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Sciences humaines et sociales / Pratiques somatiques et care (B3) : Différence entre versions

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Enseignante: [[Silvia Mesturini]]
 
Enseignante: [[Silvia Mesturini]]
  
Dans nos sociétés occidentales contemporaines, les pratiques qui relient corps et soin sont
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Le cours explore à travers des expériences et écrits anthropologiques des approches et compréhensions élargies et décentrées du corps et du soin. Les pratiques somatiques qui font et défont les corps, les personnes et les collectifs serviront de point de départ pour penser des modes relationnels qui défient une modernité extractiviste et épistémologiquement meurtrière. Il sera question de corps construits, déconstruits, abusés, soignés, intoxiqués, pollués, ingérés, digérés, enracinés, décomposés, à travers des pratiques qui ouvrent et ferment, composent et décomposent les corps et leurs frontières. Nous interrogerons la continuité́ des « matériaux » qui tantôt habitent, tantôt traversent, tantôt émergent des corps, notamment à travers les notions de « matériaux vivants » et de « pratiques organiques », lesquelles se situent en contrepoint des partages biologiques habituels entre « vivant » et « inerte ». Le care sera envisagé comme un horizon éthique, féministe et décolonial, les corps et le soin émergent des pratiques.
imbriquées dans des visions très spécifiques de ce que peut un corps et de comment il peut
 
être « traité ». Qu’il soit dans le champ socio-politique, médical, artistique, économique ou
 
encore écologique, le corps est souvent pensé à partir de cadres étatiques, individualistes et
 
objectivants.
 
 
 
Ce cours propose d’explorer une vision élargie du corps et du soin à partir de
 
comment le « faire-corps » et le « faire-soin » se jouent entre humains et non-humains dans
 
des pratiques traditionnelles non-occidentales.  
 
Il interrogera l’imbrication de « l’art de
 
prendre soin » avec la production d’artefacts à valeur pragmatique, l’utilisation d’outils
 
(rendus) organiques et la mise en scène collective d'êtres, telles que des plantes, des chants,
 
des esprits, des montagnes ou encore des pharmacopées vivantes. Autrement dit, comment
 
ce qu’on entend en Occident comme des pratiques artistiques peut-il devenir un savoir-faire,
 
une écologie du corps, qui prend soin et fait autrement corps social, politique et
 
affectif ? Comment les vulnérabilités des corps individuels, collectifs et écologiques se
 
rejoignent-elles dans la défense d’arts en lutte ? Des expériences issues de pratiques de
 
terrain autour du soin permettront d'arpenter des théories provenant de la philosophie du
 
care et de l’anthropologie du corps, en mettant l’accent sur les perspectives féministes et
 
décoloniales.
 
  
 
[[catégorie:B3]]
 
[[catégorie:B3]]
 
[[catégorie:Cours théoriques]]
 
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Version actuelle datée du 10 juillet 2023 à 12:47

Enseignante: Silvia Mesturini

Le cours explore à travers des expériences et écrits anthropologiques des approches et compréhensions élargies et décentrées du corps et du soin. Les pratiques somatiques qui font et défont les corps, les personnes et les collectifs serviront de point de départ pour penser des modes relationnels qui défient une modernité extractiviste et épistémologiquement meurtrière. Il sera question de corps construits, déconstruits, abusés, soignés, intoxiqués, pollués, ingérés, digérés, enracinés, décomposés, à travers des pratiques qui ouvrent et ferment, composent et décomposent les corps et leurs frontières. Nous interrogerons la continuité́ des « matériaux » qui tantôt habitent, tantôt traversent, tantôt émergent des corps, notamment à travers les notions de « matériaux vivants » et de « pratiques organiques », lesquelles se situent en contrepoint des partages biologiques habituels entre « vivant » et « inerte ». Le care sera envisagé comme un horizon éthique, féministe et décolonial, où les corps et le soin émergent des pratiques.