Sciences sociales, économiques et politiques (B1)
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Révision datée du 16 septembre 2021 à 13:36 par Sammy (discussion | contributions)
Enseignante : Magali Michaux
Plutôt que de condenser les histoires intellectuelles de trois disciplines, le cours cherchera à aborder ensemble les questions sociales, politiques et économiques en essayant de répondre à cette question : quelle est notre actualité socio-économico-politique ? Pour répondre à cette question, nous explorerons en 2 temps ce qu’on appelle le néolibéralisme.
1. Capitalisme : théorisation, fonctionnement et histoire
Au premier quadrimestre, le cours se concentrera sur la dimension économique (même si elle est bien évidemment indissociable des dimensions sociales et politiques) afin d’examiner le fonctionnement de l'économie capitaliste, tel qu'elle a été pensée par ses premiers théoriciens – comme Adam Smith ou Karl Marx. Si Marx nous permettra encore de penser l'histoire du capitalisme, nous mettrons ses thèses à l'épreuve d'une critique féministe, en nous appuyant sur le travail de Silvia Federici, afin d’envisager le processus d’accumulation primitive en lien avec l’appropriation des espaces extra-européens, l’esclavagisation et l’exclusion des femmes. Cela nous permettra de penser l’articulation entre classe, race et de genre. Enfin, nous reviendrons sur les évolution de la théorie économique et ses incarnations sous Reagan et Thatcher.
2. Capitalisme, démocratie et individu
Au second quadrimestre, la focalisation se déplacera sur les articulations entre la dimension politique et la dimension économique. Pour ce faire, nous reviendrons sur la notion de pouvoir, en explorant l'approche de Michel Foucault et de Gilles Deleuze ; de sphère publique telle qu’elle a pu être problématisée par Nancy Fraser ; avant d’étudier les phénomènes de dé-démocratisation théorisés par Wendy Brown. Nous reviendrons sur les façon dont l’individu remodèle ses rapports à lui·elle et aux autres sous des formes économiques en nous appuyant sur des propositions d’Eva Illouz pour examiner comment des dimensions a priori posées comme intimes et déliées de calculs sont imprégnées de logiques néolibérales. De la même façon, nous examinerons la notion de régime pharmacopornographique telle qu'elle est proposée par Paul Preciado.
Le cours vise donc à examiner une série de concepts permettant de penser notre présent, en les replaçant dans leur contexte et en mesurant leur pertinence à l'aune à la fois de leur critique et de l'actualité. Pour ce faire nous nous appuierons sur différents supports : des textes théoriques que nous lirons ensemble afin de faire l'expérience de ceux-ci et d'assurer une autonomie progressive dans l'appréhension théorique ; des articles de presse et des vidéos disponibles en ligne afin de mettre en tension ces concepts avec certaines de leurs incarnations possibles.
L’évaluation se fait sous forme de travail : la maîtrise de notions vues en cours est évaluée dans leur appropriation et leur utilisation pour penser des faits d’actualité. Au premier quadrimestre, il s’agira d’analyser par écrit une situation de résistance à une exploitation, et au second quadrimestre de présenter oralement et par écrit un texte théorique qui permet de penser un aspect des articulations contemporaines entre capitalisme, démocratie et individu.