Mathilde Maillard
De erg
Mathilde Maillard est autrice, travailleuse culturelle, cheffe de ménage et metteuse en scène de projets dit «participatifs ». Après des études en sociologie & en arts et dix ans d’expériences comme productrice et artiste dans les arts dit « vivants », elle commence à s’intéresser à la possibilité de déployer des espaces de travails apaisés, joyeux et poétiques au sein du Club Travail qu’elle créée en 2017. Cumulant deux maladies chroniques et une addiction dangereuse au plaisir du travail bien fait, elle s'intéresse à la manière dont nos vulnérabilités et nos existences fragiles peuvent trouver leur chemin dans un monde du travail et de l’art aliéné par le capitalisme patriarcal et les inégalités sociales.
Pour se faire, elle déploie in good company des dispositifs de rencontres où elle revisite la forme dite de la "conversation" pour questionner ensemble ce qui nous travaille au travail. Il va s’agir de: rebondir sur ce qui s’est dit entre une sage-femme et un responsable communication d’une agence de luxe en improvisant des chansons chorales sur le vif (De près, on ne voit que la peinture, performance radiophonique avec Samuel Hackwill, Maxime Lacôme, Flavio Rodrigo Orzari, Anne Lenglet, 2018-22) ; d’improviser des compte-rendus chantés lors de symposiums universitaires (Science Meeting Symposium, UCL, 2021 avec Flavio Rodrigo Orzari ) ou encore de partir en stages d’entreprises avec un groupe de lycéennes pour transformer les mots des travailleur-se-s en slam enflammés. (Métier-Passion, avec l’Atelier 210, 2022 et les Halles de Schaerbeek, 2024 avec Emma Harder, Flavio Rodrigo Orzari, Yildiz et Clément Thiry).
Club Travail prend aussi la forme d’une plate-forme de tchat en ligne où des conseiller-ères émancipateurices sont là pour soutenir nos écritures spontanées et les sublimer en poésies soutenantes pour oser affirmer un futur du travail plus doux (Petit Milieu, plate-forme évolutive 2019, nouvelle version sur nosfuturs.net à venir en septembre 2023, avec Samuel Hackwill et Thomas Bris + Entropie Production). Club travail édite et anime aussi depuis 2018 le Tarot du travail, un jeu de coopération inspiré des tarots divinatoires où l’entraide prime sur l’expertise pour tenter d’extraire le jus d’images absurdes ou trop réelles (avec Lucie Caouder, Samuel Trenquier et Anna Czapski) et qui se partage volontiers dans des théâtres (La Serre, Montréal ; Mons-Mars ; Les laboratoires d’Aubervilliers…), des écoles d’art (La Cambre, master typographie, 2022-23), des maisons de l’emploi, des entreprises.
Mathilde Maillard grandit à Saint-Nazaire et nourrit depuis une tendre addiction pour les ambiances portuaires industrielles. Elle s'intéresse alors tout particulièrement au travail de la mer et à sa protection (Qui prend soin de la mer ? St-Nazaire, Bains Publics, 2022 avec Anna Czapski, Agathe Voisin, Clément Thiry, Nicole Maillard et le Club Plancton) et travaille actuellement à une pièce radiophonique sur la disparition du métier des éclusier-ères en Belgique en voguant-chantant avec Caroline Daish et Emma Harder sur le Buratinas, petit bateau bricolé et maintenu en vie grâce aux women-capitaines de l’organisation Nadine vzw (She Shanties & Other Water Stories, Kunst&Zwalm 2023).
Mathilde Maillard a aussi la chance de faire partie de plusieurs collectifs de recherches artistiques bruxellois : un groupe de recherche en Futurologie de la coopération mené par Anna Czapski et Diederik Peeters (publication d’un « grimoire » de recettes en futurologie avec le KASK, Gand, 2022), de la Médiathèque NGHE à Molenbeek (projet radio Chansons Partout, 2022 avec Nadine vzw), et milite pour le « pouvoir des mères » au sein des Mères Veilleuses (Action Chant) et des femmes, autour d’un cercle de femmes qui expériencent l’endométriose (Magma Matters, création radophonique 2023 de Léa Roger et Clarisse Calvo-Pinsolle). Elle a participé à créer l’Amicale (de production) où elle a également produit, créé et joué dans plusieurs pièces ayant tourné à l’international (Germinal, 2012 et On traversera le pont une fois rendues à la rivière, 2017).