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Penny Siopis, Films

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Actualités
Publiée 2016/04/13
Exposition du 14 au 29 avril 2016, galerie de l’erg
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Penny Siopis
Films



50°49'19.50N 4°21'25.53E galerie de l'erg
Exposition ouverte du 14 au 29 avril 2016, du mercredi au vendredi, de 14h à 18h
Heures d'ouverture étendues durant Art Brussels :
du jeudi 21 au samedi 23 avril, de 10h à 20h,
le dimanche 24 avril, de 10h à 16h


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Penny Siopis combine des films amateurs en 8mm et 16mm avec du texte et du son pour façonner des histoires qui mettent en scène les rapports souvent traumatiques entre les individus et les soulèvements politiques et sociaux de plus grande ampleur. Bien qu’ils soient tirés de l’histoire de l’Afrique du Sud, ces récits ne figurent pas dans l’historiographie officielle du pays – pour des raisons politiques complexes. Bien qu’ils prennent place au sein d’un espace-temps extrêmement spécifique, leur forme demeure emblématique et soulève des questions qui dépassent largement leurs origines historiques spécifiques : le colonialisme et l’apartheid, la folie et la modernité, la migration et la mondialisation. Les images entretiennent rarement un lien direct avec les faits empiriques de l’histoire. À ce sujet, Siopis déclare : « Ce qui me permet de raccrocher la contingence aux faits tient dans l’utilisation sélective du texte que j’opère en combinaison avec les séquences filmées extraites de mon archive en perpétuelle expansion. Je m’intéresse essentiellement à la manière dont le texte traduit “la voix intérieure” du lecteur/spectateur. » L’idée de traduction est dénotée dans la manière dont le texte obéit à la forme – mais pas à la fonction – des sous-titres généralement utilisés pour traduire des films en langue « étrangère ». Plus généralement, ce procédé complexifie le double registre de ses films, dont les récits internes et externes sont délibérément entremêlés, semblant ainsi à la fois vrais et faux, réel et imaginaires. La présence de la musique contribue à la dimension émotionnelle et onirique de ses films.


My Lovely Day (1997, 21 min 15 sec, sous-titres anglais)
My Lovely Day est un assemblage de films amateurs tournés en 8mm par la mère de l’artiste dans les années 1950 et 1960 en Afrique du Sud, et raconte une histoire de déplacement et de migration. Si la « voix » narrative est celle de la grand-mère maternelle de Siopis qui relate ses voyages réels et émotionnels en Grèce, en Angleterre et en Afrique du Sud au début du XXe siècle et qui passe quelque peu sous silence la période de l’apartheid durant laquelle ces images furent tournées, le film possède s’envisage plus largement comme une allégorie de la mondialisation et de l’exil. La bande sonore inclut de la musique traditionnelle grecque et la voix de la mère de Siopis, enregistrée sur un disque 78 tours en 1955, qui chante « This Is My Lovely Day ». La qualité inégale du found footage contribue à théâtraliser le film en tant qu’artefact et fait écho à la dimension fragmentaire de la mémoire.
 
Obscure White Messenger (2010, 15 min 7 sec, sous-titres français)
Obscure White Messenger utilise des extraits de films amateurs anonymes pour narrer l’histoire de Dimitri Tsafendas, l’homme qui, en 1966, a assassiné HF Verwoerd, Premier ministre sud-africain et « architecte de l’apartheid » ; le titre est tirée d’une référence à Tsafendas par Nelson Mandela dans son autobiographie Un long chemin vers la liberté. Qu’est-ce qui a poussé Tsafendas, cet immigrant métis qui travaillait à l’époque comme messager parlementaire, à commettre cet acte ? Siopis explore le mélange de folie et de motifs politiques qui caractérise les retranscriptions des interrogatoires de Tsafendas. Le film soulève tout du long la question de l’identité et de l’appartenance de Tsafendas l’ « illégitime », et de ce qu’être apatride veut dire dans un monde où la nationalité établit et légitime bien trop souvent la valeur d’un être humain.
 
The Master is Drowning (2012, 10 min 25 sec, sous-titres français)
Dans The Master Is Drowning, l’artiste étend son utilisation du found footage au-delà des films amateurs pour exploiter des fragments tirés d’un documentaire historique, créant à partir de séquences de films privés et publics une histoire tout à la fois fictionnelle et « réelle ». Le récit se déroule chronologiquement, et culmine avec la tentative d’assassinat du premier Ministre sud-africain, HF Verwoerd, par David Beresford Pratt, homme d’affaires et agriculteur blanc et libéral. La tentative a eu lieu en 1960, à la veille de l’inauguration de la République d’Afrique du Sud et de la promulgation de l’apartheid, et elle est relatée à travers l’inclusion de reportages filmés de l’époque. Pratt s’est rendu au salon de l’agriculture annuel à Johannesburg et a tiré sur Verwoerd au visage à deux reprises, à bout portant, après son discours d’ouverture. Verwoerd a miraculeusement survécu, et dans le procès qui s’ensuivit, Pratt, qui souffrait d’épilepsie, fut déclaré déficient mental. Le texte est tiré des propres mots de Pratt, et inclut des retranscriptions tirées de son procès et des journaux de l’époque.
 
Communion (2011, 5 min 30 sec, sous-titres français)
Communion raconte l’histoire de sœur Aidan, religieuse et médecin Irlandaise également connue sous le nom d’Elsie Quinlan. Elle a été assassinée par une foule en colère au Cap-Est lors d’une manifestation contre les lois de l’apartheid durant la campagne de défi lancée en Afrique du Sud en 1952. Bon nombre des participants connaissaient et aimaient sœur Aidan, mais celle-ci se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. Dans leurs articles, la presse et les universitaires on soulevé des questions portant sur la « cause commune » et la culpabilité – qui, dans la foule, avait commis ce meurtre ? Les pathologistes n’ont pas pu déterminer la cause de sa mort, notamment parce que certains de ses membres avaient disparus, supposément mangés. Siopis pose la « voix » de sœur Aidan (lue sous la forme de sous-titres) à la première personne : elle raconte sa propre mort, comme si elle parlait depuis la tombe.
 

Penny Siopis est une artiste sud-africaine d’origine grecque. Elle vit au Cap, où elle est professeure honoraire à la Michaelis School of Fine Art de l’université du Cap. Son travail se concentre sur la peinture, le film et la vidéo, et les installations. Elle a fait l’objet de nombreuses expositions en Afrique du Sud et dans le monde, et a participé aux biennales de Sidney, Johannesburg, Kwangju, Guangzhou, La Havane et Venise. Une rétrospective d’envergure de son travail, Time and Again : A Retrospective Exhibition by Penny Siopis, a été présentée à la South African National Gallery, Le Cap, et au Wits Art Museum, Johannesburg, en 2014 et 2015.

 




50°49'19.50N 4°21'25.53E galerie de l'erg
Exhibition open from April, 14th to 29th, from Tuesday to Friday, 2 – 6 pm
Extended opening hours during Art Brussels
from Thursday, April 21 to Saturday, April 23, 10 am - 8 pm, and Sunday, April 24, 10 am – 4 pm



Penny Siopis combines found 8mm and 16mm home movie footage with text and sound, to shape stories about people caught up, often traumatically, in larger political and social upheavals. The stories are from South African history but, for complex political reasons, they do not figure in the official historiography of the country. While they are of a very particular time and place, their form is emblematic and speaks to questions far beyond their specific historical origins : colonialism and apartheid, madness and modernity, migration and globalization. The footage seldom connects in any direct way to the empirical facts of the story. In this respect Siopis says : “What allows me to hook contingency to fact is my selective use of text in combination with the film sequences snatched from my ever-expanding archive. What is crucial for me is how the text translates into ‘the voice in the head’ of the reader/viewer.” Translation as an idea is signaled by the way the text follows the form, but not the function, of subtitles conventionally used to translate ‘foreign’ language films. This device compounds the double register of her films more generally, where inner and outer narratives are deliberately confused, feeling both true and false, real and imagined at the same time. Accompanied by music, the effect is affective and dreamlike. 



My Lovely Day (1997, 21 min 15 sec, English subtitles)
My Lovely Day combines spliced sequences of 8mm home movies that the artist’s mother shot in the 1950’s and 1960’s in South Africa to tell a story of displacement and migration. While the narrative ‘voice’ is that of Siopis’ maternal grandmother speaking of her literal and emotional journeys to Greece, England and South Africa in the early part of the 20th century, and to some extent overlooking the apartheid moment from which she speaks, the film has wider resonance as an allegory of globalization and exile. The sound comprises traditional Greek music and an old 78 rpm record made in 1955 of Siopis’ mother singing ‘This is my lovely day’. The uneven quality of the found footage dramatizes the nature of the film as artifact and resonates with the fragmentary quality of memory.
 
Obscure White Messenger (2010, 15 min 7 sec, French subtitles)
Obscure White Messenger uses anonymous home move footage to tell the story of Dimitrios Tsafendas, who assassinated the South African prime minister and the ‘architect of apartheid’, HF Verwoerd, in 1966 ; it takes its title from a reference to Tsafendas from Nelson Mandela’s autobiography, Long Walk to Freedom. What drove Tsafendas, a man of mixed race, a migrant working as a parliamentary messenger at the time, to commit this act ? Siopis explores the intermingling of madness and political motive evident in transcripts of interviews with Tsafendas. Throughout the film there is the question of who the ‘illegitimate’ Tsafendas is, and where he belongs ; of what it means to be stateless in a world in which citizenship all too often establishes and legitimates what it means to be fully human.
 
The Master is Drowning (2012, 10 min 25 sec, French subtitles)
In The Master is Drowning the artist extends her use of found film beyond home movies to fragments of historical documentary, combining private and public film sequences to create a story that is both fictive and ‘real’. The narrative unfolds chronologically, culminating in the attempted assassination of the South African Prime Minister, HF Verwoerd, by David Beresford Pratt, a white liberal businessman and farmer. The attempt occurred in 1960 on the eve of the inauguration of the apartheid South African Republic, and is depicted through the inclusion of actual news footage from the time. Pratt went to the annual Agricultural Show in Johannesburg and shot Verwoerd twice in the face at point blank range following his opening address. Miraculously, Verwoerd survived, and in the ensuing court process Pratt, who suffered from epilepsy, was declared unsound of mind. The words in the film are Pratt’s, including transcripts of his trial and newspapers of the time.
 
Communion (2011, 5 min 30 sec, French subtitles)
In Communion the story is about an Irish nun, Sister Aidan, who was also a medical doctor, Elsie Quinlan. She was murdered by a crowd of angry people in the Eastern Cape, who were protesting against apartheid laws during the Defiance Campaign in 1952 in South Africa. Many of the people in the crowd knew and loved Sister Aidan, but she was in the wrong place at the wrong time. In newspaper reports and scholarly articles, questions emerged about ‘common cause’ and culpability – which of the crowd committed the murder ? Pathologists could not determine how she died, because parts of her body were missing, allegedly eaten. Siopis situates Sister Aidan’s ‘voice’ (read as subtitles) in the first person : she narrates her own death, as if from the grave. 


Penny Siopis is a South African artist of Greek descent. She lives in Cape Town where she is honorary professor at Michaelis school of Fine Art, University of the Cape Town. She works in painting, film/video and installation. She has exhibited widely in South Africa and internationally and taken part in biennales of Sydney, Johannesburg, Kwangju, Guangzhou, Havana and Venice. A major survey of her work, Time and Again : A Retrospective Exhibition by Penny Siopis, was presented at the South African National Gallery, Cape Town and Wits Art Museum, Johannesburg, in 2014 and 2015.

 

 



1050 Bruxelles
Rue du Page, 87
galerie de l'erg
50°49'19.50N 4°21'25.53E
squirola@gmail.com
Stéphanie Quirola
Contact :

www.erg.be
 


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