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Différences entre les pages « Sciences humaines et sociales / Pratiques de la pensée (B3) » et « Catégorie:Équipe administrative »

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{{English|Humanities and Social Sciences (B3)}}
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[[Catégorie:équipes]]
  
1er quadrimestre :
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*Direction: [[Laurence Rassel]]
 
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*Accueil : [[Sylvia Martel]] & [[Xavier Gorgol]]
'''Réflexions autour des concepts de violence légitime et de désobéissance civile'''
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*Secrétariat des étudiant·e·s : [[Catherine Sugg]] & [[Patrizia Tripoli]]
 
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*Secrétariat des enseignant·e·s : [[Julie Gallo]]
Enseignante : [[Selma Bellal]]
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*Communication et relations internationales: [[Sammy Del Gallo]]
 
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*Conseiller·e·s académiques : [[Maryline Ledoux]] & [[Marcos Mateos]]
Les sciences humaines et sociales sont des instruments d’objectivation du réel, qui sont confrontées  à la difficulté, comme de nombreux auteurs l’ont mis en évidence1, que le réel est lui-même une  construction sociale, produite par une certaine vision majoritaire. Des pans de la réalité,  marginalisés, échappent ainsi à cette vision majoritaire qui n’est ni neutre, ni apolitique mais le  produit de rapports conflictuels. 
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*Responsables techniques : [[Hélène Bernard]] & [[Peggy Pierrot]]
Il n’est donc pas étonnant que les sciences humaines et sociales s’intéressent largement à ces  rapports conflictuels.
 
 
 
De nombreuses luttes pour de nouveaux droits ont d’ailleurs, historiquement, émergées d’une  remise en question des écarts entre les principes et la réalité (ex. rapports de domination qui ont pu  se développer sous couvert de certains principes juridiques; etc.). Ces écarts ont conduit à souhaiter  un progrès possible. Et ces luttes ont participé à une certaine extension de la Démocratie, rendant les notions de contre-pouvoir et de contestation indissociables de celle-ci.
 
Dans cette optique, la contestation ne devrait pas faire l’objet de répression.  Toutefois, la contestation devient problématique dès lors qu’elle recourt à la violence et/ou, qu’elle  attise l’ambiguïté entre légalité et légitimité.
 
 
 
Différents traitements de la contestation s’entrechoquent alors et donnent lieu à diverses  représentations :
 
 
 
-de la violence inacceptable (définition du terrorisme ; usage de la force sur la police ; bavures  policières ; destruction de biens ; …), 
 
 
 
-de la violence légitime (monopole de l’usage de la violence par l’État ; légitime défense ;  vigilantisme ; …), 
 
 
 
-du caractère souhaitable pour la Démocratie de la désobéissance civile, comme forme d’action  directe.
 
 
 
Partant de là, ce cours propose, cette année, de mener une réflexion critique2 autour des concepts de violence légitime et de désobéissance civile, en analysant leur construction sociale.  Leurs représentations varient évidemment, dans l’espace et dans le temps ; comme en témoignent le  traitement à géométrie variable de certaines contestations (mouvements d’aide aux migrants ;  mouvements activistes de défense de l’environnement ; mouvements des squats et d’espaces auto gérés ; mouvements de décolonisation culturelle ; etc.), ou encore la criminalisation de certains  mouvements sociaux ailleurs (ex. mouvements arc en ciel en Pologne ou en Turquie; mouvement  ouvrier en Biélorussie ; …) alors qu’ils sont considérés comme vivifiants pour la Démocratie chez  nous.
 
 
 
Nous nous pencherons notamment sur des traitements divers de ces thématiques dans l’actualité  politique nationale ou internationale, ainsi que dans des contributions artistiques ; certains artistes
 
 
1 Pensons notamment aux travaux de P. Bourdieu ou, à ceux de S. Harding et du « Standpoint feminisme ».
 
 
 
2 Reconnaissant précisément l’intérêt que chaque niveau de réalité soit étudié en lui-même et en relation aux autres, ce  cours s’inscrit dans une optique interdisciplinaire à la croisée des territoires des sciences sociales, politiques et  philosophiques.
 
 
 
2ème quadrimestre
 
 
 
Enseignant : [[Maxime Jean-Baptiste]]
 
 
 
'''Le corps comme une archive de la violence'''
 
 
 
L'esclavage, et par la suite la colonisation, sont des évènements traumatiques pour le corps noir,  qui nécessitent une approche non seulement théorique, historique, sociologique mais aussi, et avant tout,  pratique. Pratique, au sens où les mots pour parler de cette histoire douloureuse, sont des mots qui  renvoient à des blessures encore ouvertes, encore vivaces. L'esclavage est une blessure qui provoqua un  vide dans l'esprit du corps noir déraciné, et la violence de ce processus « économique » s'est inscrite à  même les corps. Le corps noir dans ce contexte, n'est pas uniquement un corps fait d'assemblages de  membres, de veines où se traverse du sang, mais est une mémoire en lui-même, une archive. C'est un  corps qui contient en son sein les histoires du passé, qui n'ont d'autres formes que des blessures à même  la peau, que des histoires non écrites qui se transmettent douloureusement de génération en génération,  dans l'obscurité, loin de l'attention du maître. 
 
Une histoire de la violence encore active actuellement, car les processus coloniaux ont pris de nouvelles  formes, toutes aussi violentes et destructrices, comme le racisme, les violences policières ou l'auto destruction pour ne citer que quelques exemples.
 
De ce point de vue-là, Frantz Fanon représente une figure majeur sur laquelle nous nous  arrêterons, afin d'analyser ces thématiques évoquées. Fanon propose des travaux d'un profond  engagement, alliant la théorie à la pratique. Nous analyserons l'émergence de sa pensée qui lie la  psychanalyse, la poésie, le théâtre, la littérature et la sociologie, permettant une écriture qui analysera de  manière affectée, la situation coloniale qui est à l’œuvre en Algérie, conflit auquel il sera témoin et  participant, notamment en tant que psychanalyste. C'est notamment le texte « De la violence », faisant  parti de l’œuvre « Les Damnés de la Terre », qu'il développera toute une réflexion profonde et toujours  actuelle sur les processus d'asservissement que subit le corps colonisé, tout autant que la nécessité pour  ce dernier d'utiliser la violence à des fins de libération.
 
Nous verrons de plus comment cette pensée a été traversé par l'influence de différents contextes  géographiques, respectivement la Martinique, la France, l'Algérie et les États-Unis.
 
La pensée comme voix, la théorie comme arme de résistance
 
Durant le module, nous verrons comment Frantz Fanon, comme de nombreux auteur.rices  opérant dans le champ des études post-coloniales, ont eu besoin de faire allier leur mots, leur pensée à  celle de l'action, de l'oralité. Nous étendrons la réflexion de Fanon à un corpus large d'auteurs, du  mouvement de la Négritude jusqu'à la scène rap actuelle francophone afin d'y percevoir la survivance à la  fois de modèles d'oppressions du corps noirs toujours actuels, ainsi que les résistances et formes de vie qui se déploient au sein de cette structure coloniale.
 
De nombreux textes, à fortiori, de nombreuses voix résisteront à un contexte écrit académique et  théorique rigoureux, pour se poétiser, se libérer, pour lier le mot à de la vie, à de la chair. Comme pratique  de la pensée, nous commencerons chaque cours par l'écoute de la voix d'un.e auteur.rice évoqué.es, nous  donnant accès à la fois au contenu d'une réflexion tout autant que le corps qui porte les mots, que la voix  qui scande et fait trembler le verbe. 
 
Dans un second temps, nous porterons une attention particulière à des textes qui auront ce besoin d'être  entendu et déclamé. La lecture de textes en cours pourrait résolument se faire performative et vivante. 
 
Dans un prolongement aux travaux de Frantz Fanon, nous écouterons et nous nous plongerons dans les  voix et textes d'Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas, Audre Lorde, James Baldwin, Angela Davis, Gil-Scott  Heron, Edouard Glissant, bell hooks, Olivier Marboeuf, Jamika Ajalon et Samira Saleh entre autres.
 
 
 
 
 
[[catégorie:Cours théoriques]]
 
 
 
 
 
[[catégorie:B3]]
 

Version du 2 septembre 2021 à 12:30