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Etude des artefacts (M1) (M2) : Différence entre versions

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Enseignant : [[Ayo Kré Duchâtelet]]
 
Enseignant : [[Ayo Kré Duchâtelet]]
  
Ce séminaire à destination des étudiant·e·s du master [[Politique et expérimentation graphique (MA)]] soutient l’atelier pluridisciplinaire. Il vise à développer une étude des artefacts - entendus comme tous types d’objets fabriqués issus de l’activité humaine - dans leurs relations au politique. Les artefacts sont multiples: ouvrages d’architecture, chaises, livres, panneaux routiers, ponts, machine à récolter les tomates, drones, centres fermés. Ils peuvent être pris comme des machines, des assemblages, des agencements, des objets doués d’une «anima» ou bien encore des dispositifs. Ils sont toujours formés de plusieurs parties et éléments configurés, orientés, dessinés à dessein, mais aussi portant des effets en dehors de toutes déterminations.
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Ce séminaire à destination des étudiant·e·s du master [[Politique et expérimentation graphique (MA)]] soutient l’atelier pluridisciplinaire.
  
À partir d’une lecture du texte de Langdon Winner "Do artifacts have politics?», nous abordons, dans un premier temps, l’idée, défendue par Winner, que les artefacts puissent incorporer des formes spécifiques de pouvoir ou d'idéologie. Nous poursuivons en nous interrogeant sur ce que pourrait signifier ce rapport entre politique et artéfact afin de dépasser le point de vue de Winner, en reconnaissant aux artefacts une capacité propre d’agir ou de faire agir, au delà d’une simple fonction de transmetteurs d’idéologies. Plusieurs artéfacts sont introduits dans l’espace du séminaire tout au long de l'année.
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Ce cours a pour objectif d’introduire, dans le cursus des étudiant.e.s, différentes approches issues des études visuelles, des études culturelles et d’une socio-anthropologie dite « orientée objet ». Ces approches interrogent les modalités d’action des images et des objets dans des contextes spécifiques de la société contemporaine. Elles sont héritières de la théorie des actes de langage de John Austin, de la théorie des affordances de James Gibson et de l’approche anthropologique d’Alfred Gell. Elles s’intéressent au potentiel heuristique de la notion de dispositif, associé à une prise en compte de la dimension matérielle et technique de l’activité sociale (Nicolas Dodier, Janine Barbot, Madeleine Akrich, Jonathan Crary…). Elles sont également héritières des savoirs, cadres de pensées et perspectives issues des mondes colonisés dont la pensée occidentale s’est nourrie durant la modernité. (Joseph Tonda, Achille Mbembe, Souleymane Bachir Diagne, Samir Boumedienne…)
  
Différents formats d’échanges sont pratiqués durant le séminaire: présentations, discussions, débats, actions et lectures collectives. Au terme du premier quadrimestre, il sera demandé aux étudiant·e·s, de compiler et de mettre en relation, sous une forme écrite, différentes notes de synthèse prises à chaque séance de séminaire. Durant le second quadrimestre ces notes feront l’objet d’un travail éditorial évalué en fin d’année. Une compréhension à la lecture de l’anglais est souhaitée.
 
  
quelques références:
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Le premier objectif du cours est de sensibiliser les étudiant.e.s à une approche pragmatique de l’agentivité des artefacts à partir d’apports des études visuelles, des études culturelles et de la sociologie des objets. Par « agentivité » des artefacts, nous entendons leurs capacités d’agir ou de faire agir, leurs pouvoirs de transformation de la réalité sociale.
 
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Le deuxième objectif est de problématiser ces questions en considérant que ce nous fabriquons, en tant qu’artistes et designers, s’inscrit dans des dispositifs complexes et produit des effets bien au-delà des intentions sur le monde dans lequel nous vivons.
Do artifacts have politics?, Langdon Winner
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Le troisième objectif est de développer des méthodes d’enquête et d’études qui visent à dépasser la séparation théorie/pratique en envisageant la création comme un acte toujours situé, impliquant un contexte politique, disciplinaire, social, culturel, un point de vue, des instruments, un engagement, des objets spécifiques et un effort continu de mise en relais entre théories et pratique.
 
 
Do Politics have Artefacts?, Joerges Bernward
 
 
 
Which politics for which artifacts? Bruno Latour
 
 
 
À quoi tient le design?, Pierre-Damien Huyghe
 
 
 
Technological Dream Series: No. 1, Robots, Dunne & Raby
 
 
 
Entre deux villages, Muriel Jaquerod et Eduardo Saraiva Pereira
 
 
 
Les statues meurent aussi, Chris Marker et Alain Resnais
 
 
 
Théorie du drone, Grégoire Chamayou
 
 
 
Les Cahiers du Grif, collectif
 
 
 
The Responsible Object, Marjanne van Helvert (ed)
 
 
 
The Politics of Design, Ruben Pater
 
  
 
Cours lié à l'atelier [[Politique et expérimentation graphique (MA)]].
 
Cours lié à l'atelier [[Politique et expérimentation graphique (MA)]].

Version du 8 juin 2023 à 14:14

Enseignant : Ayo Kré Duchâtelet

Ce séminaire à destination des étudiant·e·s du master Politique et expérimentation graphique (MA) soutient l’atelier pluridisciplinaire.

Ce cours a pour objectif d’introduire, dans le cursus des étudiant.e.s, différentes approches issues des études visuelles, des études culturelles et d’une socio-anthropologie dite « orientée objet ». Ces approches interrogent les modalités d’action des images et des objets dans des contextes spécifiques de la société contemporaine. Elles sont héritières de la théorie des actes de langage de John Austin, de la théorie des affordances de James Gibson et de l’approche anthropologique d’Alfred Gell. Elles s’intéressent au potentiel heuristique de la notion de dispositif, associé à une prise en compte de la dimension matérielle et technique de l’activité sociale (Nicolas Dodier, Janine Barbot, Madeleine Akrich, Jonathan Crary…). Elles sont également héritières des savoirs, cadres de pensées et perspectives issues des mondes colonisés dont la pensée occidentale s’est nourrie durant la modernité. (Joseph Tonda, Achille Mbembe, Souleymane Bachir Diagne, Samir Boumedienne…)


Le premier objectif du cours est de sensibiliser les étudiant.e.s à une approche pragmatique de l’agentivité des artefacts à partir d’apports des études visuelles, des études culturelles et de la sociologie des objets. Par « agentivité » des artefacts, nous entendons leurs capacités d’agir ou de faire agir, leurs pouvoirs de transformation de la réalité sociale. Le deuxième objectif est de problématiser ces questions en considérant que ce nous fabriquons, en tant qu’artistes et designers, s’inscrit dans des dispositifs complexes et produit des effets bien au-delà des intentions sur le monde dans lequel nous vivons. Le troisième objectif est de développer des méthodes d’enquête et d’études qui visent à dépasser la séparation théorie/pratique en envisageant la création comme un acte toujours situé, impliquant un contexte politique, disciplinaire, social, culturel, un point de vue, des instruments, un engagement, des objets spécifiques et un effort continu de mise en relais entre théories et pratique.

Cours lié à l'atelier Politique et expérimentation graphique (MA).