HORS PISTES BRUXELLES 2015
De erg
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Publiée | 2015/10/26 |
HORS PISTES
BRUXELLES 2015
28 octobre - 29 novembre
Le festival Hors Pistes, organisé par le Centre Pompidou à Paris, est consacré depuis 10 ans à un autre mouvement des images. Toute la programmation de Hors Pistes s’attache à dépasser le cadre (supposé) strict du cinéma, ou plutôt à accompagner son débordement dans tous les champs d’expression artistique.
Le CINEMA GALERIES, porté par son objectif de montrer un cinéma dans tous ses états, s’associe au Centre Pompidou pour proposer une édition bruxelloise du festival, et rendre compte de la formidable créativité des artistes de Belgique.
La programmation montrera à la fois des travaux présentés à Paris, et des exclusivités d’artistes belges ou résidant à Bruxelles. Ce programme est proposé en partenariat avec l’erg (école supérieure des arts, Bruxelles) qui a participé à la sélection des artistes qui seront présentés dans le cadre de la programmation.
CINEMA GALERIES
GALERIE DE LA REINE 26, 1000 BRUXELLES, BELGIQUE |+32 2 514 74 98
Programme :
- MERCREDI 28.10.15 - 19h00
Vernissage / Focus sur six installations
- VENDREDI 30.10.15 - 19h00
Un spectacle de poésie, 1872-1947, 2014 - Florian Aimard Desplanques, Polina Akhmetzyanova, Aristide Bianchi, Cyriaque Villemaux
Ligne de fuite - Gilles Ribero
- MERCREDI 04.11.15 - 19h00
Ariane Loze (performance + projection)
Clara Thomine
- VENDREDI 06.11.15 - 19h00
Le temps long - Lou Colpé
Then the night was less dark - Emi Kodama (performance)
- MERCREDI 11.11.15 - 19h00
Becoming Lili - Helena Dietrich (performance)
Trois maisons - Clara Sobrino
L’effet cocktail party - Daniela Delgado
- VENDREDI 13.11.15 - 19h00
Les bêtes sauvages - Éléonore Saintagnan et Grégoire Motte
Se perdre à New York, Fanchon, 2015 / White Hole - Léonard Garcia
- MERCREDI 18.11.15 - 19h00
La dérive des documents - Armand Morin (performance)
Dedans l’implosion - Adrien Nihoul
- VENDREDI 20.11.15 - 19h00
A certain amount of Clarity - Emmanuel Van der Auwera (performance)
Blast of silence - Aurélien Doyen
- MERCREDI 25.11.15 - 19h00
Le Dossier de Mari S. - Olivia Molnar
Ruins of the intelligence bureau - Chia Wei Hsu
- VENDREDI 27.11.15 - 19h00
Piper Malibu - Agnès de Cayeux et Maëlla-Mickaëlle M.
Une vie radieuse - Meryll Hardt
MERCREDI 28 OCTOBRE / VERNISSAGE + FOCUS SUR SIX INSTALLATIONS
Par son espace d’exposition, le CINEMA GALERIES propose régulièrement des expositions de cinéma. Le programme Hors Pistes ne déroge pas à la règle puisque six installations seront visibles pendant toute la durée du festival.
1/ & Company - Sirah Foighel Brutmann & Eitan Efrat - erg
& Company se base sur quatre publicités sur verre mesurant 8.5x8.5cm, utilisées pour promouvoir une boutique d’imperméables après la seconde guerre mondiale dans les cinémas de Sarrebruck (ville sous administration française jusqu’en 1957 et aujourd’hui allemande). La « réactivation » de ces publicités sur verre propose un allongement éphémère de la vie de ces cinémas, de l’après seconde guerre mondiale à aujourd’hui.
Dans cet espace de cinéma qui était un lieu d’importance sociale et politique, le public ne venait pas seulement regarder les films populaires de l’époque. On y montrait avant chaque projection un programme d’une heure, compilé des segments suivants, chacun suivi par un son de gong, un changement de lumière et l’ouverture et la fermeture d’un rideau :
Tout d’abord, une présentation de publicités sur verre d’entreprises locales accompagnées par une musique stéréo ; puis, de courts clips publicitaires d’entreprises nationales ; ensuite, les « films pédagogiques », présentant des images horribles prises à la libération par les forces alliées à la libération des camps de concentration nazis ; et enfin les films « plan Marshall », d’une durée de 20 à 30 minutes qui faisaient la promotion de ce programme financier américain pour la reconstruction de l’Europe, créé et produit par les forces allées à savoir le Royaume-Uni, les Etats-Unis et la France. & Company se concentre sur le marketing et la publicité comme axes autour desquels se construisent les liens sociaux et les expériences partagées, ainsi que comme catalyseurs de la perception collective de l’histoire.
Les publicités sur verre ont été héritées par Sirah Foighel Brutmann de sa grand-mère, Bela Brutmann.
2/ Menu... - Guy Woueté - erg - Cameroun
L’installation vidéo Menu… présente une composition sculpturale d’objets totémiques et de textes en dialogue avec deux vidéos. Observer les mutations de nos sociétés et tenter de lever le voile sur certaines de ses failles en partant des questions liées à une expérience collective et individuelle à la fois. Ce travail est chargé des questions de migrations, de rencontres et de frontières. Il se compose d’un ensemble sculptural totémique (billes de bois récupérés dans la rue et sur un chantier) ; un texte présenté en deux version : Originale et Traduction ; et deux vidéos –D’ici-là et Menu– projetées (dos-à-dos) sur un double écran installé au centre d’un petit espace.
3/ Anatomy of the Flock ; The reconquest of Paradise ; Maria ; in 2053 - Eszter Szabo - Hongrie
Eszter Szabó vit et travaille entre Lille et Budapest. Elle examine les différents aspects de la vie quotidienne et donne un regard socio-politique dans un pays post-communiste où la situation actuelle est tres inquiétante.
Elle recherche les manifestations et les origines de l’opinion publique. Vulnérabilité, inertie, lassitude, indifférence ou desirs inaccessibles d’être parfait, d’être quelqu’un de ‘bien’, de beau et heureux, voilà les thèmes généraux que l’on retrouve dans ses travaux, dans des contextes différents. Son approche est d’observer et de rendre merveilleux des phénomènes ordinaires, communs, dont on a l’habitude et qui en deviennent presque invisibles.
Elle crée des personnages fictifs en mélangant les différentes caracteristiques des vraies personnes. Elle les purifie jusqu’à ce qu’elle trouve l’essentiel de ce qu’elle cherche. Elle s’inspire dans la rue en faisant des photos, des vidéos, en parlant avec des gens et en écoutant leurs discussions.
Ses travaux se trouvent sous la forme de courtes animations en boucle, regroupant des dessins, des peintures et des photos. Elle travaille souvent à partir de « ready made » (par exemple : les pages d’un livre de géometrie, un detail d’une peinture classique, un calendrier ou une photo imprimée). Elle les modifie le moins possible et les place dans un nouveau contexte.
4/ UTØYA. FRAGMENTS D’ARCHIVE - 42min - Joachim Olender - SOLILOK FILMS - Belgique
Que reste-t-il du massacre d’Utøya ? Le 22 Juillet 2011 le terroriste d’extrême-droite Anders Breivik assassine près de soixante-dix personnes sur une petite île de Norvège. des images de la tuerie jaillissent par centaines sur internet et à la télévision, dans une confusion mêlant fiction et réalité, fantasmes et archives. A partir d’une vidéo filmée par une des victimes, et postée sur Youtube, Joachim Olender commence un travail de mémoire : il tente la reconstitution du drame.
Dans un logiciel de jeu vidéo, l’artiste reconstruit virtuellement les images « trop réelles » de la catastrophe. En contrepoint de la vidéo Youtube, un tueur traque ses victimes. Des personnages se cachent, s’enfuient, sont abattus. Le temps passe. Nous circulons dans ce huis clos de plus en plus menaçant. On voit des paysages changer avec la lumière, on entend des détonations et des longs silences. L’installation questionne notre rapport aux images et les modalités codifiées de nos perceptions, fragmentant une réalité pour en proposer une autre. Ni plus vraies, ni plus authentique, fabriquée assurément, sans pour autant être artificielle, si elle permet de mieux voir ?
Joachim Olender est réalisateur et plasticien. Il a étudié le droit et le cinéma avant de rentrer au Fresnoy Studio National des arts contemporains où il poursuit une thèse sur les récits troués. Préoccupé par les failles - tant physiques, historiques que conceptuelles - et procédant par déconstruction et reconstitution, il mène son enquête dans des terrains polymorphes et explore les espaces virtuels comme prolongement de l’espace réel (jeu vidéo expérimental), lieux de représentation et de mémoire (musées), question d’archives fictionnelles. Récemment, il a réalisé « La collection qui n’existait pas » , un documentaire sur la collection Daled.
Produit par Solilok Films avec la participation du DICRéAM, du Centre Pompidou, Hors Pistes, Argos - Centre for Art and Media
5/ Descente des sèves - Aurèle HIS Belliard - erg
Dans le travail de Aurèle His Belliard la confrontation de l’image en mouvement et de la sculpture ouvre des espaces de fictions. L’expérimentation de dispositifs et leur mise en péril développent des systèmes ouverts, en transparence éclatée, où les signes circulent au travers de différentes écritures. Dans ces espaces cinématiques élargies, la mise en perspective et le détournement des outils convoqués produisent une latence qui donne à sentir les contrastes des états de matérialité. Ces agencements fantasmagoriques, nourris tant par des gestes préhistoriques que par les mécanismes du monde contemporain, ouvrent des espaces de suspensions animés.
6/ fake/exotic/video/unknown/dark/together - Stephanie Quirola - erg - Etats-unis
Dans l’intérieur d’une maison en Equateur, il y a une video qui tourne.
Une conversation entre Avery Brooks et Stephen McHattie, Vreenak et Benny Russell devant une chaise rose.
Le réel et le faux…un romulien et un humain...
after adam... - Stephanie Quirola (installation)
Le doigt de l’artiste en résine attiré vers le haut par un aimant.
Les chaines, qui sont trop courtes, ne laisseront jamais les deux objets se toucher. Petit espace.
Maschine und ich…
Vendredi 30 octobre
1/ Un spectacle de poésie - Florian Aimard Desplanques, Polina Akhmetzyanova, Aristide Bianchi,
Cyriaque Villemaux - 50 min
Rencontres de textes échangés à voix haute entre quelques personnes. Alors : aborder la rencontre de l’écrit et de l’oral par l’acte public de dire ou lire ; un spectacle pour du non spectaculaire : douze textes assemblés sans programme d’époque, de genre ou de propos. Le spectacle naît dans la succession de vive voix de ces écrits qui, il se fait, s’inscrivent presque entre deux dates : 1872-1947 - 2014. Presque.
2/ Gilles Ribero - Ligne de fuite -7min - le Fresnoy - France
Des corps qui chutent. Un homme qui court et disparait. Une ode à l’inertie. Une recherche de la ligne simple, fil suspendu entre deux mondes.
Le film part d’un téléphone portable trouvé sur le littoral et de la vidéo qu’il s’est révélé contenir. Il est né d’un désir d’excéder une scène de chute, de la voir prendre vie dans un autre contexte (celui de sa découverte), avec un autre vocabulaire (cinématographique), et d’emmener le grotesque qui l’imprègne sur cet autre terrain, à connotations romantiques.
Mercredi 4 novembre
1/ MÔWN (movies on my own) - Ariane Loze - performance
Depuis 2008 Ariane Loze développe un travail vidéo fondé sur une prospective de mécanismes de la narration. La série MÔWN (Movies on my own) est basé sur l’utilisation du langage de la performance publique dans le cadre des contraintes dictées par un autre moyen d’expression, le film. Cette confrontation des médias permet de questionner notre approche de la fiction. En réduisant les moyens nécessaires à la réalisation d’un film à un minimum : une actrice et une caméra et en rendant le tournage public, elle rend la perception des outils dramaturgiques utilisés pour la narration d’une séquence fictionnelle beaucoup plus évidents. Le spectateur les perçoit, il entre dans le processus narratif, s’y projette en construisant ses propres représentations des séquences possibles et de leurs significations potentielles. Présenté plus tard, le résultat du tournage le confronte à ce qu’il a imaginé et le renvoie à la pertinence de ses hypothèses narratives.
2/ Clara Thomine - 40 min - erg - FRANCE
Clara Thomine se met en scène, se filme et improvise face à des situations particulières. Elle produit ainsi des « chroniques imprévisibles » Imprévisibles pour elle aussi, car c’est la situation qui génère l’improvisation, qui elle-même modifie la situation. De cette spontanéité émerge un mélange entre fiction et réalité, où la question n’est plus « est-ce du vrai ou du faux ? », mais plutôt « que peut-on trouver en déplaçant les lignes de cette frontière ? ».
Elle travaille donc la performance et la vidéo de manière entrelacée. La performance est le point de départ, la matière brute, le régime de création aussi. La vidéo vient s’intégrer à la performance, en la contraignant par la présence de la caméra, par le cadre choisi, ou la nécessité de répéter des séquences.
Ces vidéos sont exposées sous forme d’installations autonomes, ou sont activées par l’artiste elle-même dans des performances live, dans lesquelles, à nouveau, elle retrouve le jeu entre soi et personnage, à nouveau elle porte une perruque, d’apparence très proche de sa propre chevelure, et à nouveau enfin, elle pratique ce qu’elle appelle l’autofiction performative.
Vendredi 6 novembre
1/ Le temps long - Lou Colpé - 40 min - erg - Belgique
« J’ai commencé à filmer mes grands parents en 2007, j’ai alors 15ans.
J’aimais beaucoup mon grand-père et c’est lui que je voulais filmer.
Et puis ma grand-mère est tombée malade. J’ai alors enregistré ce que je n’aurais jamais dû enregistrer, l’apparition et l’évolution d’une maladie déconcertante,longue, qui dure, qui s’installe dans nos vies et qu’il est impossible de vaincre »
2/ Then the night was less dark - Emi Kodama - 12min - performance
Penchez-vous en arrière et laissez-moi vous raconter une histoire qui commence dans ma chambre d’enfant et vous invite à rappeler la vôtre. Rejoignez-moi derrière une porte qui a été scellée dans ma chambre et visualisez ce voyage. Projetez le sur l’écran derrière moi. Chacun de vous projètera son propre film personnel dans son imagination.
Mercredi 11 novembre
1/ Becoming Lili - Helena Dietrich
Coproduction Beursschouwburg & WORKSPACEBRUSSELS
Becoming Lili est une expérience sur la façon dont l’esthétique est liée à l’esprit subconscient, et comment les extérieurs dont nous entourons notre environnement (pièces, mobilier, architecture) et nos corps (vêtements, maquillage, coupe de cheveux) influencent notre perception et sont influencés ou contrôlés par la définition que nous avons de nous même. Par conséquent, chaque épisode de la série offre un banc d’essai unique : une autre pièce, un autre jeu de costume, chaque fois soucieux de créer une atmosphère homogène dans laquelle le participant plonge.
Qu’est ce que Lili ? Lili a de nombreux visages : Il représente les stéréotypes et les archétypes de l’inconscient collectif. Nous les connaissons tous, quand nous les voyons fonctionner comme des symboles et des signes qui communiquent avec nous sur un niveau subconscient, insaisissable pour notre esprit rationnel. Devenir Lili signifie entrer dans ces stéréotypes par un acte rituel. Devenir Lili est une expérience participative, où les visiteurs ont la possibilité de se modifier visuellement, jusqu’à un make-over complet. Au cours de cette mascarade des frontières entre soi et l’autre, une évolution de l’identité que nous connaissons vers une nouvelle identité est possible.
En 3 séances de 30 minutes, l’artiste travaille avec les participants à l’aide de différentes structures relationnelles. Les séances à deux sont un exercice pour réaliser ce qui est soi-même et ce qui est autre, en utilisant chaque corps ainsi que ses réactions pour réaliser comment l’altérité peut être incorporée. C’est un procédé qui consiste à projeter ses propres impressions sur un autre corps, et en faire le miroir de l’autre en même temps. Les dernières étapes des rencontres sont filmés.
2/ L’effet cocktail party - Daniela Delgado Viteri - 18 min - Le Fresnoy
« Le temps d’une seconde de lucidité j’ai eu la certitude que nous étions devenu fous. Mais cette seconde de lucidité a été dépassée par une superseconde de superlucidité (si vous me permettez l’expression) pendant laquelle j’ai pensé que cette scène était le résultat logique de nos vies absurdes. Ce n’était pas un châtiment mais un pli qui s’ouvrait soudain pour que nous nous voyions dans notre humanité commune. Ce n’était pas la constatation de notre oiseuse culpabilité mais la marque de notre miraculeuse et inutile innocence. Mais ce n’est pas ça. Ce n’est pas ça. Nous étions immobiles et eux étaient en mouvement et le sable de la plage bougeait, moins à cause du vent que de ce qu’ils faisaient et de ce que nous faisions, c’est-à-dire rien, c’est-à-dire regarder, et tout ensemble c’était le pli, la seconde de superlucidité. Ensuite rien. »
Les Détectives Sauvages, Roberto Bolaño.
3/ Trois maisons - Clara Sobrino - erg
« Ecouter ou chanter entre intérieur et extérieur, réel et sensations. Des mondes à composer. »
La pratique artistique de Clara Sobrino inclut la vidéo, l’animation, le dessin, parallèlement à la recherche théorique dans le domaine du cinéma et des états altérés de la conscience. Après des études de Beaux-Arts à l’Université de Vigo en Espagne et un Master en récit et expérimentation, narration spéculative à l’erg (école de recherche graphique) à Bruxelles, Sobrino travaille actuellement à sa thèse de doctorat en Art et Sciences de l’Art à l’erg et à l’Université libre de Bruxelles (ULB).
Vendredi 13 novembre
1/ Les bêtes sauvages - Éléonore Saintagnan et Grégoire Motte - 40MIN -
Coproduction Michigan Films et RED SHOES - France
Que font les perruches vertes à collier - des oiseaux exotiques – dans le centre-ville de Bruxelles en plein hiver ? Pourquoi un renard se retrouverait-il à l’arrière d’une voiture à la frontière franco-belge ? Et que va devenir cette famille d’hippopotames en cavale dans une rivière colombienne ? Eléonore Saintagnan et Grégoire Motte proposent, avec Les bêtes sauvages, un fi lm – safari en trois chapitres dont les protagonistes à poils, à plume et en carton-pâte ont tous en commun d’avoir été placés par la main de l’homme dans un environnement qui n’était pas fait pour eux, mais où ils ont pourtant prospéré. À l’image de leurs personnages, les réalisateurs prennent un malin plaisir à se rendre là où l’on ne les attend pas. Traversant les frontières sur les pas des animaux, sautant d’un décor à l’autre, mais surtout d’un genre à l’autre, le fi lm mêle trois histoires aux accents de mythes modernes et mélange avec bonheur enquête, sketch, micro-trottoir, images d’archives, documentaire animalier, reconstitution, performance, etc. Prétexte à toutes les loufoqueries, les bêtes sauvages n’ont d’effrayant que le nom, et intéressent moins Eléonore Saintagnan et Grégoire Motte que ceux qui les ont libérés, kidnappés ou importés, en un geste enfantin, généreux, voire poétique et peut-être même un peu fou dont les réalisateurs s’emparent à leur tour. (CG – Source FID)
2/ Se perdre à New York, Fanchon, 2015 - Léonard Garcia
« Se perdre à New York »/ « Fanchon » est un documentaire aux envolées expérimentales qui dresse le portrait de François Charton, Alias « Fanchon », un homme qui vit en marge de nos schémas sociétaux dans l’Yonne, en Bourgogne. L’idée générale de ce film était de retracer le destin singulier de cet homme à travers des pérégrinations dans cette région qu’il connaît si bien, mais dont la mémoire lui fait défaut, en incluant dans la construction du film une exploration perceptive du territoire par sa psychée et son élocution particulière, (il est de ces derniers témoignages linguistiques et culturels qui disparaissent).
WHITE Hole - Léonard Garcia
White Hole est une courte vidéo expérimentale tournée au four solaire de Mont Louis dans les Pyrénées Orientales. L’idée de ce projet était de catalyser l’aspect rituel et mystique que pourrait avoir la gestuelle scientifique dans ce décor insolite ; confrontant les structures ultra-modernes de miroirs et de métal du four à l’architecture de Vauban dans ces montagnes.
Si les concepts des films en font des projets très différents, la question de la mémoire et de la mise en lumière de singularité est un point commun qui les traverse. Comme le naturaliste qui s’évertue à découvrir, répertorier, étudier ou reproduire un maximum d’espèces avant leur disparition déjà engagée, Léonard Garcia ressent l’évidence de poursuivre la rareté pour l’immortaliser, comme une nécessité.
Mercredi 18 novembre
1/ La dérive des documents - Armand Morin - 59min – FRANCE
« Tout en cohérence avec ses dioramas, ses vidéos et ses installations, ce show synthétise un ensemble d’emprunts et d’observations. Armand Morin montre des espaces déjà référencés : zoos, musées, folies archi- tecturales, qu’il a filmés, déconstruits, transformés. Il utilise aussi des paysages génériques, tels le désert, la montagne, la ruine, autant de toiles de fond de la culture populaire et de l’imaginaire collectif. Armand Morin imagine un voyage dans son œuvre. Guide touristique, il va nous diriger dans son univers. Une auto-filmo-biographie en public. Images sources de ses œuvres, objets, matériaux de repérages, ces éléments s’assemblent comme les feuilles d’un décor. Armand Morin avance, il commente, il observe les objets disposés sur la grande table. Deux caméras nous montrent en direct sur le grand écran, les photos découpées, les cartes postales, les textures, les ma- tières des coquillages, des stalactites. L’artiste nous parle des grottes maniéristes italiennes à la mode au XVIe siècle, de Folies du XIXe, des architectures thématiques américaines du XXe. Les actions, les images digressent, trois petits chats, chapeau de paille, paillasson. Noir dans la salle. La promenade continue à l’écran. Graffitis nocturnes, Loire embrumée, dessins de Turner, banlieue de Floride, Canyon. Lumière. Armand Morin s’approprie des pratiques d’atelier et les rejoue. Un cha- riot déboule sur scène rempli d’objets manufacturés. L’artiste prend un marteau, que va-t-il faire ? »
Texte de présentation du projet pour le festival Hors Pistes, Centre Pompidou, par Estelle Bénazet
2/ Dedans l’implosion - Adrien Nihoul - 9min - Belgique
Evasion en solitaire - fantasme et nostalgie des conflits armés d’antan - désillusion haineuse du présent - flux dans la tête d’un homme.
« Dedans l’implosion » date de 2013.
Vendredi 20 novembre
1/ A certain amount of Clarity - Emmanuel Van der Auwera - 30 MIN - production saison video 2015
Filmés par leur webcam, des adolescents regardent la même vidéo sur internet, une « vidéo virale » d’un véritable meurtre. Nous sommes pris entre deux images : celle qu’ils regardent mais que nous ne verrons pas, et celle du regardeur, qui joue, vit, produit et distribue sa propre image. « C’est un aperçu de l’horreur qui frappe le monde » finira par dire l’un des adolescents.
A certain amount of clarity est une vidéo décrivant la propagation sur internet dans la communauté des adolescents d’une vidéo virale montrant un meurtre réel. Entre passion morbide, terreur, défi et curiosité, chacun capture sa propre réaction émotionnelle pour ensuite l’exposer à la vue de tous sur internet. Dans ce jeu pervers où l’horreur hors-champ se dédouble dans la figure du spectateur, l’image se reflète comme par ricochet sur un autre regardeur, qui tente dans ses réactions d’en décrypter la nature et le sens dans une chaine évoquant le motif de la mise en abîme.
Dans cette vidéo, Le phénomène des « vidéo de réaction » reflète à l’extrême la condition contemporaine du spectateur, mis à mal par l’assymétrie entre le caractère indéfinissable d’un monde transformé en flux par l’écran et l’impuissance du regardeur à s’y inscrire en sa qualité de témoin. La vidéo exprime de façon troublante comment l’identité se constitue par rapport au reflet que la société nous renvoie de nous même, mais aussi à travers l’expérience du « reenactment », reconstitution du meurtre réalisé par certains jeunes avec des ours en peluche ou des objets usuel devenant des transfert symbolique.
« C’est un aperçu de l’horreur qui frappe le monde » finira par dire l’un des adolescents.
2/ Blast of silence - Aurélien Doyen - 7min - Production AJC ! 2013 - BELGIQUE
Où comment le héros reaganien devient la pièce centrale d’un ballet contemplatif existentiel. Dans son univers, que tout un chacun connaît, reposant sur le culte de la réussite et la défense des valeurs nationalistes par la violence, le héros montre une faille ; tout d’un coup, il n’est plus un personnage invincible mais un homme qui doute, regrette ses actes, prend douloureusement conscience d’être simplement humain. Les regards de Stallone et Schwarzenegger se croisent alors dans un rayon mortel de désespoir.
Mercredi 25 novembre
1/ Le dossier de Mari S. - Olivia Molnar - 28min - Italie
(Voix off) « Budapest, Novembre 2014. J’ai pu retirer le dossier secret de Mari S aux archives d’Etat. J’ai ainsi reçu l’ensemble des rapports collectés par le ministère intérieur de la République Populaire Hongroise. Les Munka Dosszié, ou Dossier du Travail couvrent la période de 1954 à 1989. Le dossier de Mari S a été fermé en 1989. Si le mur était tombé un an après ou si j’étais née un an avant, peut être serais-je moi aussi dans son dossier. »
Quelques années après la Révolution de ‘56, Mari S et ses deux enfants s’échappent de leur pays, la Hongrie, pour rejoindre le reste de leur famille en Italie.
Longtemps après la chute du mur de Berlin, Mari S est atteinte de la maladie d’Alzheimer.
En feuilletant les pages des archives du régime soviétique, sa nièce cherche à reconstruire ses souvenirs perdus.
« Le dossier de Mari S. » interroge les notions d’héritage, de mémoire et d’oubli, et leurs rôles dans la production de l’identité personnelle et collective. Le film s’intéresse aux relations entre les souvenirs personnels, les événements familiaux, et les mécanismes collectifs de la mémoire et de l’oubli.
2/ Ruins of the intelligence bureau - Chia Wei Hsu - 13min - Le Fresnoy
HSU Chia Wei crée dans ce film des narrations visuelles subtiles autour de régions géographiques, historiques et culturelles d’Asie. L’artiste révèle comment des couches successives de culture et d’histoire à la fois denses et complexes transforment radicalement la vie des gens de l’époque moderne. Cette fois-ci, Hsu présente Ruins of the Intelligence Bureau.
Pendant la guerre civile chinoise, en 1950, une troupe de l’armée se retranche dans le village de Huai Mo, en Thaïlande, après sa défaite. La situation politique ayant changé, il devient impossible pour cette troupe de suivre l’avancée du Général Tchang Kaï-Chek vers Taiwan, ou de retourner en Chine. Les soldats restent donc dans ce village thaï et s’y installent, tel un groupe de sans-abris privés d’identité nationale.
Hsu a d’ailleurs rencontré dans le village de Huai Mo un ancien espion devenu prêtre (pendant la Guerre froide, les Américains avaient installé la CIA dans le village). Il avait endossé l’identité du prêtre pour dissimuler son travail d’espion, jusqu’à sa retraite de la CIA. Dans ce film, Hsu a invité d’autres vétérans de l’ancien Bureau du renseignement, âgés de 60 à 80 ans, à participer au tournage. Ce dernier s’est déroulé sur le site du Bureau du renseignement, dans le village de Huai Mo, et Hsu s’est servi de la partie gauche des fondations du Bureau du renseignement démoli comme d’une scène sur laquelle des marionnettistes thaï traditionnels se sont produits sous le regard des vétérans. Le narrateur de cette vidéo est le prêtre. En voix off, il évoque tour à tour le mythe de Hanumân, ses souvenirs personnels et le destin des anciens combattants. Hanumân est le général d’une armée de singes qui délivre sa troupe, alors qu’en réalité les vétérans n’ont aucune chance de rentrer chez eux. Le processus d’enregistrement en studio est également montré dans cette vidéo.
Vendredi 27 novembre
1/ Piper Malibu - Agnès de Cayeux et Maëlla-Mickaëlle M.- 60min - France
(legende photo) Maëlla-Mickaëlle M. - photographie Suzanne Chauvin
Pour Hors Pistes, Agnès de Cayeux célèbre l’année zéro de l’ouverture aux Etats-Unis de l’espace aérien aux drones civils. Elle offre les expériences de tournages de son film à venir « Janice, une jeune femme vue du ciel », inspiré du scénario de science-fiction « Un amour d’U.I.Q. » écrit par Félix Guattari. La salle de projection ouvre son espace aérien pour accueillir cet oeil caméra. Tel un être conscient et désirant, il observe une jeune patineuse diaphane glissant sur la scène d’une fiction jamais réalisée. Comme aimantée, elle chorégraphie un dialogue silencieux avec ce cyclope spatial. Subtilement interprétée par l’artiste chorégraphique Maëlla-Mickaëlle M., cette jeune femme nommée Janice est hantée par une histoire d’amour déjà écrite avec U.I.Q. (Univers Infra Quark), sorte d’entité bio-informatique inframince passant librement d’un corps à l’autre et s’incarnant en drone scrutateur. Janice, « pour s’être laissée embarquer dans le jeu incestueux du passage à la transcendance, sera elle-même éternellement condamnée à dériver hors de la communication et des affects humains » (F. Guattari). Le solo show est marqué de la lecture qu’Arnaud Carbonnier fait du scénario de « Un amour d’U.I.Q » dont la première séquence se joue dans un avion Piper Malibu, à cette heure irréelle dite entre chien et loup.
Avec la participation du Centre Pompidou, Hors Pistes 2015
Le projet est soutenu par le DICRéAM (Ministère de la Culture et de la Communication, fr), accompagné par la MC93 de Bobigny et porté par le Programme de recherche-création ObjeTs (Maison de la création, Université Grenoble-Alpes) dirigé par Julie Valero et Guillaume Bourgois (Litt&Arts). Avec nos remerciements à l’IMEC.
2/ Une vie radieuse - Meryll Hardt - 17 min - Le Fresnoy
1952, la Cité Radieuse de Marseille reçoit ses premiers occupants, 80 fonctionnaires et des dédommagés de guerre venant des quatre coins de la France. Certains sont portés par l’idéal que promet Le Corbusier. A son arrivée, un couple expérimente les lieux, l’équipement, l’espace qui lui est imparti. L’un comme l’autre réagit à son nouvel habitat, Sa singularité, ses précisions. Le corps interroge l’utopie. nouvel Eden mis au monde en pleine reconstruction, La Cité Radieuse, version courte de la Ville Radieuse, flotte sur l’après-guerre comme si rien ne s’était passé. A son bord, s’installent le froid, la solitude et la stérilité.
http://www.kfda.be/fr/projets/3-imagination-anticipation-and-science-fiction