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Physical Poetics : Program 2 : Différence entre versions

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plagiat, auto-plagiat, citation, auto-citation
 
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Version actuelle datée du 18 juillet 2019 à 16:30

Actualités
Publiée 2018/11/05
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Physical Poetics #2

plagiat, auto-plagiat, citation, auto-citation

Stéphane Bouquet

Comme dit l’autre…

Qu’est-ce qu’une trace en littérature ? Qu’est-ce qui fait trace et comment et pourquoi ? Cette lecture proposera de s’arrêter quelques instants sur le statut de la citation. Aujourd’hui s’est développée une sacro-sainte terreur - très individualiste, et très petit propriétaire – du plagiat. Recopier un autre, c’est mal paraît-il. Des gens perdent leur travail, à cause du plagiat. Je trouve cela terrible et terrifiant. Comme si recopier les phrases d’un autre, ce n’était pas à sa façon penser, inventer, réécrire. Je pratique peu le plagiat dans mes textes (enfin je crois) mais beaucoup la citation qui est une autre forme de plagiat, surtout si les citations sont apocryphes (on attribue à quelqu’un une phrase qu’il ou elle n’a jamais dite) ou si – comme cela m’arrive parfois et volontairement – on oublie de mettre des guillemets. Walter Benjamin rêvait de les oublier toujours, il rêvait de supprimer les guillemets.

De toute façon, si l'on était vraiment conséquent, il serait après tout possible de mettre des guillemets autour de tous les mots parce qu’après tout tous les mots - à l’exemption des néologismes – ont déjà été dits. Bref pourquoi citer, pourquoi vouloir citer ? Pourquoi vouloir accumuler des traces des autres dans sa voix, dans son corps ?

Cette lecture-conférence (mixte comme son nom l'indique de lecture et de conférence) proposera quelques pistes de réponses.


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Stéphane Bouquet a publié plusieurs livres de poésie chez Champ Vallon (Les derniers en date, Les Amours suivants et Vie commune, Champ Vallon, 2013 et 2016). Il a proposé une traduction de divers poètes américains dont Paul Blackburn, James Schuyler et Peter Gizzi. Son tout dernier livre paraît en avril 2018 : La Cité de Paroles, méditations sur la poésie dans la collection « en lisant, en écrivant » de José Corti. Il est par ailleurs co-scénariste après avoir été longtemps critique aux Cahiers du cinéma. Il a publié des études sur Clint Eastwood, Gus Van Sant, Eisenstein et Pasolini. Il a participé – en tant que danseur ou dramaturge – aux créations chorégraphiques de Mathilde Monnier, Déroutes (2002) et frère&sœur (2005). Et collabore régulièrement au théâtre avec Robert Cantarella.






Daniel Linehan


Réfléchir sur un Corps de Travail

Dans cette performance, je me propose de partager une version en construction de Corps de Travail, un solo que je développe en ce moment et où je revisite du matériau de danse de performances réalisées ces 15 dernières années. Ma méthode consiste à éviter de revoir des vidéos ou de la documentation sur mon travail, mais de permettre aux traces qui perdurent dans mon corps de m’adresser la parole. Comment les traces des danses du passé vivent dans mon corps aujourd’hui ? J’œuvre à créer une chorégraphie qui prend en compte le passage du temps, qui reconnaît que le passé est toujours profondément inscrit dans le moment présent. L’idée n’est pas de re-jouer les performances du passé comme elles étaient, mais de permettre à mon matériau de danse de se modifier, tout comme mon corps s’est modifié, et d’ouvrir ainsi à de nouvelles combinaisons de gestes et de textes en vue de déclencher de nouvelles associations. Le solo prend la forme d’un souvenir à angles doux, à hiatus où des mouvements ont été oubliés, à distorsions où des mouvements ont été mal ressouvenus ou ré-imaginés. Dans ma réflexion sur mes 15 ans de création de performances de danse, je pense aux deux personages du poème Dusting de Julia Alvarez. Il y a la fille qui trace tous les matins son nom dans la poussière, et la mère qui enlève la poussière. Ne suis-je pas ces deux personages en même temps ? Dans cet art éphémère nommé danse, ne suis-je pas celui qui écrit à chaque fois à nouveau son nom dans la poussière, et celui qui à chaque fois à nouveau enlève la poussière ? C’est ainsi que je conçois la création de ce solo. Je collecte les restes poussiéreux de mes chorégraphies passées et les reconstitue en de nouvels ensembles où quelque chose s’ajoute à ce qui n’a pas encore été dit auparavant.

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Daniel Linehan (1982) a étudié la danse à Seattle, puis s’est installé en 2004 à NY où il a travaillé professionnellement comme danseur et chorégraphe. En 2008, Linehan s’installe à Bruxelles, où il complète son cycle de recherche à P.A.R .T.S et établira sa compagnie de danse Hiatus. Le travail chorégraphique de Daniel Linehan se propose d’effacer subtilement la frontière entre la danse et toute autre type d’activité. Il aborde la création d’une performance du point de vue d’un amateur curieux, teste plusieurs types d’interactions entre formes de danse et non-danse, va à la recherche de conjonctions, de juxtapositions inattendues et de parrallèles entre textes, mouvements, images, chansons, vidéos et rythmes. Ses œuvres récentes créées en Belgique incluent Un Sacre du Printemps (2015), dbddbb (2015), Flood (2017) et Third Space (2018). Depuis 2015, Hiatus est soutenu par les autorités flamandes. Daniel Linehan est Creative Associate au Singel International Art Campus 2017-2021.






Daniel Dariel


Concert : "ma chambre est au troisième"

(La parole est en surface, et le geste comme en profondeur) - tout ceci est joué et se joue "très vite". Il y a comme (comme encore) lieu d'exercer un double jeu; celui de la description d'un paysage, causé par les figures ou personnages que l'on y ferait cohabiter (un jeu d'acteurs) - et celui d'une forme musicale qui en accompagne les monologues interposés, et en lie les sautes de syntaxes (avec toute l'affection du monde). Ces personnages, ou figures, sont au demeurant non-identifiés. Les attributs (de gestes, de paroles) qui viendront les envelopper nous donneront certainement une idée de leur volume, dans le semblant de présence que l'on pourra leur accorder parmi nous (des corpus d'images). Il y a une séparation inconciliable entre ces "jeux"; ils se miment l'un l'autre, le corps et la narration, et en voulant se rendre présent ensemble ne parviennent souvent qu'à se défaire. Et non, c'est tant mieux (jusqu'ici, tout va bien).

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Daniel Dariel est artiste et musicien inclassable. Il a obtenu récemment son degré de Master à l’erg.

suivi d’un drink, plagiat d’un cocktail réputé (sld Tom Valckenaere)


mercredi 14 novembre 2018 Audi erg rue du Page 87, Ixelles 7-10 PM

Physical Poetics # 2 est un programme proposé par Alexander Schellow et Elke de Rijcke, soutenu par l’erg.




Stéphane Bouquet


As the other one says....

What is a trace in literature? What inscribes a trace and how and why? This reading will propose to reflect on the status of quotation. Today, a sacrosanct terror has developed - very individualistic, and very ‘little small property owner’ - the one of plagiarism. It seems wrong to copy the other. People lose their jobs because of the plagiarism. I find it terrible and terrifying. As if copying sentences from another person, wasn't a particular way of thinking, inventing, rewriting. I practice little plagiarism in my texts (well, I think) but quote a lot, which is another form of plagiarism, especially if the quotations are apocryphal (we attribute to someone a sentence that he or she has never said) or if - as I sometimes and voluntarily do - we forget to put quotation marks. Walter Benjamin dreamed of forgetting them forever, he dreamed of removing the quotation marks.

In any case, if we were really consistent, it would after all be possible to put quotation marks around all the words because finally all the words - with the exception of neologisms - have already been said. In short, why quote, why want to quote? Why do you want to accumulate traces of others in your voice, in your body?

This lecture-conference (mixed as its name suggests, reading and conference) will offer some possible answers.

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Stéphane Bouquet has published several books of poetry at Champ Vallon (The last ones : Les Amours suivants and Vie commune, Champ Vallon, 2013 and 2016). He proposed translations of various American poets including Paul Blackburn, James Schuyler and Peter Gizzi. His latest book was published in April 2018: La Cité de Paroles, meditations on poetry, published within the collection en lisant, en écrivant by José Corti. He is also collaborator in scriptwriting, after having been a critic for a long time at Cahiers du cinéma. He has published studies on Clint Eastwood, Gus Van Sant, Eisenstein and Pasolini. He has participated - as dancer or dramaturge - in the choreographic creations of Mathilde Monnier, Déroutes (2002) and frère&sœur (2005). Within the field of theatre, he regularly collaborates with Robert Cantarella.



Daniel Linehan


Reflecting on a Body of Work

In this performance, I will share a work-in-progress version of Body of Work, a solo I am currently developing in which I re-visit dance material from performances that I have made during the past 15 years. My method is to avoid looking at videos and documentation of my work and to allow the traces that still remain in my body to speak back to me. How do these traces from my past dances exist in my body today? I am working to create a choreography of the passage of time, which recognizes that the past is always very much inscribed in the present. The idea is not to re-play the past performances exactly as they were, but to allow my dancing material to change, just as my body has changed, and to allow new combinations of gestures and text to spark new associations. The solo takes on the form of a memory, with soft edges, and gaps where movements have been forgotten, and distortions where movements have been mis-remembered or re-imagined. In my reflection on my 15 years of creating dance performances, I think of the two characters in Julia Alvarez’s poem “Dusting.” There is the daughter who signs her name in the dust each morning and the mother who wipes the dust away. Am I not both of these characters? In this fleeting art form called dance, am I not the one who again and again signs his name in the dust, as well as the one who, again and again, wipes the dust away? This is how I conceive of the creation of this solo. I collect the dusty remains of my past choreographies and I re-constitute them into new entities with something further to say, something which remained unsaid before.

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Daniel Linehan (1982) first studied dance in Seattle and then moved to New York in 2004, where he worked professionally as a dancer and choreographer. In 2008, Linehan moved to Brussels where he completed the Research Cycle at P.A.R.T.S. and where he later established his dance company, Hiatus. Linehan’s choreographic work is intent on softly obscuring the line that separates dance from everything else. He approaches performance-making from the point of view of a curious amateur, testing various interactions between dance and non-dance forms, searching for unlikely conjunctions, juxtapositions, and parallels between texts, movements, images, songs, videos, and rhythms. His recent works created in Belgium include Un Sacre du Printemps (2015), dbddbb (2015), Flood (2017), and Third Space (2018). Since 2015 Hiatus has been supported by the Flemish authorities. Daniel Linehan is a Creative Associate at deSingel International Arts Campus 2017-2021.



Daniel Dariel


Concert : "my room is on the third"

(The word is on the surface, and the gesture as in depth) - all this is played and plays itself "very quickly". There is (still is) a need to play a double game : that of describing a landscape, caused by the figures or characters that one would make there cohabit (a set of actors) - and that of a musical form that accompanies its interposed monologues, and links the syntax jumps (with all the affection of the world). These characters, or figures, are unidentified. The attributes (of gestures, words) that will surround them will certainly give us an idea of their volume, in the semblance of a presence that we can give them among us (corpuses of images). There is an irreconcilable separation between these "games"; they mimic each other, the body and the narrative, and by wanting to make themselves present together often only manage to desintegrate. And no, that's good (so far, so good).

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Daniel Dariel is an unclassifiable artist and a musician. He obtained recently his Master degree at the erg.

followed by a drink, plagiarism of a famous cocktail (odo Tom Valckenaere)


wednesday november 14th 2018 Audi erg rue du Page 87, Ixelles 7-10 PM

Physical Poetics # 2 is a program proposed by Alexander Schellow and Elke de Rijcke, supported by the erg.