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Séminaire 2013 : Narration Spéculative

De erg

Révision datée du 30 septembre 2021 à 16:34 par Sammy (discussion | contributions)

SÉMINAIRE ANNUEL DE L’ERG : NARRATION SPÉCULATIVE

13, 14 et 15 mars 2013 / Halles de Schaerbeek, Bruxelles

rencontres, conférences, performances et projections

Les histoires vont bien au-delà de l’idéologie. En cela réside notre espoir.

Donna Haraway

Le séminaire Narration spéculative propose, en rassemblant une multiplicité de disciplines et d’approches, d’explorer les effets et potentialités de la mise en tension de ces deux termes qui ont partagé une dévalorisation similaire, disqualification dans le champ de l’art contemporain pour l’un, et dans l’histoire de la philosophie pour l’autre. Depuis quelques années, ils ont, dans différents domaines, à la fois esthétiques, philosophiques et politiques, déployés de nouvelles positivités donnant l’occasion de densifier les forces de la narration. La pensée spéculative, telle que nous essayons d’en hériter, tente d’articuler trois gestes : affirmer l’importance de l’invention de propositions fonctionnant comme des « appâts pour des sentirs» (Whitehead), opposer à la logique du probable, la création de possibles, démultiplier les perspectives, à la fois humaines et non-humaines. Nos manières de raconter le monde forment, dès lors, autant d’appâts pour ses métamorphoses qu’il s’agit d’activer dans le présent, de rendre perceptible, en le chargeant des virtualités de ce qui pourrait être. Ce qui implique, en retour, l’engagement spéculatif comme pensée des conséquences, et non utopie ou imaginaire projetés sur le présent (1) . Faire bégayer le réel, fabuler de nouveaux rapports à l’histoire, aux histoires, aux archives, élargir le spectre, jusqu’à des formes de science-fiction, de culture populaire, de pratiques disqualifiées. Multiplier et intensifier les types de modèles narratifs possibles, fabriquer des personnages, des mythes, faire émerger de nouveaux mondes reliés qui nous déconcertent. La narration acquiert, dans ce contexte, un rôle actif qui se base sur l’expérimentation et la production de récits comme forces propositionnelles afin de déplacer la noirceur écrasante d’un monde trop bien décrit, de trouver des ruses, de jouer, en retournant inlassablement à notre pratique, en trébuchant, en affirmant la nécessité de créer de nouvelles manières de raconter. Dans la prolongation du séminaire de l’année dernière Entretien Infini , nous accueillons également pendant une matinée des interventions autour de la nouvelle plateforme de l’erg « the networked social », en partenariat avec l’Observatoire des Réseaux Sociaux. StudioLab, European platform for creative interaction between art and science

(1). «Gestes spéculatifs » - Texte de présentation du Colloque de Cerisy Juin/Juillet 2013, Isabelle Stengers, Didier Debaise.

PROGRAMME 13 - 15 MARS 2013

Ce séminaire a été conçu avec la collaboration scientifique de Didier Debaise et Katrin Solhdju

13 MARS 9h30

Isabelle Stengers, La science fiction comme exercice spéculatif

11h00

Isabelle Stengers, Michael Taussig et Didier Debaise, en conversation _____________________________ 14h00

Alexis Orsini, Naoki Urasawa : le manga comme support et prolongement d’une réalité alternative

Hervé Joubert–Laurencin, Hayao Miyazaki, le basculement narratif

16h00

Paul Sztulman, La fable du décor : notes sur la narration dans le jeu vidéo ______________________________ 19h00

-Yoxo-,pièce performative | lecture filée. Adaptation de la pièce La damnation de Freud d’Isabelle Stengers, Tobie Nathan et Lucien Hounkpatin. Mise en scène de Julie Rouanne.

Présentation suivie d’une discussion avec Isabelle Stengers

14 MARS

9h30 - 13h00 THE NETWORKED SOCIAL :

Milad Doueihi, Qu’est-ce que le numérique ?

Geert Lovink, Unlike Us: Social Media--from Critique to Alternatives *

Rob Van Kranenburg, The Internet of Things; a quality of the object.*

Diana McCarty, Social Networks / Communication Commodities: The value of a good conversation* ______________________________ 14h00

Michael Taussig, Peasant Tree Farms as A Mode of Thought and Beauty in The Age of Agri-Terrorism*

16h00 Vinciane Despret, Fabuler (avec) les yeux fermés ______________________________ 19h00

Gerard Byrne, 1984 And Beyond

projection commentée par Philippe-Alain Michaud

21h00 Eszter Salamon, Melodrame


15 MARS

9h30

Fabulation Dingdingdong, Emilie Hermant, Valérie Pihet et Katrin Solhdju

11h00

Elia Suleiman, en conversation

12h30

Latifa Laâbissi, Ecran Somnambule

______________________________ 14h00

Félix Guattari. Un amour d’UIQ - Scénario pour un film qui manque, Silvia Maglioni et Graeme Thomson

16h00 L’Horloge

suspension et dérèglement du temps

, programme de films présenté par Philippe-Alain Michaud ______________________________ 19h00

Olivier Marboeuf, Deuxième Vie (version 8). Durée de la performance : 60 min

21h00 Latifa Laâbissi et Isabelle Launay, La Part du rite

interventions en anglais avec traduction en français Pendant ces 3 jours, nous invitons les Editions du Souffle (Belgique) et les Empêcheurs de penser en rond (France) à venir habiter les lieux qui accueilleront ce séminaire Narration Spéculative . EDITIONS DU SOUFFLE Une plaque tournante du trafic d’auto-proclamation de nouveaux mondes... Un lieu populaire de rencontres entre artistes, intellectuels, immigrés, chômeurs, chercheurs qui s’incarne dans des espace-livres afin de devenir visible, ensoleillé et de créer des débordements de définitions... Afin d’obliger, à coup de visibilité et de luminosité, de composer avec ces mondes et d’arrêter de confisquer l’espace nécessaire sous prétexte que ces mondes n’existent pas encore.

www.editionsdusouffle.be

EMPÊCHEURS DE PENSER EN ROND

Editions fondées et dirigées depuis 1990 par Philippe Pignarre, qui ont contribué à la mise en place d’un nouveau paysage de pensée et un renouvellement des références et des styles dans les sciences sociales. Elles ont permis la découverte de références minoritaires allant de l’ethnopsychiatrie, de l’éthologie, du magnétisme, ... en passant par la redécouverte de textes philosophiques fondamentaux mais longtemps indisponible issus de la tradition anglo-saxonnes. C’est notamment les liens qu’elles établissent entre manières de penser, manières d’être, manière de construire collectivement les problèmes qui importent à ceux qui y sont engagés, qui rendent indissociables les relations entre spéculation et politique, dont les «narrations spéculatives» se veulent les héritières. L’invitation des Empêcheurs de penser en rond est une collaboration avec la librairie Tropismes.

www.editionsladecouverte.fr/empecheurs/index.php/ __________________________________________________________________________________________________________________

Isabelle Stengers La Science fiction comme exercice spéculatif.

Que sera notre monde dans quarante ans ? Voilà une question à ne pas poser aux spécialistes des sciences dites humaines, ce n’est pas de la science, diront-ils. Mais c’est une bonne question si elle porte sur les futurs dont le présent est porteur, ceux que le présent nous rend capables de fabuler aujourd’hui. Et si la littérature de science fiction désignait (entre autres) ce que les sciences humaines s’interdisent, au nom du sérieux scientifique : envisager le présent à partir des possibles dont il est porteur ? Et si les écrivains de science fiction faisaient exister, à chaque époque, les mondes auxquels nos imaginations peuvent donner consistance ? Ressusciter l’homme de Néanderthal - un biotechnologue, George Church, a récemment soulevé cette hypothèse scandaleuse. Scandale ? Oui, sauf si l’opération prend sens dans un monde où la question «qui compose l’humanité ?» est devenue cruciale....


Alexis Orsini Naoki Urasawa : le manga comme support et prolongement d’une réalité alternative. « En comprenant la narration spéculative comme le fondement d’une réalité alternative, je me propose d’approcher l’oeuvre de Naoki Urasawa à travers son rapport au réel. Quelles transformations Urasawa fait-il subir au monde que l’on connaît? Quel futur et quel(s) passé(s) imagine-t-il? Comment par vient-il à nous faire reconsidérer la nature même du manga? Et qu’en est-il de la figure (récurrente) de l’oracle dans son oeuvre? Autant de questions qui seront abordées à travers deux mangas en particulier : 20th Century Boys et Billy Bat . »

Hervé Joubert–Laurencin

Hayao Miyazaki, le basculement narratif

De même que le moment de départ du chanté-dansé dans les comédies musicales traditionnelles hollywoodiennes marque un brusque basculement dans un monde différent, qui reste pourtant le même, moment que Jacques Demy appelait, pour ses propres films musicaux, le passage au monde “en-chanté”, de même les somptueux dessins animés populaires d’Hayao Miyazaki proposent toujours un moment, ou plusieurs, où le monde classique, humain, rationnel, vécu, réaliste, bascule dans un autre, non moins réel, rationnel, vivable,

mais différent, 

comme si de rien n’était,

alors que, visiblement, quelque chose est, et même beaucoup de choses 

sont. On tentera de dire quelque chose de cette chose “quelconque”. Paul Sztulman La fable du décor : notes sur la narration dans le jeu vidéo Le décor désigne habituellement le lieu, l’environnement ou encore le monde dans lequel se déroule la fiction. Souvent considéré comme toile de fond qui situe et limite la narration, il peut aussi s’intégrer à elle, si ce n’est la diriger. C’est à une telle expérience que nous invitent les jeux vidéo. Ils proposent de parcourir ou d’explorer un décor qui génère la narration tandis que l’avatar explore ses possibilités d’interaction avec lui. Cette nouvelle manière d’expérimenter des mondes hérite de l’art des jardins du dix-huitième siècle et initie aux transformations de l’environnement urbain, de plus en plus “scénarisé” et numérisé. C’est un laboratoire pour les conduites et les comportements dans le monde qui s’installe.

Milad Doueihi

Qu’est-ce que le numérique ?

Le numérique est un mot qui est passé rapidement dans notre vocabulaire. Mais que désigne-t-il proprement? Comment comprendre et définir cet objet, ce phénomène qui semble destiné à transformer notre quotidien et re-configurer notre réalité? Les dictionnaires restent un peu perplexes devant le numérique et dans leurs définitions, ils ne désignent souvent que l’aspect étymologique et technique, un secteur associé au calcul et au nombre, et surtout aux dispositifs opposés à l’analogique. Mais dans notre usage, le numérique nomme bien autre chose. Si on se pose la question, c’est qu’elle soulève une difficulté particulière et inédite, et qui est inhérente au numérique dans son déploiement actuel, mais une difficulté éclairante car elle est capable de nous permettre de mieux cerner cette complexité.

Rob van Kranenburg L’Internet des Choses : une qualité de l’objet. It’s not dark yet, but it’s getting there - Bob Dylan

Der Mensch ist gestellt, beansprucht und herausgefordert von einer Macht, die im Wesen der Technik offenbar wird und die er selbst nicht mehr beherrscht. Zu dieser Einsicht zu verhelfen: mehr verlangt das Denken nicht. Martin Heidegger “Die Philosophie ist am Ende.” (Spiegel-Gespräch, 209)

Est-il difficile pour nous de saisir que Socrate dans Phèdre parle sévèrement de l’écriture, des crayons et de toutes autres formes d’externalisation de notre mémoire dans l’environnement, toutes sortes d’environnement ? Est-il difficile pour nous de voir que ce stylo là-bas - savez toujours à quoi il ressemble ? - a pu une fois causer tant de problème ? C’est en fait assez difficile. Tout ce avec quoi nous avons grandi n’est pas une technologie pour nous, c’est simplement ce que est autour de nous. Nous déplaçant comme nous le faisons dans le territoire de l’Internet des Choses, nous avons entre cinq et dix années pour décider quelles connectivités nous souhaitons réellement en tant qu’être vivant sur cette planète. Ensuite, ces connectivités disparaîtront - comme Mark Weiser l’a si joliment proposé dans son texte fondateur «The Computer for the 21st Century» - dans la «fabrique de la vie quotidienne».

Diana McCarty

Réseaux sociaux / Marchandises de communication : la valeur d’une bonne conversation.

Je souhaiterais proposer de repenser les termes social, réseau et communication, en fait moyen et question à travers lesquelles les technologies peuvent être appropriées au sein d’exemples spécifiques. Comment les comportements humains informent-ils le développement technologique et vice versa. Qu’est-ce qu’un réseaux et qu’est-ce qui le rend social ? Pourquoi le gens se mettent-ils en réseau et comment cela affecte-t-il la manière dont ils communiquent ? Quelles informations sociales conviennent le mieux pour quel les technologies ? Des nœuds privés et discrets aux groupes organisés, la technologie pourrait jouer un rôle. Mais le devrait-elle ?

Michael Taussig

Les fermes arboricoles comme mode de pensée et de beauté à l’âge de l’agri-terrorisme ?

La ferme arboricole colombienne est une œuvre d’art, ou pourrait l’être, si elle n’était pas soumise au commerce agricole. C’est un objet et un sujet qui pense par lui-même autant qu’avec des humains. Consistant en un grand nombre d’espèces de nourriture plantées les unes avec les autres, elle met en valeur l’importance de la culture dans l’agrculture , suggérant que les modes de productions sont déterminés autant par des esthétiques que par des considérations utilitaires. (Comme le montre le Coral gardens and their Magic de Malinowski.) Philosophiquement, comment pourrions-nous re-concevoir l’utilité et l’éthique si l’art et l’esthétique étaient ainsi mise en avant ? Artistiquement, comme pourrais-je vous le présenter ?

Vinciane Despret

Fabuler (avec) les yeux fermés

Nombreuses sont les personnes qui continuent d’entretenir des relations avec leurs défunts. La sociologie et la psychologie ont produit de nombreuses théories pour rendre compte de, et surtout pour expliquer ce qu’elles considèrent comme des formes d’anomalie ou d’égarement de la rationalité. Mais pour les personnes qui acceptent l’épreuve de cette relation, la question n’est pas d’expliquer, mais de « bien répondre », et de bien rendre compte. Comment être à la hauteur de ce qu’elles mettent en œuvre et de ce qu’elles créent ? Comment apprendre d’elles à bien fabuler, (avec) les yeux fermés ?

Dingdingdong

Fabulation Dingdingdong

La maladie de Huntington est une maladie incurable, dite «neurodégénérative», qui touche l’adulte jeune (entre 30 et 50 ans), lequel perd progressivement ses moyens cognitifs et moteurs (chorée incompressible), jusqu’à en mourir dans les formes les plus avan cées. C’est à ce jour l’une des seules maladies génétiques où il est possible de passer un test pour savoir si l’on en porte le gène. Du fait de ses caractéristiques génétiques particulières, se savoir porteur c’est apprendre avec certitude que l’on développera la maladie dans les prochaines années. Comment faire d’une prédiction médicale absolument tragique, vis à vis d’une maladie pour laquelle il n’existe à ce jour aucun traitement, autre chose qu’un devenir désespérant ? En inventant une voie totalement inédite, qui articule les moyens de l’art et de la littérature aux données actuelles de la médecine et à la philosophie afin d’initier une méthode pragmatique et spéculative qui puisse changer les manières actuelles de faire face à cette situation. Voilà le pari de Dingdingdong.

Silvia Maglioni and Graeme Thomson

Félix Guattari. Un amour d’UIQ – Scénario pour un film qui manque

On rêve, une nuit, de pouvoir révéler le cinéma au négatif, voir le continuum de sa matière noire, des films qui n’ont jamais été tournés ou qui restent dans un état d’inachèvement prodigieux. Au cœur des « années d’hiver », entre 1980 et 1987, Félix Guattari projette de réaliser Un amour d’UIQ, un film de science fiction influencé par son travail clinique, son engagement militant, sa passion pour l’Auto nomie, les BD et les radios libres. Initialement conçu avec le cinéaste américain Robert Kramer, le film serait l’histoire de la rencontre fatale entre UIQ, forme de vie bactériologique hyper-intelligente et sans bornes, venue de l’Univers infiniment petit mais omniprésent de l’Infra-quark, et une communauté de squatters qui ressemblent à des « naufragés d’un nouveau genre de catastrophe cosmique ». Après trois versions différentes du scénario, et suite à plusieurs échecs de production (Hollywood, CNC...), UIQ disparait mystérieusement. Mais peut-on vraiment parler de disparition, dans le cas d’une entité invisible, et d’un film qui n’a jamais été tourné ? Si on reste fidèle à la logique d’UIQ et à l’interface ouverte par le scénario entre l’univers imperceptible de l’Infra-quark et le nôtre, la disparition du projet correspondrait plutôt à un retour à son état quantique. UIQ revient aujourd’hui contaminer la planète, créer ses interférences et ses parasitages. Infra-mince, inachevé, inarchivé : l’Univers Infra-quark, porteur d’ombre du film qui manque, peut-il nous aider à réinterroger le refoulement du corps, à ouvrir des brèches pour d’autres devenirs ?

Olivier (Moana Paul) Marboeuf

Deuxième Vie (version 8) – performance

Où le prénommé Océan racontera l’histoire de son nom. Où il sera question d’un groupe de musique folklorique francophone, des couplets terroristes d’une chanson populaire, de Roland Barthes, d’André Fabius, du braconnier Fanon, des esclaves affranchis Malcom et Marius, de Félicien Marboeuf et de Marcel Proust. Où l’on découvrira le principe d’une compagnie, l’art de la navigation, la danse des anguilles et celle des zombies. Où le public sera initié à la science des rêves, à la télépathie et au cinéma des esprits. Entre contes, notes de lectures, exercices de magie et reconstitutions, Deuxième Vieest un essai documentaire où se décomposent les fondements de la biographie et les conventions du récit historique.

Didier Debaise est chercheur au Fonds National de la Recherche Scientifique (FNRS), et enseigne la philosophie contemporaine à l’Université Libre de Bruxelles. Ses recherches portent principalement sur l’histoire et les formes actuelles de la philosophie spéculative, sur les théories de l’événement et sur les relations entre le pragmatisme et la philosophie française. Il est directeur de collection aux Presses de réel, membre de comité de rédaction de plusieurs revues, parmi lesquelles Inflexions et Multitudes. Il a consacré plusieurs travaux à la pensée de Whitehead, parmi lesquels Un empirisme spéculatif (Paris, Vrin, 2006) et Le vocabulaire de Whitehead

(Paris, Ellipses, 2007). Il a édité plusieurs ouvrages tels que 

Vie et expérimentation , (Pa - ris, Vrin, 2007) et Philosophie des possessions (Paris, Presses du réel, 2011) et écrit des articles sur les philosophies de Bergson, Tarde, Simondon, Deleuze et Whitehead. Il travaille actuellement sur un nouveau livre intitulé Les sujets de la nature , à paraître aux Presses Universitaires de France. Vinciane Despret , née et vivant à Liège (Belgique), philosophe, psychologue et enseignante à l’Université de Liège et à l’Université Libre de Bruxel - les, Vinciane Despret mène ses recherches au sein des domaines de l’ethnopsychologie et de l’éthologie. Elle s’est longuement intéressée aux humains travaillant sur et avec les animaux. Elle a également travaillé à une approche constructiviste des émotions. Elle travaille actuellement à une recherche sur les relations qu’entretiennent les vivants et les morts. Dingdingdong – Institut de coproduction de savoir sur la maladie de Huntington.

Fondé en 2012, l’Institut Dingdingdong réunit des personnes 

concernées par la maladie de Huntington, qu’elles soient proches ou malades, des neurologues, philosophes, historiens, sociologues et artistes dans l’objectif de faire de cette maladie génétique rare, neuroévolutive et à ce jour incurable, une aventure commune de pensée et de création. www.dingdingdong.org Milad Doueihi

est historien des religions, il s’intéresse aux mythologies du numérique, à l’urbanisme virtuel et aux rapports entre les pratiques let

- trées et savantes et les usages émergents sur le web. Professeur, titulaire de la Chaire de recherche sur les cultures numériques, Université Laval (Québec) Emilie Hermant

: Ecrivain, psychologue clinicienne et parfois photographe. Elle a travaillé avec Bruno Latour au Centre de Sociologie de l’Innovation 

de l’Ecole des Mines de Paris, avec lequel elle a réalisé le livre de sociologie photographique Paris Ville Invisible

(Les Empêcheurs de penser en 

rond, 1999), avant de rejoindre l’équipe de Tobie Nathan au Centre Georges Devereux (centre d’aide psychologique, Université de Paris 8) pendant près de quinze ans. Elle est l’auteur d’un essai de psychologie, Clinique de l’infortune — la psychothérapie à l’épreuve de la détresse sociale

(Les 

Empêcheurs de penser en rond, 2004) et de quatre romans dont deux publiés :

Réveiller l’aurore
(Le Seuil, 2009) et 

Pas moi

(Lanceur, 2010). Elle 

est présidente de Dingdingdong. Hervé Joubert–Laurencin , est professeur d’esthétique et d’histoire du cinéma à l’université de Paris Ouest-Nanterre. Il contribue depuis vingt-cinq ans à traduire et à faire connaître en France l’œuvre cinématographique, politique, poétique et théâtrale de Pasolini. Il travaille actuellement sur les écrits suscités par le cinéma (notamment les œuvres occultées ou oubliées d’André Bazin et d’André Martin), et les relations du cinéma avec le dessin et les nouvelles formes hybrides issues de l’animation, afin d’essayer de penser l’idée de mutation des images sur un mode mineur et non impérial ou technologique, avec l’aide de ce que nous a légué le cinéma. Derniers ouvrages parus : Opening Bazin

(dir. avec D. Andrew, Oxford, New York, 

2011), Quatre films de Hayao Miyazaki

(Paris, 2012), 

Salò ou les 120 journées de Sodome

(Paris, 2012).

Latifa Laâbissi débute la danse contemporaine en France avant de poursuivre sa formation au studio Cunningham à New York. Depuis 1990, elle tra - vaille comme danseuse et chorégraphe. Elle collabore comme interprète pour Jean-Claude Gallotta, Thierry Baë, Georges Appaix, Loïc Touzé, Jen - nifer Lacey et Nadia Lauro, Boris Charmatz, Robyn Orlin. Elle crée L’âme et le corps duo

et 

To Play

(1998) en collaboration avec Yves-Noël Genod, 

Phasmes

(2001), 

I Love like animals

(2002). Elle cosigne 

Love (2004) avec Loïc Touzé, initie Habiter (2005), projet édité sous la forme d’expositions, Distraction

(2006), chorégraphie le solo 

Self portrait camouflage (2006) et la pièce Histoire par celui qui la raconte en 2008, Loredreamsong

(2010), 

Autoarchive

en 2011, 

La part du rite et Écran somnambule

en 2012.

Isabelle Launay

enseigne l’histoire et l’esthétique de la danse contemporaine au Département de danse de l’Université Paris VIII- Saint Denis ainsi 

qu’au CNDC d’Angers. Elle a notamment publié A la recherche d’une danse moderne –Rudolf Laban- Mary Wigman

 (Chiron,  1996)  ;  avec  Boris 

Charmatz, Entretenir, à propos d’une danse contemporaine

(Presses du réel, 2002) ; avec les Carnets Bagouet,
Les Carnets Bagouet
(Solitaires 

Intempestifs, 2007), avec Sylvaine Pagès Mémoires et histoire en danse

(L’Harmattan, 2011), et avec Marie Glon 

Histoires de gestes

(Actes Sud, 

2012). Elle collabore par ailleurs aux projets artistiques de divers danseurs-chorégraphes contemporains. Geert Lovink est un théoricien des médias, critique d’internet et auteur de Zero Comments (2007) et de Networks Without a Cause (2012). Depuis 2004, il est professeur chercheur à l’école de Communication et de Media Design (CMDA), à l’université d’Amsterdam des Sciences appliquées (HvA), où il est le directeur fondateur de l’Institut des Cultures du Net. Cet institut organise des conférences et des recherches sur le net, traitant de sujets tels que la vidéo en ligne, les écrans urbains, Wikipédia, la culture de la recherche, la publication digitale et les médias sociaux. Il enseigne également dans le master des nouveaux médias, à Mediastudies, à l’Université d’Amsterdam, et est professeur de théorie des médias à l’European Graduate School (Saas-Fee). Silvia Maglioni

et 

Graeme Thomson , cinéastes, intègrent dans leur pratique la réalisation de films, d’expositions, d’émissions radio expérimentales et de publications. Après Facs of Life

(2009), film consacré au devenir de quelques élèves de Gilles Deleuze, ils préparent actuellement leur deuxième 

long métrage, ainsi qu’une série de projets visant à imaginer une « production » et « distribution » parallèle de l’Infra-quark. Olivier Marboeuf , (1971, Antony, France) Auteur, performeur et commissaire indépendant. Après un parcours dans l’édition (il est co-fondateur des éditions AMOK avec Yvan Alagbé), il devient directeur de l’Espace Khiasma, lieu dédié aux arts visuels au cinéma et à la littérature contemporaine basé aux Lilas (93). Son parcours s’articule autour des problématiques du rapport du texte et de la voix avec l’image fixe ou animée et plus largement autour des enjeux de transmission. Depuis plusieurs années, ses recherches –textes et performances- se concentrent sur la notion de récits minori - taires en s’appuyant sur des principes de spéculation narrative qui viennent entrer en friction avec l’Histoire dominante. Diana McCarty

vit et travaille à Berlin. Elle est fondatrice et rédactrice de la radio gratuite et artistique reboot.fm, et fondatrice du réseau international 

radia.fm, pour des radios culturelles. Elle co-fonde la communauté online Faces

de femmes dans l’art et les médias. Son travail tourne autour de 

projets interdisciplinaires qui combinent la théorie et la pratique avec l’art, la politique, les médias, la technologie et la culture populaire. Philippe-Alain Michaud est conservateur chargé de la collection des films au Centre Pompidou. Il est l’auteur d’ Aby Warburg et l’image en mouve - ment (Paris, Macula, 2012) et de nombreux textes visant à réélaborer la question du film du point de vue de l’histoire de l’art. Il a été récemment le commissaire des expositions Nuits électriques

(Moscou et Gijon, 2011) et 

Tapis Volants

(Rome et Toulouse, 2012-2013).

Alexis Orsini , né en 1990, Alexis Orsini se découvre très tôt une passion pour les manga et plus particulièrement pour ceux de Naoki Urasawa. En 2005, il crée La Base Secrète (.fr), site dédié à l’auteur, auquel il se consacre encore aujourd’hui parallèlement à ses études de lettres. En 2012, il publie Naoki Urasawa - L’air du temps , une monographie dans laquelle il retrace le parcours du mangaka et analyse les thématiques récurrentes de son oeuvre. Valérie Pihet.

Historienne de formation, elle a d’abord travaillé avec l’artiste Pierre Huyghe avant de collaborer avec Bruno Latour depuis 2002. Elle 

a notamment assuré la coordination des expositions Iconoclash et Making Things Public, ainsi que la création et le développement du médialab de Sciences Po, laboratoire de ressources numériques. En 2010, elle a fondé avec Bruno Latour le programme Expérimentation Arts et politique à Sciences Po qu’elle continue de diriger aujourd’hui. Elle est co-présidente de Dingdingdong. Julie Rouanne , née en 1987 dans les Pyrénées, est actuellement en deuxième année du master Narration Spéculative

à l’erg. Après 10 années de 

théâtre, elle interroge aujourd’hui dans ses vidéo, animations, pièces sonores et performances le discours, sa place, son autorité, sa dérive. Julie Rouanne donne des ateliers de ‘’mouvement performé’’ et de conte. Eszter Salamon

est chorégraphe et danseuse. Elle a créé et interprété les solos : 

What A Body You Have, Honey

(2001), et 

Giszelle

(2001), en 

collaboration avec Xavier Le Roy ; Reproduction

(2004), pièce pour huit danseurs. Elle est l’auteur de 

Magyar Tàncok (2005), de Nvsbl (2006), du film-chorégraphie AND THEN en collaboration avec Bojana Cvejic, du concert Without You I Am Nothing (2007) avec Arantxa Martinez, de Dance

  1. 1/Driftworks
(2008), duo créé avec Christine De Smedt et de 

Voice Over

(2009), solo commandé et interprété par Cristina Rizzo. En 2010, elle pré

- sente Dance for Nothing d’après Lecture on Nothing

(1949) de John Cage. Son travail est régulièrement présenté en Europe et en Asie, dans divers 

réseaux. En tant que danseuse, elle a collaboré avec des chorégraphes tels que Sidonie Rochon, Mathilde Monnier et François Verret. Melodrame

a 

été créé pour Berlin Documentary Forum 2. Katrin Solhdju

est docteur en histoire et philosophie des sciences, chercheuse au Centre de recherche en littérature et culture (ZfL) à Berlin, mem

- bre du groupe d’études constructivistes à l’Université Libre de Bruxelles et co-fondatrice de Dingdingdong. Institut de co-production de savoir sur la maladie de Huntington . Elle est l’auteur d’un livre sur l’histoire de l’auto-expérimentation intitulé : Selbstexperimente

(Fink, 2011) et de nombreux 

articles en histoire des sciences du vivant. Actuellement, elle travaille sur la question des nouveaux liens possibles entre l’éthique, l’épistémologie et des nouvelles formes d’une pensée spéculative principalement à partir de situations d’annonce diagnostique qui altère d’une manière existentielle la vie des personnes concernées. Isabelle Stengers , chargée de cours à l’Université Libre de Bruxelles. Ses travaux ont d’abord porté sur le problème de la physique confrontée aux problèmes du temps et de l’irréversibilité, (avec I. Prigogine La nouvelle alliance , et Entre le temps et l’éternité ), puis sur la question des scien - ces avec L’invention des sciences modernes , et Histoire de la chimie , écrit avec B. Bensaude-Vincent. Elle développe aujourd’hui une perspective constructiviste et spéculative tant dans les questions scientifiques ( Cosmopolitiques, L’hypnose en magie et science, La Vierge et le neutrino ) que philosophiques ( Penser avec Whitehead ) et politiques ( La sorcellerie capitaliste , écrit avec Philippe Pignarre, Au Temps des Catastrophes , et, avec Vinciane Despret, Les faiseuses d’histoires. Que font les femmes à la pensée ? ). Leila Shahid est Ambassadeur de Palestine auprès de l’Union Européenne, la Belgique et le Luxembourg. Elia Suleiman. Né en 1960 à Nazareth, Elia Suleiman a vécu à New York de 1981 à 1993. Durant cette période, il réalise ses deux premiers courts métrages : Introduction to the End of an Argument

et 

Homage by Assassination . En 1994, il s’installe à Jérusalem, où la Commission Européenne lui confie la mission de créer un département du Film et des Médias à l’Université de Birzeit. Son premier long métrage, Chronicle of a Disappearance , gagne le prix du meilleur premier film au festival de Venise de 1996. En 2002, Divine Intervention

reçoit le prix du Jury et le Prix de la critique interna

- tionale FIPRESCI pour le festival de Cannes, ainsi que le prix du meilleur film étranger pour les Prix du cinéma européen à Rome. Son dernier long métrage, The Time That Remains , est présent dans la compétition officielle du Festival de Cannes, en 2009. En 2012, il réalise un court métrage intitulé Diary of a Beginner , fragment d’un long métrage collectif connu sous le nom de 7 Days in Havana

- retenu dans la sélection officielle « Un 

Certain Regard » du Festival de Cannes. Paul Sztulman

enseigne l’histoire de l’art à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. Il publie régulièrement des essais sur l’art moderne et 

contemporain qui explorent aussi bien leurs théorisations que leurs différents modes de représentation (des arts plastiques au cinéma en passant par le rock, la bande dessinée et le jeu vidéo). Michael Taussig

exerçait la profession de médecin de bord. Il enseigne l’anthropologie à l’université de Columbia, à New York. Il est l’auteur de plu

- sieurs ouvrages : The Devil and Commodity Fetishism in South America ; Shamanism, Colonialism, and the Wild Man: A study in Terror and Healing

The Nervous System ; Mimesis and Alterity ; Defacement ; What Color is the Sacred? ; My Cocaine Museum ; and Beauty and the Beast. Rob Van Kranenburg est l’auteur de The Internet of Things

– une critique de la technologie ambiante et du réseau internet «voyant tout» de RFID, 

Network Notebooks 02, Institut des cultures du web. Il est le co-fondateur de Bricolabs et le fondateur de Council. Accompagné de Christian Nold, il publie Situated Technologies Pamphlets 8: The Internet of People for a Post-Oil World