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The Living Library : Différence entre versions

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Enregistrement et archivage : équipe captation erg.'''
 
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==The Living Library #7==
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'''Mercredi 22 novembre 2023'''
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'''Forum Audi 3, 18.30'''
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Rue d’Irlande 58, 1060 Bruxelles (ouvert au public)
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Écrivaine poétesse et performeuse aveyronnaise, Hortense Raynal habite aujourd’hui en Provence dans un lieu collectif et artistique en milieu rural. Elle a étudié la littérature à l’ENS Ulm Paris. Elle s’est formée et continue de se former à diverses techniques corporelles (danse, butô, clown, théâtre physique…). Son travail s’articule autour d’une écriture et d’une théorie géopoétiques et d’un geste performatif adoptant une posture affranchie de la norme. Elle pratique ainsi une poésie scénique avec un lien très physique aux syntagmes : son “écrire” explore le “dire”. Elle explore dans ses recherches performatives le rythme du corps lisant, le lien public-poésie-poétesse, la présence de l’objet livre, la saturation, la matière physique et le mouvement de l’écrit. Comment investir la poésie ? Elle "mouvemente les mots". Ses deux 1ers livres sont des écritures-territoires, et son 3ème sera probablement son art poétique. Elle crée la compagnie La Déforme en 2023.
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'''Argument'''
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Je n’écris jamais sur un sujet, mais avec de la matière. Je pense que la poétesse incorpore le réel en elle. Ruralités, par exemple, c’est de la terre. Mon deuxième livre, des marécages et le troisième, du fumier. Un livre, ce n’est pas que de l’écrit, mais tout un continent qui advient, avec toute sa texture et sa géographie. Nous aborderons cette dimension synesthésique et pluridimensionnelle de la poésie. Nous évoquerons la poésie comme véritable mode de connaissance et de pensée, et pas seulement mode d’expression artistique. On se posera la question de la vision de l'œuvre qui n’est pas encore faite, de celle qui se fait, de celle qui est faite. La poésie est bien sûr une affaire de littérature. Elle l’irrigue, la pollinise et la fertilise. Elle tord la syntaxe en acceptant le bizarre de la langue. En ce sens, on pourrait dire que toute poésie est queer. Mon travail de la langue, je dirais presque que “je n’y peux rien”. C’est ma manière étrange de voir les mots, inhérente à mon être, qui m’y a conduite. Mais la poésie est aussi l’affaire d’une vie entière, d’un engagement vital. Ma poésie tente de cultiver cette posture de vie par ce qui peut être qualifié d’exigence et de discipline attentionnelles et relationnelles. Nous en parlerons, ainsi que de ce que c’est, que de placer la poésie au centre de sa vie.
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'''Bio-biblio'''
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Poésie : Nous sommes des marécages, éditions Maelström, février 2023 ; Ruralités, éditions des Carnets du Dessert de Lune, juillet 2021. Préface de Marie-Hélène Lafon.
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À paraître : Bouche-fumier, éditions Cambourakis, 2024 ; Abandons, éditions de La Crypte, 2025. Anthologies : Inédits in 56 descentes dans le maelström, éditions Maelström, mai 2023 ; Inédits in Anthologie du Printemps des Poètes, Éditions Castor Astral, mars 2023. Revues : publications dans Meteor, Sabir, Fragile, Sève, Carabosse ; revues à paraître dans DOC(K)S et L'Écharde.
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TLL - [[The Living Library]] est une plateforme où écrivains, artistes, chercheurs, éditeurs viennent présenter des livres récents et moins récents.
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Programmation et Entretien : [[Elke de Rijcke]], en collaboration avec l’École Supérieure des Arts Saint-Luc et Erg/ École de Recherche Graphique Bruxelles. Captation et Montage : Frédéric Dupont et l’équipe captation @erg.
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Photo: ©mathieulacout

Version du 29 janvier 2024 à 15:00


aucun

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TLL - The Living Library est une plateforme d’entretiens menés sur des livres actuels et inactuels dans le cadre des cours de Littérature Contemporaine, d’Actualités Culturelles et de Philosophie esthétique à l’ESA Saint-Luc et l’Erg Bruxelles. Dans ce cadre, nous invitons des écrivains, chercheurs, artistes, éditeurs, critiques. Notre objectif est d’approfondir le chantier d’un livre et de produire des archives orales de l’édition contemporaine. Les séances de The Living Library sont réalisées grâce au soutien des ESA Saint-Luc et de l’erg Bruxelles. Les archives sont réalisées en collaboration avec Frédéric Dupont et son équipe captation.


The Living Library #1


Anna Serra, La Claire Caresse / La Clara Caricia, LansKine, 2021.

Lundi 8 novembre, Forum Audi 4, 18.30, Rue d’Irlande 58, 1060 Bruxelles.

Avec Anna Serra, invitée en novembre 2021 pour La Claire Caresse/ La Clara Caricia (LansKine, 2021), nous publions un entretien ponctué de lectures, qui aborde la question du rapport de la poésie à la sensibilité (le toucher intérieur et extérieur), celle de la puissance du corps écrivant, celle aussi de la naissance d’un livre entre solitude et partage, désir et créolisation. Nous explorons avec l’auteure les axes poétiques du livre (tension entre cognition et ignorance, entre horizontalité et verticalité ; place de l’imaginal et déploiement des tonalités poétiques). Mais aussi la question d’une édition de poésie bilingue, celle du rapport entre poésie et traduction. Pour finir, nous abordons le lieu poétique (association La Perle) qu’Anna est en train de construire.


La présentation de mon recueil de poèmes La Claire Caresse/ La Clara Caricia est l’occasion de partager mon aventure au prieuré de Serrabona et de soulever les différentes fonctions que je prête à l’écriture. L’écriture du poème est une expérience venant parfaire l’expérience de vie, en révéler la dimension totale. Elle est aussi ce qui permet de donner une voix à ce qui ne l’a pas encore ou ne l’a plus. Outre les êtres disparus de ce lieu et alentours, il y aussi ses créatures romanes qui continuent de l’habiter sans que nous puissions véritablement les entendre. Restant au bord d’un secret murmuré tout au fond de l’entrelacement de mon altérité, j’ai utilisé le poème pour les faire parler. Toujours dans le but d’explorer les pouvoirs de la parole, j’évoquerai ce que le lieu a déclenché dans la conscience de mon travail. Si je le considère dans ses intentions de régénération de nos énergies, de rééquilibre de notre être entre terre et ciel, ce lieu de résidence m’a montré à quel point il était lui-même l’idéal du poème pour moi. La présentation sera émaillée de moments de lectures pour appuyer l’importance de la pulsation du poème (poésie pulsée) et entrer dans le détail de certains thèmes : l’éloge de l’inconfort, les créatures romanes et nos émotions, la spirale du temps, le temple intérieur et le paysage de mon enfance dans lequel s’élève le prieuré.

Bio

J’écris. Par l’écriture j’explore, me transfigure, approfondis la sensualité du corps-univers, laisse émerger les questions. Par elles, évoluer. Je suis influencée par toutes sortes de poèmes venant du monde entier, mes origines catalanes, l’époque médiévale et ses écrits mystiques, les poètes qui m’entourent mais surtout par les expériences auxquelles me mène un fort désir de libération. En 2017 j’initie deux œuvres collectives pour donner de la force sensible aux pratiques orales et sonores de la poésie : la revue OR, revue papier avec une application de réalité augmentée, et Radio O, un lecteur continu de poésies et de musique. Aujourd’hui je fais pousser une association de poésie dans une ferme du Morvan.

la-perle.org

annaserra.fr


Biblio

Recueils

La Claire Caresse, éd. Lanskine et éd. Paraules, 2021

je suis amoureuse, Les éditions Lanskine, 2020

Dehors Dehors, éd. Lanskine, 2019 . Je suis trop propre, éd. Furtives, 2018

Mont Reine, éd. Supernova, 2015.


Manifeste

Note poésie pulsée, éd. Furtives, 2019 qui apparaît aussi dans le recueil : je suis amoureuse, Les éditions Lanskine, 2020


Traduction (du catalan au français) Tanière de lunes, Maria-Mercè Marçal, éd. Supernova, 2016.

Essai

Femmes et nations dans la littérature contemporaine, éd. L’Harmattan, 2012

The Living Library #2


Stéphane Bouquet, Le Fait de vivre, Champ Vallon, 2021.

Lundi 6 décembre, Forum Audi 4, 18.30, Rue d’Irlande 58, 1060 Bruxelles.


Le fait de vivre de Stéphane Bouquet fut l’objet d’une invitation en décembre 2021, après une série d’entretiens antérieurs menés en mai-juin 2021 (Deep Conversations) que nous publions ici pour la première fois. Dans Deep Conversations. Formes, nous discutons de la composition du livre, de ses sources (en termes de jaillissements de l’existence), de la multiplicité de ses formes et tons (élégie, tragi-comédie, satire, pastiche), de l’abondance des énumérations (catalogues, listes) comme moyen de construction de la subjectivité et de la nouveauté, des vers alternés et des formes brèves, de la poésie conversationnelle comme installation de flux et puissance de métamorphose, de poésie et plagiat, de la question des titres et de la ponctuation. Dans Deep Conversations. Thématiques, nous creusons les figurations poétiques des paradis intermittents et des bucoliques contemporaines, la poésie comme acte performatif, le poème-sauvetage, le poème référentiel comme tapisserie polyphonique, le lexique poétique utilisé.


Stéphane Bouquet, Deep conversation. Formes 1-2.


Stéphane Bouquet, Deep conversation. Thématiques.



Argument

Le poète Louis Zukofsky, avec cet art états-unien pour le commerce et les slogans efficaces, dit de la poésie qu’elle est « sound, sight and sense ». Dans cet ordre, qui est peut-être pour lui un ordre hiérarchique. Sound, c’est le son bien sûr, la puissance musicale de la langue. Sight, c’est l’aspect visuel, l’organisation typographique de la page. Sense, c’est le sens . Mais le sens c’est quoi ? Surtout pas quelque chose qu’on voudrait dire ou qu’il y aurait dit à dire. Du moins est-ce l’une des idées que je voudrais défendre ici : faire sens en poésie (ni d’ailleurs en art) ne consiste pas selon moi à dire quelque chose – mais à faire quelque chose. C’était déjà la croyance de la littérature antique telle que la comprend une historienne comme Florence Dupont. Que peut-on faire ? est donc la question à se poser ? Créer du sens au sens justement non pas de discours mais de sensations ? Produire des formes des vies ? Autre chose encore ? Ce séminaire sera l’occasion d’en discuter.


Bio-biblio

Stéphane Bouquet a publié plusieurs livres de poésie ou autour de la poésie (Les derniers en date, Vie commune et Le Fait de vivre, Champ Vallon, 2016 et 2021, et La Cité de Paroles, Corti, 2018). Il est aussi l’auteur de quelques récits (dont Agnès & ses sourires, Post-éditions, 2018). Sa publication la plus récente est une brève étude critique sur Sappho (Sappho, Ed. de la Philharmonie, 2021) réinscrivant la lecture de l’œuvre dans le contexte rituel et cultuel de la Grèce archaïque. Il a proposé une traduction de divers poètes américains, dont le lyrique a pris à bras le corps la matière urbaine, dont Paul Blackburn, James Schuyler et trois livres de Peter Gizzi. Il est par ailleurs co-scénariste après avoir été longtemps critique aux Cahiers du cinéma. Il a publié des études sur Clint Eastwood, Gus Van Sant, Eisenstein et Pasolini. Il a participé – en tant que danseur ou dramaturge – aux créations chorégraphiques de Mathilde Monnier, Déroutes (2002) et frère&sœur (2005). Et collabore régulièrement au théâtre avec Robert Cantarella qui a monté sa première pièce Monstres.


The Living Library #3


Aby et autres livres par Marie de Quatrebarbes

Lundi 2 mai 2022, Forum Audi 4, 18.30, Rue d’Irlande 58, 1060 Bruxelles.

Marie de Quatrebarbes a été mon invitée dans The Living Library #3 (le 2 mai 2022) pour un aperçu de son parcours poétique jusqu’à présent. Le questionnement nous a conduites à la nature de l’écriture, définie comme l’habitation d’une marge et résistance à la vie sociale et politique. Nous avons creusé le rapport post- productif de son écriture à de multiples sources, et nous sommes posé la question comment la forme d’un livre s’impose dans son rapport au temps et à l’altération de soi. Son écriture a été décrite comme la captation et la formation de grumeaux, travaillés en entités fluctuant entre forme et informe, résistance et fluidité, constamment nourries par la lecture. Pour Marie de Quatrebarbes, le poète serait comme un insecte nécrophage qui décompose et recompose la matière de la langue, pour permettre quelque chose de l’ordre de la poussée de fleurs. L’Écriture répondrait également à la question comment porter la phrase écrite dans un espace sonore, une prise de conscience qui a influencé la nature de sa phrase poétique. L’Auteure a ensuite commenté sa méthodologie de travail qui accorde une grande importance à l’écoute. Finalement, nous avons discuté du rapport dans ses livres entre contenu et forme, et entre poésie et image, où la poésie serait une quête de l’image impossible.

Marie de Quatrebarbes travaille dans le champ de la poésie et de la performance. Elle a publié plusieurs livres de poésie, récits, ainsi que des textes et des poèmes dans des revues (Ce qui secret, L'Ours Blanc, Muscle, Mouvement, Catastrophes, Diacritik…). En 2014, elle fonde avec Maël Guesdon et Benoît Berthelier une revue de poésie et de traduction, La tête et les cornes ; le troisième numéro est consacré au cinéaste Alain Cavalier. En 2016, elle réédite l'ensemble de l’œuvre poétique de Michel Couturier. Elle a coordonnée l’anthologie Madame tout le monde, dédiée à des jeunes poétesses contemporaines (Le Corridor bleu, coll. S!NG, 2022). Son premier roman, Aby (P.O.L, 2022), est consacré à la crise psychique d’Aby Warburg.

Argument

On dirait que certaines phrases ont le pouvoir de changer l’atmosphère. Parfois on se met à écrire précisément après avoir entendu l’une de ces phrases, comme si elle nous mettait en demeure de lui répondre. Il y a des phrases qu’on entend, des phrases qu’on lit, des phrases qui s’imposent à notre esprit sans que l’on sache d’où elles viennent. Parfois un livre sert à déplier une phrase qu’on a dans la tête. Entre les mains et dans la tête, les phrases sont des matériaux fluides, plastiques, flexibles. Nous leur appliquons toutes sortes de traitements physiques pour les transformer et être transformées par elles.


Bio-biblio

Aby, P.O.L, 2022

Les vivres, P.O.L, 2021

Voguer, P.O.L, 2019

John Wayne est sous mon lit, Cipm, 2018

Gommage de tête, Éric Pesty Éditeur, 2017

La vie moins une minute, Lanskine, 2014

Les pères fouettards me hantent toujours, Lanskine, 2012

The Living Library #4


Sophie Loizeau, les Épines rouges, Le Castor Astral, 2022


Lundi 5 décembre 2022, Forum Audi 4, 18.30, Rue d’Irlande 58, 1060 Bruxelles

Le 5 décembre 2022, nous avons invité Sophie Loizeau pour une rencontre-lecture autour des Épines rouges (Castor Astral, 2022) dans le cadre de The Living Library #4. Nous avons parlé de la nature du fantastique et des sources d’inspiration dans son travail ; de la question de la perte et comment Les Épines rouges est le livre de tous les effondrements qui va jusqu’au bout de la souffrance ; d’un cycle de 12 livres désormais clôturé et d’un nouveau cycle qui commence, d’un déplacement de la terre (poèmes de l’attachement) vers le maritime et l’aérien (poèmes sans attaches) ; d’une biographie comme tentative de sauver et de redéfinir l’âme, de la tonalité de cette âme ; et puis finalement de la question de la langue, de son lexique spécialisé et ses formes elliptiques, de ses rythmes tantôt doux tantôt abrupts. Le tout ponctué par de beaux moments de lectures par l’auteure. Les Epines rouges

Sophie Loizeau vit à Versailles. Son œuvre est marquée par la présence de la nature et des animaux. La question de la visibilité du féminin dans la langue a fait l’objet de trois livres (Trilogie de diane). Elle est l’auteure du terme pluriel équitable qui désigne dès 2001, bien avant l’« écriture inclusive » dont le terme est impropre pour elle, ses expériences de sortir le féminin de l’implicite, et de faire coexister les marques des deux genres au pluriel. Dans Caudal elle invente le neutre al, puis dans Féerie le neutre pluriel als. Ces réparations faites, et qui répondaient à une nécessité intime, Sophie Loizeau continue de creuser et d’interroger la langue à travers des livres aussi divers que Les Loups, défense du sauvage, Féerie, dans lequel l’écriture renoue avec le sexe et la mythologie, et plus récemment Les Epines rouges, livre de la perte, du rêve et des visions nature qui fraye avec le fantastique et le mythologique, avec le désir et la sexualité.

Argument

Arts visuels / Arts de l’image dans ma poésie

J’ai choisi d’aborder mon Art poétique par le biais des Arts visuels. Il sera question de photographies (les miennes, celles de autres), de peinture, et des différentes manifestations physiques et mentales de l’image (effets optiques, rêves, visions, hallucinations…). Les Epines rouges, qui conclue un cycle de douze livres publiés de 2001 à 2022, sera le fil conducteur du thème. Mais d’autres livres viendront témoigner de l’importance des images dans mon œuvre : Le Corps saisonnier, Les Loups et Féerie.

Sous-titrées biographie d’une âme, Les Epines rouges se composent de trois parties : Les Epines rouges, Feue et Mes Cahiers de Malte. La première partie se réfère aux Epines rouges d’Odilon Redon, son pastel de 1893. Par l’esprit et le visuel, elles s’y réfèrent hantées de rêves et de visions. Des « récitatifs » (poèmes dont la ligne mélodique se rapproche du récit) créent des arythmies. Bestiaire et palette chromatique disent l’importance des animaux et des couleurs. Album symboliste, s’il en est. Il s’agit bien d’une lutte avec l’ange. Et en progressant dans ces ronces, entre crises et accalmies, on s’aperçoit que l’âme qu’on croyait perdue, hors d’atteinte et dont une vielle exergue évoquait la difficile quête de recouvrement, avait toujours été là. Feue sont des fusains, des noirs à l’heure de vendre Arnouville, maison d’enfance devenue au fil des années refuge et lieu exclusif d’écriture. Mes Cahiers de Malte sont inspirés des Cahiers de Malte Laurids Brigge de Rilke. Journal-poème de l’âme tourmentée tenu d’octobre 2020 à avril 2021, à Trouville et à Arnouville.


Bio-biblio

Le Corps saisonnier, Le dé bleu 2001 ; La Nue-bête, Comp’Act 2004 / réédition L’Amandier 2013 (bourse Poncetton de la SGDL 2004 / prix Georges Perros 2006) ; Environs du bouc, avec une 4ème de couverture de Bernard Noël, Compt’Act 2005 / réédition L’Amandier 2012 (prix Yvan Goll 2005) suivi d’un entretien avec Pascal Quignard ; Trilogie de diane : La Femme lit, Flammarion, 2009, Le roman de diane, poésifiction I, Rehauts 2013, Caudal, Flammarion 2013 (prix François Coppée de l’Académie française 2014) ; Lys, avec des dessins de Bernard Noël, Fissile 2014 ; La Chambre sous le saule, poésifiction II, avec une postface de Michel Deguy, PURH 2017 ; Ma Maîtresse forme, Champ Vallon 2017 ; Les Loups, Corti 2019 (Grand prix Vénus Khoury-Ghata 2020) ; Leur nom indien, poésiefiction III, Rehauts 2020 ; Féerie, Champ Vallon 2020 (bourse d’année sabbatique du CNL 2019 et sélection du Grand prix de la SGDL 2021) ; Les Epines rouges, Le Castor Astral 2022.

TLL - The Living Library est une plateforme où écrivains, artistes, chercheurs, éditeurs viennent présenter des livres récents et moins récents.

Programmation : Elke de Rijcke, en collaboration avec ESA Saint-Luc et Erg Bruxelles.


The Living Library #5

Vincent Broqua

Photocall · Projet d’attendrissement


Lecture/Entretien

Lundi 19 décembre 2022

Forum Audi 4, 18.30 Rue d’Irlande 58, 1060 Bruxelles

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Vincent Broqua est écrivain, traducteur, passeur d'écriture nord-américaine. Lui et ses hétéronymes travaillent le texte, la vidéo et le récit comme des façons de pénétrer dans le divers, ce lieu entre l’innommé et la nomination. Il enseigne dans le Master de Création Littéraire de Paris 8. En 2000, il a créé le collectif de lectures publiques Double Change (doublechange.org), en 2010 la revue Quaderna (quaderna.org).


Argument

Quels sont nos langages pour la fluidité ? comment le choc d’une photographie déclenche un livre tout entier ? Qu’est-ce qu’une photographie déclenche dans le désir ? Comment travailler avec la saturation des images ? Comment penser le langage amoureux actuellement, dans un monde qu’on dit être celui de « la fin de l’amour » ? Photocall, projet d’attendrissement est un livre résolument tourné vers la transformation poétique et la métamorphose permanente des êtres, des choses, du langage même. Au mythe un rien déprimé de la fin de l’amour, il propose au contraire une politique de la légèreté, afin de réapprendre l’art oublié de la gaieté, de créer des attachements multiples et de ne pas renoncer à penser une utopie pour le présent, une utopie du réel. Photocall invente un genre, celui du photocall, c’est-à-dire celui d’une surexposition permanente, quitte à travailler dans l’infime de la grammaire transformée. On se posera la question de la nécessité de la traduction, de ses dérives, du pouvoir des mots à opérer des changements dans nos vies par la langue étrangère, notamment ; on évoquera nos vies amoureuses, ce qu’on en dit, et comment la poésie peut être une contre-attaque, une pratique résolument tournée vers la gaieté. Les formes et leur invention, ou leur flux seront aussi au cœur de nos échanges : comment un pronom se transforme-t-il jusqu’à ne plus signifier la masculinité ? Comment fonctionne un poème-essai ? Comment le dialogue s’établit-il entre nous ? On traversera donc des questions de genre, de queer, de poétique et de visualité qui seront au cœur de nos réflexions. La question du divers sera aussi certainement présente, puisqu’elle irrigue toute ma pratique.

Bio-biblio

Poésie : Photocall, projet d’attendrissement (Les petits matins, 2021 -- Prix du roman gay 2021 mention poésie) ; Frais du jour (L’Ours Blanc, 2020) ; Récupérer (Les petits matins, postfaces d’A. Ronell, Charles Bernstein et Anne Portugal, 2015) ; même = same (Contrat Maint, 2013) ; Given (roman pour s.) (Contrat Maint, 2009) ; Recovery (version augmentée et tr. Cole Swensen), Londres, Pamenar Press, 2022 ; Essais et volumes collectifs (Sélection) : Malgré la ligne droite : l'écriture américaine de Josef Albers (Presses du réel, 2020) ; Traduction homophonique (Dirk Weissmann et Vincent Broqua, dirs.), Paris, Editions des archives contemporaines, 2019 ; Gertrude Stein et les arts (Isabelle Alfandary et Vincent Broqua, dirs.), Dijon, Presses du Réel, 2019 ; À partir de rien : esthétique, poétique et politique de l’infime (Michel Houdiard, 2013). Traductions (Sélection) : Jean-Claude Lebensztejn, 8 propos d’artistes, Paris, Editions du Centre Pompidou, 2020 ; Anne Waldman, Harmonies Jaguar, postface V. Broqua, Bruxelles, Maelstrom, 2019 ; Avital Ronell, La plainte, (co.tr avec Stéphane Vanderhaeghe), Paris, Max Milo, 2019 ; Caroline Bergvall, L’Anglais mêlé, (avec Anne Portugal et Abigal Lang) Dijon, Les Presses du Réel, 2018 ; Kevin Killian, Les éléments. (avec Olivier Brossard et Abigail Lang) Nantes : Joca Seria, 2017 ; Tracie Morris, Hard Koré. (avec Abigail Lang) Nantes : Joca Seria, 2017.


TLL - The Living Library est une plateforme où écrivains, artistes, chercheurs, éditeurs viennent présenter des livres récents et moins récents.

Programmation et Entretien : Elke de Rijcke, en collaboration avec l’École Supérieure des Arts Saint-Luc et Erg/ École de Recherche Graphique Bruxelles. Archivage : Frédéric Dupont.


The Living Library #6

Hélène Sanguinetti

Lundi 24 avril 2023, The Living Library #6 invite Hélène Sanguinetti sur le sujet de la joie, à partir de ses deux livres "Et voici la chanson" (Éditions Lurlure, 2021) et "Domaine des englués" (La Lettre volée, 2017).

Lieu : Audi erg, rue du Page, 87, 1050 Bruxelles, à 18.30.


Argument

Affirmer la puissance d’exister porte en elle une formidable joie. « Je m’en suis fait un bandeau de front » (Domaine des englués), Existar por existar » (Et voici la chanson), ainsi que joie et faim, semblent être les trois sommets du triangle du poème tel que le vit aujourd’hui Hélène Sanguinetti. Comme si - affirmer la vie, malgré - était finalement devenu, dans la trajectoire de ses livres précédents, sa seule raison d’écrire. Comment donc ses deux derniers livres, "Et voici la chanson" puis "Domaine des englués", parviennent-ils à exprimer le fameux vim existendi, autrement dit, la puissance d’exister selon Spinoza ? Il faudra d’abord s’interroger sur la naissance de cette faim, en évoquant les impressions définitives laissées par l’enfance. Comment cette faim s’est développée pour avaler la matière-monde et la transformer en matière-langue. Quelle écriture-cri, rire, force, pleur, éclat, couleur de joie, a pu se produire alors. Loin de toute explication, faire entendre et voir quelques extraits de textes devrait apporter une forme de réponse.

The Living Library #6, un entretien-lecture avec Hélène Sanguinetti enregistré dans le cadre de mes cours de littérature contemporaine, d’esthétique et d’actualités culturelles à l’ESA St-Luc et l’erg Bruxelles, est en ligne !

Hélène Sanguinetti nous a parlé de l’origine de son écriture, de son contexte familial où régnait la beauté et où elle a appris à lire jeune, à donner au texte un corps et à le mettre debout ; mais l’enfance était aussi la lumière du Sud et le vent de Marseille, et avant tout, nager dans la mer. Toute une puissance d’exister qui continue de l’habiter. Hélène en tire quelque chose d’athlétique, où le poème devient une tentative musclée de liberté, une respiration contre la prison de la vie et du monde. Le poème exprime à quel point l’auteure accueille le monde comme jus, mais aussi à quel point le monde la traverse. Écrire pour Hélène Sanguinetti, c’est se laisser traverser comme une possibilité de se lancer dans l’inconnu, et d’affronter ainsi tout un peuple à l’intérieur d’elle-même. Ou encore, écrire, c’est accueillir la vie dans son ambivalence entre joie et souffrance, accueillir ce couple inséparable qui mène nos vies et dont le poème se charge. Et même si le poème naît parfois au milieu de la prison ou la tristesse, le focus de la poésie est sur la joie. La poésie doit se rallier au combat d’exister et lutter pour extraire la joie, à l’aide d’une parole électrique qui écrit l’auteure à son insu, une parole instinctive et sauvage qui répond à un stimulus de la vie. Le poème devient l’usine de transformation de la vie, proche de la résurrection. Il cherche les sensations dans leur jaillissement et se déploie comme un labyrinthe d’affects contre le sens.

bio-biblio

Née à Marseille, Hélène Sanguinetti passe sa jeunesse dans la fréquentation continue de la mer, de la poésie et de la peinture. Professeure de lettres et chargée de mission pour la poésie au rectorat de Nancy-Metz jusqu’en 1989, elle écrit depuis toujours mais ne se décide à montrer ses textes qu’en 1996. Elle publie, à partir de 1999, plusieurs livres de poésie, aux éditions Flammarion et chez d’autres éditeurs. Deux d’entre eux, traduction A. Cefola, sont publiés aux États-Unis : Hence this cradle, OtisBooks/Seismcity ed., 2007 (Dici, de ce berceau, Flammarion, 2003) et The Hero, Chax Press, 2019 (Le Héros, Flammarion, 2008). 

Très attirée par les arts visuels et sonores, elle aime y risquer le poème. Ou le faire accompagner d’interventions plastiques ou musicales. Elle maintient aussi, entre son travail de la terre, fascination ancienne, et celui de son écriture, un dialogue primordial à l’origine sans doute du peuple et des voix dont ses livres sont parcourus. Le poème, en effet, à l’instar de la terre, est une matière. Il peut se lire comme une sorte de partition, voir et entendre  y étant inséparablement liés. C’est pourquoi, l’incarner en direct en public par la voix et le corps est devenu un besoin, une vérification de son « existence ». 


Livres récents :

Et voici la chanson, Éditions Lurlure, 2021, réédition, (L’Amandier, « Accents graves/Accents aigus », 2012) ; Domaine des englués, suivi de six réponses à Jean-Baptiste Para, La Lettre volée, 2017

À paraître : Alparegho, Pareil-à-rien, Éditions Lurlure, janvier 2024 (L’Act Mem, 2005, rééd. L’Amandier, « Accents graves/Accents aigus 2015). Jadis, Poïena (une poème), à paraître (2024) ; Do not cross, à paraître (2024)

En compagnie :

Woda, avec Anna Baranek, Collection d’artiste, 2021

Ici, d’amour, avec Sylvie Lobato, Les Cahiers du Museur, 2021

Chants cassés qui restent, avec Jacqueline Merville, Le Vent Refuse, 2017

Anthologies :

Sprung rhythm, Monologue, 2021

Un nouveau monde, Poésie en France 1960-2010, I. Garron, Y. di Manno, Flammarion, 2017 ; Achter-bahn, le grand 8, une anthologie de poèmes allemands et français, Wallstein/Le Castor Astral, 2017

Entretien :

« La faim, la joie » entretien mené par Guillaume Condello, revue Catastrophes, 2020.


TLL - The Living Library est une plateforme où écrivains, artistes, chercheurs, éditeurs viennent présenter des livres récents ou moins récents.

Programmation et entretien : Elke de Rijcke, en collaboration avec l’École Supérieure des Arts Saint-Luc et l’Erg/ École de Recherche Graphique Bruxelles. Enregistrement et archivage : Frédéric Dupont.

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TLL - The Living Library est une plateforme où écrivains, artistes, chercheurs, éditeurs viennent présenter des livres récents ou moins récents. Programmation et entretien : Elke de Rijcke, en collaboration avec Esa Saint-Luc Bruxelles et l’Erg/ École de Recherche Graphique Bruxelles.

Enregistrement et archivage : équipe captation erg.

The Living Library #7

Mercredi 22 novembre 2023

Forum Audi 3, 18.30

Rue d’Irlande 58, 1060 Bruxelles (ouvert au public)

Écrivaine poétesse et performeuse aveyronnaise, Hortense Raynal habite aujourd’hui en Provence dans un lieu collectif et artistique en milieu rural. Elle a étudié la littérature à l’ENS Ulm Paris. Elle s’est formée et continue de se former à diverses techniques corporelles (danse, butô, clown, théâtre physique…). Son travail s’articule autour d’une écriture et d’une théorie géopoétiques et d’un geste performatif adoptant une posture affranchie de la norme. Elle pratique ainsi une poésie scénique avec un lien très physique aux syntagmes : son “écrire” explore le “dire”. Elle explore dans ses recherches performatives le rythme du corps lisant, le lien public-poésie-poétesse, la présence de l’objet livre, la saturation, la matière physique et le mouvement de l’écrit. Comment investir la poésie ? Elle "mouvemente les mots". Ses deux 1ers livres sont des écritures-territoires, et son 3ème sera probablement son art poétique. Elle crée la compagnie La Déforme en 2023.

Argument

Je n’écris jamais sur un sujet, mais avec de la matière. Je pense que la poétesse incorpore le réel en elle. Ruralités, par exemple, c’est de la terre. Mon deuxième livre, des marécages et le troisième, du fumier. Un livre, ce n’est pas que de l’écrit, mais tout un continent qui advient, avec toute sa texture et sa géographie. Nous aborderons cette dimension synesthésique et pluridimensionnelle de la poésie. Nous évoquerons la poésie comme véritable mode de connaissance et de pensée, et pas seulement mode d’expression artistique. On se posera la question de la vision de l'œuvre qui n’est pas encore faite, de celle qui se fait, de celle qui est faite. La poésie est bien sûr une affaire de littérature. Elle l’irrigue, la pollinise et la fertilise. Elle tord la syntaxe en acceptant le bizarre de la langue. En ce sens, on pourrait dire que toute poésie est queer. Mon travail de la langue, je dirais presque que “je n’y peux rien”. C’est ma manière étrange de voir les mots, inhérente à mon être, qui m’y a conduite. Mais la poésie est aussi l’affaire d’une vie entière, d’un engagement vital. Ma poésie tente de cultiver cette posture de vie par ce qui peut être qualifié d’exigence et de discipline attentionnelles et relationnelles. Nous en parlerons, ainsi que de ce que c’est, que de placer la poésie au centre de sa vie.

Bio-biblio

Poésie : Nous sommes des marécages, éditions Maelström, février 2023 ; Ruralités, éditions des Carnets du Dessert de Lune, juillet 2021. Préface de Marie-Hélène Lafon. À paraître : Bouche-fumier, éditions Cambourakis, 2024 ; Abandons, éditions de La Crypte, 2025. Anthologies : Inédits in 56 descentes dans le maelström, éditions Maelström, mai 2023 ; Inédits in Anthologie du Printemps des Poètes, Éditions Castor Astral, mars 2023. Revues : publications dans Meteor, Sabir, Fragile, Sève, Carabosse ; revues à paraître dans DOC(K)S et L'Écharde.


TLL - The Living Library est une plateforme où écrivains, artistes, chercheurs, éditeurs viennent présenter des livres récents et moins récents.

Programmation et Entretien : Elke de Rijcke, en collaboration avec l’École Supérieure des Arts Saint-Luc et Erg/ École de Recherche Graphique Bruxelles. Captation et Montage : Frédéric Dupont et l’équipe captation @erg.

Photo: ©mathieulacout