Dans cette expérience intense, parfois les choses étaient jouées, parfois elles étaient hors contrôle, chaotiques, pour les acteurs comme pour moi. […] Il s’agit avant tout d’un exorcisme, de quelque chose qui se déroule dans le réel, sans que cela ne nous soit adressé ».
 

Organisateurs : erg et BozarCinema
Partenaires : Cinematek et P.A.R.T.S.
Avec le soutien de WBI, Fédération Wallonie-Bruxelles et BNP Paribas Fortis
Coordination erg : Eva Fabbris
Contact : sammy.del.gallo@erg.be


 
 
 

 
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