Sémiologie / Pragmatiques des images (M2)
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Révision datée du 16 août 2018 à 09:12 par Sammy (discussion | contributions)
Enseignant-e : Fleur Courtois
À travers le tournant vers une pragmatique des images, ce cours mènera des « enquêtes sémiotiques ». Si l’art contemporain a bien compris l’idée d’un langage qui, plus que signifiant, est performatif (cf. Austin : « Quand dire, c’est faire ») et en a bien joué, c’est le modèle linguistique même, performatif ou pas, qui de plus en plus rend l’âme. Les jeux de langage donnent lieu à des jeux d’images incompressibles.
Concrètement, ces enquêtes sémiotiques articuleront une œuvre (en art contemporain ou en cinéma expérimental) à une problématique sémiologique située par un engagement artistique et politique et nourrie par des références théoriques ciblées touchant à la pragmatique des images. Si le cours sera traversé par une ligne continue consistant à saisir au plus près ce dont témoigne un rapport pragmatique aux images, les problématiques, en revanche, proposeront à chaque fois un arrangement/agencement sémiologique propre à la démarche artistique : quelle puissance pragmatique est ici en jeu dans cette image? Ou, plus simplement : Que peut cette image, sachant qu’elle s’incarne dans ce qu’elle donne à voir ou cache, dans ce qu’elle rend redoutable ou inédit, dans ce qu’elle implique ou (dé-)connecte, dans ce qu’elle engage, situe ou extrait. L’image sera donc ici envisagée non comme support, représentation, médiation, miroir mais comme le cri que pousse une œuvre, ce qu’elle donne à sentir comme ce cri, ici et maintenant.
En partant de « Que peut le langage ? » (sémiologie linguistique des images), nous nous tournerons vers des questions pragmatiques où l’image est appréhendée comme bloc vivant de sensations, un geste adressé : « Que peut ce geste, ce corps, ce trouble perceptuel ou sensible, que peuvent ces traits intensifs, que peut la couleur, le paysage, le devenir imperceptible, la durée, le mouvement ou le son quand chacun d’entre eux s’adresse à la manière d’un cri ? »