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Séminaire 2018 : No Commons Without Commoning : Différence entre versions

De erg

 
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|Published=2018/02/01
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'''no commons without commoning (*), Formes, gestes et pensées collectifs'''
  
ERG séminaire/atelier
 
  
after empire : melancholia or convivial culture ?
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(*) Une école d’art  est une zone de convergence constellée d’une multiplicité d’individus, de choses et de flux, d’histoires, de fictions et de mises en scène,  aux aspérités sociales, culturelles, matérielles singulières et interagissant.
  
31.01 - 01.02.2017
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Une école est aussi un territoire commun forcé. Car si on choisit d'y venir pour étudier, on ne choisit pas ceux-celles avec lesquel-le-s on va partager ce biotope éphémère.  
  
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Geôle ou lieu de rêve, vase clos ou arc à flèche, l’école est faite de ces morceaux épars.
  
Le trauma de la perte des empires pour les nations coloniales ressurgit dans les soubresauts de nationalisme, de racisme, de misogynie et occupent le champ symbolique de la création, des fantasmes. Que peut une école d'art ? Que peut le geste artistique ? Ils peuvent affronter le trauma, “ouvrir la voix” (comme dirait Amandine Gay) ? Ils peuvent créer ailleurs, dans des zones occupées par les savoirs et des pratiques non colonisés par la domination et l'exclusion. Est-ce que cela veut dire, hors des musées ? hors des écoles ? Ou dans les musées ? Dans les écoles ? Certainement dans nos pratiques de lectures, de réappropriation, une réécriture de l'histoire passée. Et surtout dans l'écriture de l'histoire à venir. Par le son, l'image, la voix, les mots.
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C’est une maison pleine de hiérarchies, régie par des textes, des décrets mais aussi par des consciences qui s’y révèlent, brutales, fiévreuses, urgentes, suscitant un désir d’ensemble ou un désir de questionner « “l’ensemble »”, de fabriquer du commun.
  
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Troublée par les réalités sociales, économiques, écologiques qui nous environnent, l’école se trouve affectée par l’embrasement de l’idéal technologique et la mise à feu des idéaux artistiques.
  
Comment, de là d'où nous parlons et agissons ici, une école d’art belge peut-elle contribuer à la réflexion globale sur le passé-présent des relations entre la Belgique et ses ex-colonies africaines, et tout particulièrement le Congo ? Un passé-présent dont les héritages pèsent, certes de manières différentes, sur les économies, expériences, vécus et représentations belges ET congolaises ? Que faire de ces divergences communes sans produire des versions renouvelées des rapports de domination. Comment faire ensemble, comment être ensemble ? Comment partager un écosystème fragilisé par les ressources – pourtant limitées (financières, d'espaces, de visibilité) - produites par l’intérêt pour ces questions post-impériales, dans l’art et les espaces militants, intellectuels ? Le séminaire, les ateliers de l'Erg en 2017 tentent de le faire.
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Le monde brûle et l’école n’est ni un frigo ni une lance d’incendie.  
  
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Est-elle sensée succomber au désenchantement du commun ou être un terrain d’expérimentation, d’invention du commun ?
  
Se pencher sur les meurtrissures des âmes et des corps c’est aussi investir les possibilités de futurs inédits, investir les possibles transformations. Le séminaire et les pratiques organisés par l'ERG en collaboration avec BOZAR , la Cinematek, des radios libres de Bruxelles, explorent les impensés, cultivent le sentiment d'étrangeté face à nos présupposés, nos histoires, nos esthétiques. Film, cri, radio, conférence, poèmes, bande dessinée, les formes sont aussi multiples que les singularités.
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Le séminaire 2018 se propose de mettre en jeu des récits et des expériences de formes collectives, des pratiques de paroles, de faires et de touchers, des modes de fabrication d’images, d’objets et d’espaces, qui tous traitent du commun.
  
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Sans éluder la prise de risque, la faillite, le conflit.
  
Le silence ne nous a jamais protégé-e-s.
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Il s'agira de questionner ces formes, gestes et pensées dans la mesure où tout “commun” est toujours le résultat d’un “faire commun”, dans la mesure où quotidiennement nous dessinons une institution, intériorisée, incarnée, régie par des individualités et des entités collectives capables, ou non, de chorégraphier leurs dissonances, leurs propres doutes, leurs propres évolutions.
  
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« Que nous reste-t-il de la communauté ?  De ce qui a été pensé, voulu, désiré sous le mot de " communauté "  ? Il semble qu'il ne nous en reste rien. Ses mythes sont suspendus, ses philosophies sont épuisées, ses politiques sont jugées. On pourrait dire aussi :  " la communauté ", c'était le mythe, c'était la philosophie, c'était la politique - est tout cela, qui est une seule et même chose, est fini. Ce livre essaie de dire ceci : il y a, malgré tout, une résistance et une insistance de la communauté. Il y a, contre le mythe, une exigence philosophique et politique de l'être en commun. Non seulement elle n'est pas dépassée, mais elle vient au devant de nous, elle reste à découvrir. »
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Jean-Luc Nancy, La Communauté désœuvrée, 1986
  
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« J'ai besoin de zones d'indistinction pour accéder au Commun.
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...
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Dans le squatt.
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Dans l’orgie.
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Dans l’émeute.
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Dans le train ou le village occupé. Nous nous retrouvons.
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Nous nous retrouvons en singularités quelconques.
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C’est-à-dire non sur la base d’une commune appartenance, mais d’une commune présence.
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C’est cela notre besoin de communisme.
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Le besoin d’espaces de nuit, où nous puissions nous retrouver par-delà nos prédicats.
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Par-delà la tyrannie de la reconnaissance.
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Qui impose la re/connaissance comme distance finale entre les corps.
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Comme inéluctable séparation.»
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Tiqqun, Comment faire ?, 2001
  
Les ateliers à l'ERG
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===Vidéos===
  
31 JANVIER + 1er FÉVRIER 
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de 9h00 à 17h00
 
  
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[[Fichier:Tom Johnson.jpg|vignette|Tom Johnson, 99 blocks connected when they have no elements in common, 2011, Dessin à l'encre sur papier,50X65 cm]]
  
avec :
 
  
Gia Abrassart
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===30 janvier, BOZAR===
  
Penser et créer les citoyennetés postcoloniales
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19:00, Salle M'''
  
1er février
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''No Commons Without Commoning : expérience de voix multiples'' (environ 30 min)
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Une proposition performative sur un principe de polyphonie inspirée et détournée de Running Commentaries de Bojana Cvejic.
  
Réflexion militante postcoloniale sur la création artistique et culturelle. Comment conjuguer visions actuelles sur les enjeux de la réécriture de l'histoire coloniale et diversifier l'inspiration artistique sur les différentes mémoires coloniales ?
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Commentaires live remixés par Lawrence Le Doux, sur des images de déplacements, rassemblements ou gestes collectifs, issues de sources diverses.
  
L’ambition de ce workshop est de relier cette réflexion à des oeuvres portant sur différents aspects de l’histoire du fait colonial et d'interroger la capacité des artistes à appréhender la notion de citoyenneté postcoloniale.
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Deux séances de projection : la première présente 2 mises en scène produites et dirigées par des artistes, la seconde inaugure l’exploration des formes, des gestes et des rites collectifs qui se poursuivra durant les deux jours de rencontres à l’erg.
  
Workshop - en 2 parties 1/ présentation théorique 2/ mise en pratique destinée plutôt à des illustrateurs, peintres, photographes ou graphistes. Amenez de quoi dessiner/peindre/prendre des photos.
 
  
15 participants
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'''20:00, Salle M'''
  
Gia Abrassart est journaliste et militante associative, Elle dirige Café Congo (www.cafecongo.be) et a co-fondé en 2012 le collectif des Warrior Poets. Elle a co-dirigé la publication « Créer en postcolonie 2010-2015. Voix et dissidences belgo-congolaises (Ed. BOZAR/Africalia) »
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'''Streamside Day''', Pierre Huyghe
  
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Événement, célébration, 11 octobre 2003, Streamside Knolls, État de New York, États-Unis
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Film super 16mm et vidéo transféré sur Beta numérique, couleur, son, 26 min
  
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Pour ''Streamside Day'', 2003, Pierre Huyghe invente une coutume pour célébrer la naissance d’une communauté à Streamside Knolls, bourgade à la frontière de la ville et de la nature, au nord de New York. Constituée de membres qui, au départ, ne se connaissent pas, cette communauté va se souder autour de deux idées, le retour à une nature préservée, témoin d'un passé, et le désir d’être à l'origine d'une société nouvelle. La cérémonie a lieu le 11 octobre. Le rituel se déroule autour de ce lien privilégié avec la nature et la construction du lotissement. Une parade est organisée, conduite par un joueur de flûte qui précède un cortège des représentants locaux, poste, pompiers, bus scolaire… et qui se clôt par le marchand de glaces.
  
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Des discours inaugurent le repas et le spectacle. Les enfants sont déguisés en animaux et fabriquent des maisons en carton, symboles de cette ville pionnière proche de la nature ; un rite prend forme, quasi fantastique.
  
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'''The Sea of Silence''', Marnie Weber
  
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2009, Copie digitale d’une video HD, 16 min 12
  
ACSR
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''
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Sea of silence'' raconte l’histoire des spirit girls se référant au mouvement spiritualiste américain du milieu du XIXème siècle, qui a su faire une place importante aux femmes. Les décors de leur quête onirique sont le plus souvent des transpositions des paysages mythiques de l'Amérique dans un monde enfantin et surréaliste.
  
Elaboration collective d'une émission de radio créative / ACSR - Guillaume Abgrall (La tentative)
 
  
31 janvier - réunion de préparation (vers 16h00)
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'''21:00, Salle M'''
  
1er février
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'''Essene''', Frederick Wiseman
  
se sensibiliser à l'expression radiophonique. Dans le cadre de la Zone temporaire de radio, ce workshop aura pour finalité de construire collectivement une forme radiophonique entremêlant enregistrements et direct et de la diffuser entre 16h et 17h sur la webradio.
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1972, USA, 82 min, Anglais st français
  
Réalisateur et animateur d'ateliers radio, Guillaume Abgrall est membre actif de l'ACSR, Radio Panik et Bruxelles Nous Appartient.
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La vie quotidienne dans un monastère de l’État du Michigan, communauté de moines bénédictins totalement autarcique qui ne vit que pour le rituel. Comment résoudre les contradictions entre vie personnelle et vie de la communauté ? Comment à la fois être et ne pas être hors du siècle ?
  
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Dans la relation entre le travail individuel et la pratique religieuse, les frères doivent surmonter les mêmes problèmes que dans n'importe quelle communauté : règles, travail, religion, valeurs, amour et jeu.
  
  
Jamika Ajalon
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'''21:00, Studio'''
  
Take Back the Narrative : using interdisciplinary art to rewrite our futures (Anglais/français)
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'''What A Flash''', Jean-Michel Barjol
  
31 janvier, matin et après-midi
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1972, France, 95 min
  
This workshop is meant to, through example and use of interdisciplinary art forms, explore the ideas around narrative, (ie ’’ marginal’ vs ‘dominant’ narrative) and how this relates to our own personal narratives. I will be showing and discussing clips from my own work, and then inviting participants to map out aspects of their own personal narratives, using a fusion of audio/visual analogue and/or digital media. The goal is that at the end of the workshop participants will leave with audio visual sketch of a work in progress and/or some inspirations on how to advance /create their own forms.
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1970. A l'apogée du mouvement beatnik, de la musique rock, des drogues psychédéliques, et de la libération sexuelle, à l'heure où les phares de l'underground ont pour nom Jim Morrisson, Andy Warhol ou William Burroughs, le cinéaste Jean-Michel Barjol enferme pendant trois jours et trois nuits sur un gigantesque plateau de cinéma plus de deux cents acteurs, musiciens, peintres, acrobates. Ils sont censés vivre là leurs dernières heures... Le "scénario" qu'on leur a donné ? : « Condamnés à mort par le régime en place, des marginaux décident de faire de leur dernière heure une gigantesque orgie en protestation contre l'ordre qui les a rejetés. »
  
http://www.jamikaajalon.com/
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A partir de la présentation de son travail de contre-conférences, Jamika Ajalon vous propose un atelier pratique de construction d’une contre narration en images (photos, vidéo) et son. La participation à l’atelier nécessite de venir avec un ordinateur et d’y avoir installé des logiciels même de type familial d’édition de son, de photo et de vidéo.
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===31 janvier, erg===
  
10 participants
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Accueil : 9h00
  
Jamika Ajalon est une poétesse, écrivaine et réalisatrice américaine. Elle est membre du groupe Zenzile.
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10h00
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A choisir entre :  trois présentations historiques de pratiques collectives situées dans de lieux et des temps différents
  
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[[Ross Birell]] : ''Posse, Parasites & Polyphony: Morphologies of the Multitude'' (en anglais)
  
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In this talk Ross Birrell will reflect upon multifaceted projects commissioned for documenta 14 (Athens and Kassel 2017). The projects were based upon long distance equestrian journeys (Criollo; The Athens-Kassel Ride; The Transit of Hermes) and recitals of classical music (Symphony of Sorrowful Songs; Fugue; Lento) and will be discussed in relation to the thought of Michael Hardt & Antonio Negri, Donna Haraway, Michel Serres, Rosi Braidotti, and Mikhail Bakhtin and considered in relation to forms of collaboration, collectivity and co-existence.
Delphine Auby
 
  
Ecrions-nous
 
  
31 janvier, matin et après-midi
 
  
L’aversion de Delphine Auby pour les espaces fermés et sombres des théâtres où le contact et la participation du spectateur reste, même dans les pièces les plus expérimentales, très limitée lui a donné l’envie et le désir de sortir à la lumière du jour, de se réapproprier des espaces ouverts, des rues, des places, des jardins qui sont les véritables décors de la vie des gens ordinaires. Au travers de son porte-voix, elle redonne aux gens qui passent, qui s’arrêtent ou qui se promènent dans les places une voix dans le brouhaha de la ville..
 
  
http://ecrivezjecrierai.unventdunord.be/
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[[Arlette Despond-Barré]], ''Les VHUTEMAS – Ateliers supérieurs d’art et de technique''
  
A partir de son travail d’écrivain écrieuse, Delphine Auby vous propose de prendre voix et stylos avec elle, en vue d’une performance dans l’espace public, à l’issue de l’atelier.
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Après la Révolution d’Octobre 1917, les Vhutemas, Ateliers supérieurs d’art et de technique, sont fondés en 1920 par un décret signé de la main de Lénine.
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La Russie - désormais l’URSS - connaît, de la fin du XIXe siècle aux débuts du XXe les mêmes bouleversements artistiques que les autres pays d’Europe occidentale. Il existe par exemple une longue et heureuse tradition d’échanges entre la Russie et la France mais aussi avec l’Allemagne. La Russie et  l’Allemagne voient leurs systèmes politiques et sociaux éclater dans les premières décennies du XXe siècle. Révolution bolchévique en Russie et instauration de la République de Weimar en Allemagne. Les deux pays entament alors, quasi simultanément et conjointement à leurs révolutions politiques, une refonte complète de leurs systèmes d’enseignement et principalement de leurs systèmes d’enseignement artistique. Les deux établissements qui verront le jour, Bauhaus et Vhutemas, travaillent à l’invention de procédures pédagogiques adaptées aux conditions nouvelles qu’induisent leurs révolutions politiques respectives. La démocratisation de l’accès aux enseignements artistiques et techniques est au cœur des réformes avec toutefois quelques différences notables dues aux conditions socio-économiques, politiques et  institutionnelles. L’Allemagne est engagée depuis déjà de nombreuses années en faveur du développement de son industrie  tandis que la toute nouvelle URSS fragilisées par le communisme de guerre ne peut l’envisager. En Russie, c’est à la suite des « révoltes » de 1905 et de l’affaiblissement du pouvoir tsariste que les débats au sein des groupes artistiques dits de gauche  seront les plus virulents et porteurs de projets en faveur d’une démocratisation de l’accès – de tous – à l’enseignement et principalement à l’enseignement artistique. Une première et conséquente réforme est votée en 1918. Le mot d’ordre porté par les professeurs et les étudiants est : VIVE L’ART LIBRE !.
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C’est ce dont nous débattrons.
  
12 participants
 
  
Delphine Auby est écrivain écrieuse.
 
  
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[[Géraldine Gourbe]], ''In the Canyon, Revise The Canon : Utopian Knowledge, Radical Pedagogy and Artist-run Community Art Space in Southern California''
  
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« Croire n’est pas mettre la main sur mais être marqué en creux.»
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Michel de Certeau
  
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La ville de Los Angeles a souvent été distinguée, voire opposée à New York ; sa scène de l'art a longtemps été à la marge d'une histoire de l'art traditionnelle construite à partir entre autres de la notion d’avant-garde et d’un axe de lecture euro-américain. D'un côté, l'Ouest serait défini selon la spontanéité naïve, le poétique, le subjectif et le communautaire ; alors que de l'autre à l'Est, le conceptuel, le réfléchi, la dématérialisation, le neutre et l'individuel prévaudraient.
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Avant l’avènement du backlash social et culturel mené par le gouvernement Reagan dès le début des années 80, le sud californien a été un territoire privilégié pour la genèse et le développement des mouvements d’émancipation afro-américain, chicano, pacifiste, marxiste, féministe et homosexuel. À partir de la fin des années soixante, ces ondes révolutionnaires ont particulièrement influencé des pratiques comme la performance, la vidéo, l'installation, l'art collaboratif ou œuvré à l'édification de réseaux alternatifs tels que les artist-run spaces, non-profit spaces et, particulièrement, les artist-run community art spaces qui occupent une place centrale dans cet ouvrage.
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Entre Santa Barbara, Los Angeles et San Diego, l'action collective publique s’est construite autour de savoirs utopiques essaimés à leur tour dans les universités ou les écoles d’art favorisant l’émergence d’une pédagogie radicale. Ces manières autres ou encore expérimentales de penser, de faire et d’enseigner l'art ont permis une déconstruction de certains canons hérités d’une tradition et d’une histoire de l’art européennes tout en œuvrant à la remise en cause de l’american way of life.
  
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12h30 : repas collectif
  
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14h00-19h00 :
  
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La seconde partie de cette journée et le lendemain seront consacrés quant à eux à des ateliers, qui s'organiseront selon une logique affinitaire afin de faire émerger dans une dynamique commune les terrains, sujets, formes, etc. qui seraient mis au travail.
  
Blitzkrieg sound system
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L'après-midi du 31 janvier sera en effet consacré à l'expérimentation d'un dispositif permettant de faire émerger des atelier qui seront poursuivis le lendemain.
  
Free party for free people
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Durant cet après-midi chacun.e des intervenant.e.s invité.e.s par l'école et toute personne ou projet de l'erg qui l'aura souhaité, disposera d'une table, les autres personnes (étudiants, enseignants, personnels administratifs et techniques, personnes extérieures) seront invitées à prendre place à une de ces tables.
  
Présentation discussion
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Tou.te.s pourront prendre connaissance, discuter de la problématique du séminaire, mais également, selon cette logique affinitaire, dégager en commun un terrain, un sujet, une forme qui seraient mis au travail le lendemain.
  
1er février à 14:00
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L'intervenant.e reste à table, outre qu'il/elle sera la mémoire de ces discussions, il lui sera demandé de leur donner une couleur spécifique en fonction de ses intérêts, de ses champs d'actions.
  
Dans le cadre de la semaine de séminaire de l'ERG, le collectif Sound-system propose une réunion libre et sans contrainte autour de leur "totem sonore". Objectif de l’atelier : présenter leur parcours et la culture free party, les projets alternatifs soutenus par ce mouvement et provoquer rencontres et discussions pouvant amener à la création d’ateliers sur cette culture.
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Toutes les demi-heures, les autres auront la possibilité quant à eux soit de rester et de poursuivre la discussion, soit de partir et de circuler entre les tables (sans prendre part aux discussions, en se mettant en situation d'écoute), soit encore de se rendre à une autre table (et de participer à une autre discussion).
  
Le collectif Blitzkrieg Sound-system réunit un groupe d'amis autours d'un projet culturel sonore : passionnés de musique électronique et de mouvements alternatifs, ils proposent des espaces utopiques libertaires organisés autour de différentes cultures artistiques et du partage. En parallèle de l'organisation de soirées intempestives, ils tentent de valoriser un mouvement culturel refusé, voire combattu par la majorité des instances institutionnelles, en impliquant une portée philosophique à leur action.
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Aucun matériel propre à l’école ne sera mis à disposition. Chacune.e est libre de venir avec les outils, objets, dispositifs, concepts etc. qui lui semblent appropriés pour s’adresser à la problématique des communs.
  
  
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Vincent De Roguin
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===1er février, erg===
  
Pop-politiques
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Matinée (9h00-12h30)
  
1er février, matin et après-midi
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Suite des ateliers initiés la veille et interventions de [[Bojana Cvejic]], [[Valeria Graziano]] et [[Judith Revel]], opérant un retour de la théorie, de 11h00 à 12h30.
  
Vincent de Roguin propose un atelier-conférence autour de la place de l'imagerie politique dans l'iconographie de la musique "pop" occidentale en s'attachant plus particulièrement à celle qu'on lui a donné à jouer à travers un curieux médium : la pochette de disque. A partir des années 1950, lorsque celle-ci refuse d'être asservie à sa double fonction protectrice et informative, elle devient un lieu d’extraordinaire inventivité formelle mais aussi un vecteur inédit de critique et de revendications sociales. Dans la foulée des mouvements de jeunesse des années 1960, de l'avènement des labels indépendants et plus tard du punk, l'usage d'imagerie politique dans l'iconographie de la musique "pop" s'étend massivement et se complexifie, au-delà de ses racines militantes. Héritées des avant-gardes artistiques et de la publicité, les stratégies visuelles de subversion ou de captation de l'attention qui ont défini les esthétiques d'innombrables sous-cultures, à travers ses pochettes de disques, du metal au hip-hop, ont été depuis longtemps récupérées et digérées par la culture dominante. Il s'agira ici d'explorer certaines problématiques qui traversent cette histoire, de Bertolt Brecht à M.I.A., des Chœurs de l'Armée rouge à Throbbing Gristle et peut-être d'en tirer quelques réflexion pour le temps présent, à l'ère de Spotify, des crises migratoires et du terrorisme islamiste.
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Une première mise en commun devra être opérée, sur base des notes des rapporteurs, élus au sein des divers groupes.  
  
Artiste sonore, iconographe et artiste visuel basé à Genève, Vincent de Roguin a aussi travaillé pour la radio, le cinéma et le théâtre.
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12h30 : repas collectif
  
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Après-midi (14h00-19h00)
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suite des ateliers initiés la veille
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Une mise en commun finale sera débattue et devra être votée, en vue d’une publication.
  
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19h00-21h00
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« Il faut remplacer la convergence des luttes par la convergence des désirs. »
  
 
  
Mehdi Derfoufi : conférence
 
  
Mélancolies super-héroïques
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______________________________________________________________________
  
Reconfigurations postcoloniales de la blanchité dans les comics US
 
  
1er février, 14h00
+
'''Dispositifs transversaux '''
  
La présente conférence entend questionner l'articulation entre une certaine "esthétique de la mélancolie et de la crise" et les reconfigurations postcoloniales des masculinités blanches à travers l'exemple tiré des comics US de super-héros - avec une attention particulière au moment post 11-Septembre et à ses conséquences dans l'univers des comics. Proposant un travail de déconstruction des représentations dominantes, l'étude se concentrera principalement sur les super-héros mainstream suivants : Wolverine (en particulier la série récente Old Man Logan), Daredevil, Batman, Superman et Doc Savage. Elle sera complétée par une succincte évocation historique des super-héros et super-héroïnes non-blanc.he.s (notamment la relance en 2016 du titre Black Panther avec l'écrivain Ta-Nehisi Coates au scénario) et par des pistes de réflexion sur les impasses ou à l'inverse les possibilités critiques et subversives des productions alternatives (du Tom Strong d'Alan Moore en passant par Bitch Planet ou Lady Mechanika pour un questionnement sur les ambiguïtés politiques de la vogue steampunk).
+
'''Équipe de rédacteurs'''
  
Mehdi Derfoufi est docteur en études cinématographiques. Ses recherches portent sur l'approche postcoloniale du cine?ma et des jeux vide?o, les repre?sentations postcoloniales et de genre dans les me?dias, et les enjeux socio-politiques de l'e?ducation aux me?dias. Il dirige la revue Tausend Augen depuis 2000.
+
Toute la matière du séminaire (conférences de la matinée, conversations spontanées, interventions accidentelles, dynamiques et contenus des discussions des tables) sont susceptibles d’être consignées puis restituées par une équipe de rédacteurs coordonnée par Peggy Pierrot.
  
Conférence, 100 places
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Cette équipe alimentera un pad public accessible également à tou.te.s afin de permettre à chacun-e de commenter, contredire, développer toutes formes, tous gestes, toutes pensées survenant au cours de ce séminaire.
  
 +
Les contenus produits pourront servir de matériaux pour une publication produite à l’issue du séminaire.
  
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'''Équipe de captation'''
  
+
Pendant toute la durée du séminaire, une équipe captation sera coordonnée par Frédéric Dupont et archivera, par l’image et le son, tout ce qui s’y passera.
  
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'''Infokiosque et Media Center'''
  
+
L'infokiosque est, traditionnellement, une petite bibliothèque de brochures à prix libre installée dans quelqu'endroit mal fréquenté.
  
+
Pour le séminaire de cette année, Certaines d'Entre Nous (collectif à l’arrache) a rassemblé une quarantaine de textes (souvent subversifs et radicaux), disponibles dans l'école, à proximité du Média Center (mais qu'est-ce donc ?) où l'on pourra se les procurer.
  
Pierre Deruisseau
+
Le Media Center, quant à lui, mettra à disposition le matériel nécessaire à l’injection de contenu dans le pad public, qui sera projeté sur le mur à proximité, mais aussi de quoi fabriquer de nouvelles brochures épidermiques.
  
Astrophonie
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Cuisine, nourriture
  
http://www.astrophonie.net/
+
La cuisine autogérée du Squat 123 (http://www.123rueroyale.be/?q=node/2) est invitée à partager ses outils pour permettre de se nourrir en collectif.
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- sous réserve -
  
Session d'écoute contée.
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[[Category:Actualités]]
 
+
[[Category:Séminaire]]
31 janvier, 10h00
 
 
 
La séance explorera des histoires et mythologies soutenant les productions musicales afro-jamaïcaines et afro-américaines. Pochettes de disques, lyrics, coupes de cheveux, pas de danses, mythes et sonorités, quantités de traits souvent pris comme de simple "décors", modes ou symboles, se révèlent messages et pratiques d'empowerment. Pour contrer la ségrégation, l'exploitation ou le colonialisme, des mythes anciens se réécrivent, permettant de se créer sa propre histoire et destinée, inspirée d'ancêtres réinventés.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
54kolaktiv
 
 
 
54 SOUND Pratiques et politiques du sound system
 
 
 
31 janvier et 1er février
 
 
 
Workshop théorique et pratique. Construire, mettre en place et animer un sound system. Approches théoriques, pratiques et politiques du sound system
 
 
 
DAY 1 : TECHNICAL WORKSHOP COMPLET
 
 
 
The “technical group” will put up the sound and link all the cables, do a soundcheck and receive a short explanation on how the sound and the rack (amplifiers, crossovers, etc) work. After this, they will make short cables of 3m and conceive a color system for the cabling. This makes it more simple to connect cables to the right box and amplifier. (6 places)
 
 
 
ONGOING DAY 1 +2 VISUAL WORKSHOP :
 
 
 
Students will be asked to make an exhibition out of our existing photo material but also silkscreens that we used to make our t-shirts etc. All our existing visual material will be put at disposition and students are asked to make an interesting exhibition. 2 students will be asked to document the whole seminary and all the workshops. (5+2)
 
 
 
duration : ongoing 2 days - expo should be ready when we start the 54 presentation
 
 
 
DAY 2 : “Decolonising the sound and the mind : the process and history of 54 SOUND”
 
 
 
54 Kolaktiv will give a presentation about its history as a collective and the reasons for building our sound system. We will illustrate the whole process (before, during and after the making of the sound system) with songs that carry a deep message of revolt, independence and decolonisation. ouvert à tous
 
 
 
https://54kolaktiv.wordpress.com/
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Xavier Gazon
 
 
 
Toolbending
 
 
 
1er février, après-midi
 
 
 
Ce workshop propose une initiation au circuit bending et à l'univers des makers avec plusieurs démonstrations de circuit bending ainsi que l'utilisation de l'électronique analogique et numérique pour créer des instruments de musiques électroniques et électro-acoustiques.
 
 
 
Plus largement il propose une initiation aux techniques des makers : découpeuse/graveuse laser, la soudure, l'utilisation de microcontrôleurs et des interfaces électroniques (capteurs, moteurs, lumières,...)
 
 
 
Sous le pseudonyme ‘’Playboy’s Bend’’, le Liégeois Xavier Gazon s’adonne aux joies du ‘’circuit bending’’, art qui consiste à détourner de vieux synthétiseurs familiaux et autres jeux éducatifs pour enfants, cela en modifiant leurs circuits électroniques internes pour en extraire de nouvelles couleurs musicales. Outre le fait d’être musicien (‘‘Game’’, son deuxième album paraît cet automne), http://www.playboysbend.com/
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Amandine Gay
 
Le privé est politique : pour une approche intime de la décolonialité
 
 
 
31 janvier, après-midi
 
 
 
« Après avoir exploré la dimension intime de mon travail, tout en le mettant en parallèle avec celui de plusieurs autres artistes visuel.le.s Afro-descendant.e.s, j’inviterai les étudiant.e.s à me proposer une narration visuelle de leur rapport personnel et intime à l’histoire coloniale belge. Que vous soyez descendant.e.s de colonisateurs, de colonisé.e.s, des deux ou simple passant.e.s en terres belges, votre quotidien est marqué par la matérialité de la colonisation.
 
 
 
Vous serez donc invité.e.s à utiliser vos archives familiales, à explorer la ville, à revisiter vos références culturelles, vos manuels scolaires, tout ce qui pourra vous permettre de me proposer votre vision/narration/exploration graphique, artistique et visuelle décoloniale de la ville de Bruxelles, de l’histoire belge, du discours médiatique et politique belge, des productions culturelles belges ou de votre histoire personnelle, en lien avec la Belgique. »
 
 
 
La participation à cet atelier nécessite de lire ces instructions et d’amener des documents qui serviront de base au travail d’atelier.
 
 
 
15 participants
 
 
 
Amandine Gay est une cinéaste, actrice et militante afro-féministe. ABL (AngryBlackLady) en fonction de la lune, Pansexuelle option Sorcière. https://badassafrofem.wordpress.com/category/a-propos-de-ce-blog/
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Paul Gilroy
 
 
 
Rencontre - (en anglais/fr)
 
 
 
1er février, 10h00
 
 
 
Paul Gilroy est un sociologue anglais qui a formulé le concept d’atlantique noir. L’atlantique noir est l’espace et les dynamiques de circulation des idées et cultures entre les continents européens, africains et américains (nord et sud) depuis 1492, donc dès les prémices du capitalisme et des lumières. Cet espace a donné le jour à des cultures hybrides, relationnelles et anti-impériales qui se nourrissent les une des autres et expriment, critiquent et redéfinissent les tensions entre questions de classe, de genre et de « race ». Militant, il a été un fin observateur de la dérive conservatrice et libérale du labor, et traque inlassablement les expressions de l'essentialisme racial de part et d’autres de la color line.
 
 
 
Féru de musique, il a également écrit des livrets pour la série London is a place for me parus sur le label Honest Jon Records, portant sur le Swinging London et la circulation musicale dans les classes populaires à Londres dans les années 60. Il est l'auteur d'ouvrages dont les plus fameux sont Ain't no black in the union jack (1987) et l'Atlantique noir (1993).
 
 
 
Paul Gilroy présentera une conférence visuelle et musicale à Bozar le 31 au soir. Il sera présent à l’Erg, le 1er février pour un échange avec le public et les autres intervenants.
 
 
 
Conférence, 100 places
 
 
 
 
 
 
 
Invernomuto
 
 
 
Far Eye (Anglais / Italien )
 
 
 
1er février, après-midi (durée : 90’)
 
 
 
 
 
 
 
Italian duo Invernomuto retraces the path of their last film project : Negus, which will be screened at Bozar on January 31th. Negus follows a circular structure, and its locations (the vertexes of the triangle : Vernasca, Ethiopia and Jamaica) are mixed constantly, almost superimposed, demanding that the viewer loose the limitations of geographical orientation. The films explores Italian colonial legacy, while retracing the Jamaican musical tradition of versioning, including protagonists such as the legendary musician Lee “Scratch” Perry.
 
 
 
The workshop constitutes an opportunity for the students to go behind the scenes and reflect on topics such as the importance of the archive in contemporary art, how to use historical photos to retrace new meanings and minor histories, the importance of bass frequencies in meditative music, the visual imagery related to music genres and how to invent ways to produce art cinema projects.
 
 
 
 
Hangjun Lee
 
 
 
All Flash, No Substance ? It’s all just a matter of Weight and length. (en anglais)
 
 
 
31 janvier, matin et après-midi
 
 
 
« Film is an extended medium of either 16mm or 35mm diameters in width. Each film has a specific weight, thickness and length that depends on its duration. To measure the mass and volume of film, we can use gallons (gal), kilograms (kg), milligrams (mg), grams (g), and litres (l). Measurements of filmic material are technological realities but do not necessarily define what we call the cinematic ; we only need a projector to see (like mammals) that which has been growing every day on para-filmic material since the 13th century, as Hollis Frampton briefly wrote in For a Metahistory of Film (1971). It is not only the celluloid but many materials that pass through the projector, however. The perforations used for transporting and steadying the images are a clue to show that this is film material. Filmmakers and archivists convert the thickness, length and weight of film into time. Through filmmaking and archiving a feeling for film’s physical substance develops, time-conscious becomes tangible ; observing the material is the same as watching the clock. As per Gilbert Simondon’s text, Du Mode D'existence des Objets Techniques (1958), the enslavement of labour(ers) through repetitive practice has contributed in making the manipulation of material and shape in natural accordance more ambiguous. Repeated futile efforts and the chain reaction of experience through time meet in an antiphonal action whereby material and shape become transparent. »
 
 
 
Hangjun Lee, cinéaste expérimental et improvisateur propose un atelier où la pellicule n’est pas qu’un support visuel mais aussi un matériel à travailler, physiquement, en tant que tel ou comme objet sonore (optical sound)…
 
 
 
 
 
 
 
Maoupa Mazzochetti / Fregant Cloarec (PRR PRR !)
 
 
 
Jingle Ball
 
 
 
1er février
 
 
 
Avant MTV, la découverte musicale passait essentiellement par les concerts, la radio et les disquaires. Comment le clip, la publicité télévisuelle, le jingle radio, les teasers et internet sont-ils devenus indissociables de la musique ? Comment la télévision, la radio et les médias contemporains ont su instaurer des formats de communication efficaces ? "Jingle Ball" fait référence d'une part : aux sports de balle, jeu d'action où la rapidité est primordiale ; d'autre part : à l'un des chants de Noël les plus connus, repris par de nombreux artistes. Ce workshop sera le prétexte de jouer d’un sport collectif autour de la musique et ses outils promotionnels. Les ordinateurs portables disposants d'un logiciel de production musicale sont les bienvenus.
 
 
 
www.youtube.com/watch ?v=GCgjBb9NCsw
 
 
 
Maoupa Mazzocchetti et Fregant Cloarec sont membres du collectif bruxellois PRR ! PRR !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Princesse Mansia M’bila
 
 
 
Le souffle de la décolonisation
 
 
 
Performance et discussion
 
 
 
le 31 janvier
 
 
 
Princesse Mansia M'Bila est née au Congo, d'un père musicien. Musicienne de talent (percussionniste, chanteuse, harmoniciste…), elle est aussi conteuse et écrivain. Avec son album, Décolonisation, elle revisite l’histoire coloniale entre conte et musique. Elle en performera des extraits puis animera une rencontre entre mémoire et futurs possibles. Elle parlera d’écriture et de musique, de son parcours et des rythmes et contes du Congo.
 
 
 
 
 
 
 
Itziar Okariz
 
 
 
Rencontre en prélude à sa performance du soir à Bozar
 
 
 
1er février, 10h00
 
 
 
Les actions d'Itziar Okariz ont réussi à s'introduire dans le débat public en interrogeant les règles du langage et de la production des signes qui nous définissent comme sujets. Usant de processus tels que la décontextualisation des signifiants ou l'inversion des rôles entre celui qui observe et celui qui est observé à partir d'une position ou d'une perspective féministe.
 
 
 
Sa formation commence à la Faculté des Beaux-Arts de l'Université du Pays Basque. Après avoir suivi différents ateliers à Arteleku, San Sebastian elle est partie New York en 1996 où elle a participé en 2000-2001 au Whitney Independent Studio Program. Ses oeuvres se retrouvent au Magasin, Grenoble, Centro 2 de Mayo, Madrid, Casa Galería, México DF ; Luisa Strina Gallery, Brasil ; Caja Negra/Cubo Blanco, Madrid.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Dimitri Runkkari (Vlek)
 
 
 
dots and lines // digital, is it worth it ?
 
 
 
31 Janvier, matin et après-midi
 
 
 
Travail sur la press typo, mais ceci sans presse typo. partir sur une base de données de samples de lignes de presses Typo
 
 
 
Comment simuler l'analogique en digital. Question d'émotion ?
 
 
 
Dimitri Runkkari est graphiste, sérigraphe, réparateur de vélo et musicien.
 
 
 
Il fait partie du collectif Vlek. http://vlek.xyz/
 
 
 
10 participants
 
 
 
 
 
 
 
 
Joëlle Sambi Nzeba
 
 
 
Décolonie. Apostasie.
 
 
 
31 janvier et 1er février + perfomance à BOZAR
 
 
 
« Au cœur des ténèbres » de Joseph Conrad, écrit en 1902, a été interprété comme un livre éminemment politique qui dénonce l’impérialisme de Léopold II, en dévoilant l’odieux mensonge d’une propagande humanitaire qui cache la violence de l’entreprise coloniale.
 
 
 
Alors que certains qualifient Conrad d’auteur impérialiste, d’autres le décrivent comme un critique anticolonial. La question reste ouverte, il ne s’agit pas ici de la trancher, non. Ce qui nous intéresse dans l’œuvre de Conrad, ce sont les pièges du langage (et peut-être de la pensée ?) dans lesquels l’auteur tombe et qui amène à douter de son efficacité…
 
 
 
La performance slam
 
 
 
Elle sera l’aboutissement de l’atelier d’écriture. Pour que l’écrit devienne parole performative, engagement, apostasie.
 
 
 
Nombre de participant.es : 10 – Sur inscription
 
 
 
Née en Belgique, ayant grandi en partie à Kinshasa, Joëlle Sambi Nzeba réside à Bruxelles et y exerce son activité d’écrivaine parallèlement à une activité professionnelle au sein d'un mouvement féministe.
 
 
 
 
 
 
 
 
Femke Snelting (FR)
 
 
 
Modifying the universal
 
 
 
Discussion and workshop, 20 participants
 
 
 
1er février 09:30h — 13h
 
 
 
Introduction : EN, atelier : FR
 
 
 
This workshop is part of a collective and ongoing research* on how diversity gets implemented in technological systems, and specifically in systems for digital communication. The work started from a close reading of the process of implementing emoji modifiers in 2015. After a public outcry against the perceived lack of diversity in emoji characters available on smartphones, the Unicode Consortium added five “Skin tone modifiers” to the set and considered the issue resolved. More about this case here : http://possiblebodies.constantvzw.org/feedback.html and here : http://possiblebodies.constantvzw.org/files/modifyingtheuniversal_prepub.pdf
 
 
 
 
 
 
 
Modifying the Universal asks how and why mainstream communication infrastructures promote universalist values and at the same time provide means for separating users along fault lines of race, gender and age. While the “modifiers” function within the universalist belief-system of Unicode, they start to function as encoded means for segregation instead of a response to the increasing complexity of cross-device and cross-cultural computing. This situation demands a re-imagination of compatibility in terms of difference.
 
 
 
The workshop will be an occasion to think together on what technological infrastructures we can imagine that not only represent multiplicity but allow us to materialise it. What universal(izing) assumptions creep into our designs and how could we challenge them ? How to design with bias in mind ? What tactics can we imagine for developing systems that are politically, aesthetically and ethically generative ?
 
 
 
 
 
 
*Peggy Pierrot, Roel Roscam Abbing, Femke Snelting
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Tshanda Sourate
 
 
 
Séance d’écoute, discussion - entrée libre
 
 
 
1er février, après-midi
 
 
 
Musicien, spécialiste de la rumba congolaise, Tshanda fut guitariste de Zaïko Langa Langa, formation qui révolutionna la musique congolaise en adoptant un rythme plus rapide, abandonnant les instruments à vent et mettant en avant la batterie et les solos de guitare.
 
 
 
Performance
 
 
 
Tshanda Sourate improvisera à la guitare rumba sur de la musique de films de science-fiction des années 60
 
 
 
 
 
 
 
Tropicantesimo
 
 
 
Gitania Sessions
 
 
 
31 janvier, après-midi
 
 
 
The workshop will be the creation of the Tropicantesimo experience which is a full installation of sound, landscape and visions. Installation is part of the performance. Installation and performance will take 6 hours. The concept is to build the audio visual environment in which body and mind can be free and trained to be revolutionary ("if I can't dance, it's not my revolution").
 
 
 
https://www.mixcloud.com/tropicantesimo/
 
 
 
L’atelier sera suivi d’une performance musicale exceptionnelle de six heures
 
 
 
1er février
 
 
 
10 participants
 
 
 
la performance est en entrée libre à tous
 
 
 
 
 
 
 
-
 
 
 
Antje Van Wichelen
 
 
 
21C/19c
 
 
 
procedures for anthropometric image reversal
 
 
 
1er février, matin
 
 
 
A travers les objectifs des photographes du 19e siècle, l’artiste visuel Antje Van Wichelen étudie les clichés et les motifs sous-jacents des collections anthropométriques coloniales occidentales. Utilisant des méthodes de stop-motion, le développement et l’impression manuels de film 16mm, des rouleaux de pellicule et des loupes, Antje ré-écrit ces images et propose un regard plus sensitif.
 
 
 
www.primitives.constantvzw.org
 
 
 
3h / 10-20 participants
 
 
 
 
-
 
 
 
Sarah Washington (EN)
 
 
 
Double Hertz Radio
 
 
 
1er février, matin et après-midi
 
 
 
This radio art workshop upturns the role of radio as a mass medium of propaganda. Mobile Radio investigate what happens when people take the initiative to establish their own media channels.
 
 
 
Participants will produce material for a localised sound installation using two FM transmitters and a collection of radios. By using simultaneous transmissions, we extend the traditional broadcast model of offering one perspective to many recipients.
 
 
 
Pour participer à l’atelier amenez laptop, lecteurs mp3, téléphones mobiles et surtout des radios FM à pile.
 
 
 
15 participants
 
 
 
Sarah Washington fait partie de l’équipe fondatrice de Resonance FM à Londres. Depuis près de 10 ans, Sarah (et son acolyte Knut Aufermann) se sont lancés hors des studios sur les routes d’Europe, à travers un projet intitulé Mobile Radio, qui les conduit à rencontrer des personnes et des radios engagées dans l’art radiophonique.
 
 
 
www.resonancefm.com
 
 
 
http://mobile-radio.net
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
ZRT - Zone Radio Temporaire
 
 
 
 
 
 
La ZRT prend ses quartiers temporaires dans la partie avant de la Galerie de l’ERG et diffusera en streaming de 10 à 17h en direct chaque jour, et des playlists et rediffusions le reste du temps. Un live de Bozar et d’autres tentatives nomades de direct seront peut-être même tentées. Conçue comme un laboratoire d’expérience, la ZRT accueillera des performances liées aux autres ateliers, des créations d’élèves de l’ERG.etc. Des interviews des invités du séminaire seront réalisées.
 
 
 
 
 
 
La ZRT est à la fois un terrain de transmission et d’expérimentation, un moment d’essais et d’erreurs et un témoin de ces journées de réflexions.
 
 
 
 
 
 
L’atelier est divisé en deux équipes :
 
 
 
 
 
 
 
- une équipe animation (5 personnes/jour = 10 sur les deux jours)
 
 
 
 
 
 
 
- une équipe technique (5 personnes par jour ayant suivi l’atelier d’initiation du 30 janvier = 10 sur les deux jours)
 
 
 
 
 
 
La grille sera coordonnée par M.Président (Radio Campus). La ZRT fonctionnera grâce à l’aide de l’infrastructure du studio volant de Radio Panik. Sont invités à partager les ondes l’équipe de radio Triton, l’Ergote radio et toutes les bonnes volontés qui voudront rejoindre l’équipe technique ou l’équipe animation ou proposer des émissions.
 
 
 
 
 
 
Attention : la formation à l’utilisation du studio volant, par Arthur, chargé d’éducation permanente aura lieu le lundi 30 janvier (heure à préciser).
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le lien d’écoute sera disponible sur le site de l’ERG, dès le 30 janvier au soir.
 
 
 
 
 
 
 
-
 
 
 
Les soirées à BOZAR
 
 
 
31.01
 
 
 
 
 
 
18:00 Negus - Invernomuto (2016, 70’, HD Video, anglais) / Salle M
 
 
 
20:00 Paul Gilroy, Bass Cultures : black music in the re-making of Britain 1968-now
 
 
 
 
 
 
Invernomuto est un duo fondé en 2003 par Simone Bertuzzi et Simone Trabucchi, et travaillant dans les domaines de la vidéo, du son, de la sculpture, de l'édition et de la performance. Negus est un long métrage documentaire conceptuel, mettant en vedette Lee « Scratch » Perry, et explorant la convergence de l'histoire, du mythe et de la magie à travers les héritages complexes et contradictoires du dernier empereur éthiopien, Haïle Sélassié Ier. Dans l’Italie des années 1930, sous le régime fasciste de Mussolini, Sélassié était dépeint comme le Diable noir, justifiant l'invasion de l'Ethiopie par l'Italie. Durant la même période, la religion du rastafarisme émergeait en Jamaïque, revendiquant Sélassié comme son Dieu vivant et comme le Christ noir ressuscité. Negus se nourrit du vide séparant ces deux réalités irréconciliables, activant un étrange court-circuit connectant l'Italie, la Jamaïque et l'Ethiopie. Selon la tradition jamaïcaine du versioning (le fait de produire différentes versions d’une même chanson), Negus a déjà connu différentes incarnations : vidéo, exposition, publication, et une performance qui fut précédemment présentée à BOZAR.
 
 
 
 
 
 
Paul Gilroy : En utilisant de nombreux exemples en sons et en images, Paul Gilroy racontera l'histoire de l'installation des Noirs en Grande-Bretagne par la musique produite ces 40 dernières années. Cette conférence abordera les changements politiques, culturels, technologiques ainsi que les déplacements inter-générationnels.
 
 
 
Paul Gilroy enseigne au King’s College de Londres. Il a collaboré avec différentes Universités. Le jour il écrit actuellement un livre sur l’humanisme planétaire, et la nuit, un autre sur la musique, le temps et la subjectivité. Il est l'auteur de There Ain't No Black in the Union Jack : The Cultural Politics of Race and Nation (1987), The Black Atlantic : Modernity and Double Consciousness (1993 - L'Atlantique noir : Modernité et double conscience traduction 2010), Darker than Blue. On The Moral Economies of Black Atlantic Cultures (2010), entre autres.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
01.02
 
 
 
18:30 : Itziar Okariz - Irrintzi Repetition Delay
 
 
 
19:00 : Joëlle Sambi Nzeba - Décolonie. Apostasie
 
 
 
20:00: Amandine Gay - OUVRIR LA VOIX (France, 2015, 120’, VO FR, ST EN)
 
 
 
en présence d’Amandine Gay
 
 
 
 
 
 
Itziar Okariz performe systématiquement une série de « irrintzis ». Un« irrintzi » est un cri traditionnel basque qui est lancé pour des occasions exceptionnelles pour exprimer la joie ou même comme revendication politique lors de célébrations collectives. Son origine se situe dans la nécessité de communication entre les vallées basques. Il devient une syntaxe basique dans les limites du langage.
 
 
 
Les actions d'Itziar Okariz ont réussi à s'introduire dans le débat public en interrogeant les règles du langage et de la production des signes qui nous définissent comme sujets. Usant de processus tels que la décontextualisation des signifiants ou l'inversion des rôles entre celui qui observe et celui qui est observé à partir d'une position ou d'une perspective féministe.
 
 
 
Sa formation commence à la Faculté des Beaux-Arts de l'Université du Pays Basque. Après avoir suivi différents ateliers à Arteleku, San Sebastian elle est partie New York en 1996 où elle a participé en 2000-2001 au Whitney Independent Studio Program. Ses oeuvres se retrouvent au Magasin, Grenoble, Centro 2 de Mayo, Madrid, Casa Galería, México DF ; Luisa Strina Gallery, Brasil ; Caja Negra/Cubo Blanco, Madrid.
 
 
 
 
 
 
Joëlle Sambi Nzeba
 
 
 
« Au cœur des ténèbres » de Joseph Conrad, écrit en 1902, a été interprété comme un livre éminemment politique qui dénonce l’impérialisme de Léopold II, en dévoilant l’odieux mensonge d’une propagande humanitaire qui cache la violence de l’entreprise coloniale.
 
 
 
Alors que certains qualifient Conrad d’auteur impérialiste, d’autres le décrivent comme un critique anticolonial. La question reste ouverte, il ne s’agit pas ici de la trancher, non. Ce qui nous intéresse dans l’œuvre de Conrad, ce sont les pièges du langage (et peut-être de la pensée ?) dans lesquels l’auteur tombe et qui amène à douter de son efficacité...
 
 
 
La performance Décolonie. Apostasie. s'exposera à vous en deux temps : le premier temps est le fruit d'un atelier d'écriture/performance de deux jours réalisé dans le cadre du séminaire de l'Erg autour de cette relecture de Conrad, le second temps sera déclamé par Joëlle Sambi Nzeba.
 
 
 
 
 
 
 
Amandine Gay est une cinéaste, activiste et journaliste française afro-féministe basée à Montréal. Le documentaire Ouvrir La Voix est son premier long métrage.
 
 
 
“Ouvrir La Voix est un film sur les femmes noires d’Europe francophone issues de la diaspora. En s’appuyant sur des témoignages, des performances artistiques et des événements politiques, ce film donne l’opportunité à celles qui sont habituellement racontées ou silencées, de se raconter et d’être en charge de leur représentation à l’écran. Le film suit un double mouvement : mettre en lumière notre expérience commune du statut minoritaire au sein des anciennes puissances coloniales dont nous sommes issues, tout en rappelant l’hétérogénéité et la grande diversité des communautés afro-descendantes. Ouvrir La Voix s’inscrit dans un mouvement global de réappropriation de la narration par les femmes noires qui offrent ici bien plus qu’une fenêtre ouverte sur l’expérience minoritaire en France et en Belgique : elles proposent de penser l’Afropéanité et les diasporas noires dans leur puissance et leur potentialité créatrice” (Amandine Gay).
 
 
 
 
 
 
 
 
 
+ SAVE THE DATE !
 
 
 
 
 
 
Le séminaire se prolongera avec la projection de BORN IN FLAMES
 
 
 
de Lizzie Borden, USA 1983
 
 
 
Ven 03.02.17 / 19:30
 
 
 
CINEMATEK - Salle Ledoux
 
 
 
Version restaurée.
 
 
 
Suivi d'une rencontre entre la réalisatrice et Stoffel Debuysere
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Une initiative de CINEMATEK et Courtisane.
 
 
 
En collaboration avec l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique, l'ERG, Macba & Tabakalera
 
 
 
 
 
 
L'événement que constitue la récente restauration de Born in Flames, film fulgurant de la cinéaste américaine Lizzie Borden réalisé en 1983 et devenu emblématique, est l'occasion pour CINEMATEK de proposer à la réalisatrice une rétrospective inédite de son travail et une carte blanche aux résonances américaines, artistiques et militantes. Ce cycle sera inauguré par Lizzie Borden les 03.02, 04.02 et 05.02.
 
 
 
 
 
 
entrée étudiants ERG : 2 euros
 

Version actuelle datée du 30 septembre 2021 à 14:42

Actualités
Publiée 2018/02/01



no commons without commoning (*), Formes, gestes et pensées collectifs


(*) Une école d’art est une zone de convergence constellée d’une multiplicité d’individus, de choses et de flux, d’histoires, de fictions et de mises en scène, aux aspérités sociales, culturelles, matérielles singulières et interagissant.

Une école est aussi un territoire commun forcé. Car si on choisit d'y venir pour étudier, on ne choisit pas ceux-celles avec lesquel-le-s on va partager ce biotope éphémère.

Geôle ou lieu de rêve, vase clos ou arc à flèche, l’école est faite de ces morceaux épars.

C’est une maison pleine de hiérarchies, régie par des textes, des décrets mais aussi par des consciences qui s’y révèlent, brutales, fiévreuses, urgentes, suscitant un désir d’ensemble ou un désir de questionner « “l’ensemble »”, de fabriquer du commun.

Troublée par les réalités sociales, économiques, écologiques qui nous environnent, l’école se trouve affectée par l’embrasement de l’idéal technologique et la mise à feu des idéaux artistiques.

Le monde brûle et l’école n’est ni un frigo ni une lance d’incendie.

Est-elle sensée succomber au désenchantement du commun ou être un terrain d’expérimentation, d’invention du commun ?

Le séminaire 2018 se propose de mettre en jeu des récits et des expériences de formes collectives, des pratiques de paroles, de faires et de touchers, des modes de fabrication d’images, d’objets et d’espaces, qui tous traitent du commun.

Sans éluder la prise de risque, la faillite, le conflit.

Il s'agira de questionner ces formes, gestes et pensées dans la mesure où tout “commun” est toujours le résultat d’un “faire commun”, dans la mesure où quotidiennement nous dessinons une institution, intériorisée, incarnée, régie par des individualités et des entités collectives capables, ou non, de chorégraphier leurs dissonances, leurs propres doutes, leurs propres évolutions.

« Que nous reste-t-il de la communauté ? De ce qui a été pensé, voulu, désiré sous le mot de " communauté "  ? Il semble qu'il ne nous en reste rien. Ses mythes sont suspendus, ses philosophies sont épuisées, ses politiques sont jugées. On pourrait dire aussi : " la communauté ", c'était le mythe, c'était la philosophie, c'était la politique - est tout cela, qui est une seule et même chose, est fini. Ce livre essaie de dire ceci : il y a, malgré tout, une résistance et une insistance de la communauté. Il y a, contre le mythe, une exigence philosophique et politique de l'être en commun. Non seulement elle n'est pas dépassée, mais elle vient au devant de nous, elle reste à découvrir. » Jean-Luc Nancy, La Communauté désœuvrée, 1986

« J'ai besoin de zones d'indistinction pour accéder au Commun. ... Dans le squatt. Dans l’orgie. Dans l’émeute. Dans le train ou le village occupé. Nous nous retrouvons. Nous nous retrouvons en singularités quelconques. C’est-à-dire non sur la base d’une commune appartenance, mais d’une commune présence. C’est cela notre besoin de communisme. Le besoin d’espaces de nuit, où nous puissions nous retrouver par-delà nos prédicats. Par-delà la tyrannie de la reconnaissance. Qui impose la re/connaissance comme distance finale entre les corps. Comme inéluctable séparation.» Tiqqun, Comment faire ?, 2001

Vidéos


Tom Johnson, 99 blocks connected when they have no elements in common, 2011, Dessin à l'encre sur papier,50X65 cm


30 janvier, BOZAR

19:00, Salle M

No Commons Without Commoning : expérience de voix multiples (environ 30 min) Une proposition performative sur un principe de polyphonie inspirée et détournée de Running Commentaries de Bojana Cvejic.

Commentaires live remixés par Lawrence Le Doux, sur des images de déplacements, rassemblements ou gestes collectifs, issues de sources diverses.

Deux séances de projection : la première présente 2 mises en scène produites et dirigées par des artistes, la seconde inaugure l’exploration des formes, des gestes et des rites collectifs qui se poursuivra durant les deux jours de rencontres à l’erg.


20:00, Salle M

Streamside Day, Pierre Huyghe

Événement, célébration, 11 octobre 2003, Streamside Knolls, État de New York, États-Unis Film super 16mm et vidéo transféré sur Beta numérique, couleur, son, 26 min

Pour Streamside Day, 2003, Pierre Huyghe invente une coutume pour célébrer la naissance d’une communauté à Streamside Knolls, bourgade à la frontière de la ville et de la nature, au nord de New York. Constituée de membres qui, au départ, ne se connaissent pas, cette communauté va se souder autour de deux idées, le retour à une nature préservée, témoin d'un passé, et le désir d’être à l'origine d'une société nouvelle. La cérémonie a lieu le 11 octobre. Le rituel se déroule autour de ce lien privilégié avec la nature et la construction du lotissement. Une parade est organisée, conduite par un joueur de flûte qui précède un cortège des représentants locaux, poste, pompiers, bus scolaire… et qui se clôt par le marchand de glaces.

Des discours inaugurent le repas et le spectacle. Les enfants sont déguisés en animaux et fabriquent des maisons en carton, symboles de cette ville pionnière proche de la nature ; un rite prend forme, quasi fantastique.

The Sea of Silence, Marnie Weber

2009, Copie digitale d’une video HD, 16 min 12

Sea of silence raconte l’histoire des spirit girls se référant au mouvement spiritualiste américain du milieu du XIXème siècle, qui a su faire une place importante aux femmes. Les décors de leur quête onirique sont le plus souvent des transpositions des paysages mythiques de l'Amérique dans un monde enfantin et surréaliste.


21:00, Salle M

Essene, Frederick Wiseman

1972, USA, 82 min, Anglais st français

La vie quotidienne dans un monastère de l’État du Michigan, communauté de moines bénédictins totalement autarcique qui ne vit que pour le rituel. Comment résoudre les contradictions entre vie personnelle et vie de la communauté ? Comment à la fois être et ne pas être hors du siècle ?

Dans la relation entre le travail individuel et la pratique religieuse, les frères doivent surmonter les mêmes problèmes que dans n'importe quelle communauté : règles, travail, religion, valeurs, amour et jeu.


21:00, Studio

What A Flash, Jean-Michel Barjol

1972, France, 95 min

1970. A l'apogée du mouvement beatnik, de la musique rock, des drogues psychédéliques, et de la libération sexuelle, à l'heure où les phares de l'underground ont pour nom Jim Morrisson, Andy Warhol ou William Burroughs, le cinéaste Jean-Michel Barjol enferme pendant trois jours et trois nuits sur un gigantesque plateau de cinéma plus de deux cents acteurs, musiciens, peintres, acrobates. Ils sont censés vivre là leurs dernières heures... Le "scénario" qu'on leur a donné ? : « Condamnés à mort par le régime en place, des marginaux décident de faire de leur dernière heure une gigantesque orgie en protestation contre l'ordre qui les a rejetés. »

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31 janvier, erg

Accueil : 9h00

10h00 A choisir entre : trois présentations historiques de pratiques collectives situées dans de lieux et des temps différents

Ross Birell : Posse, Parasites & Polyphony: Morphologies of the Multitude (en anglais)

In this talk Ross Birrell will reflect upon multifaceted projects commissioned for documenta 14 (Athens and Kassel 2017). The projects were based upon long distance equestrian journeys (Criollo; The Athens-Kassel Ride; The Transit of Hermes) and recitals of classical music (Symphony of Sorrowful Songs; Fugue; Lento) and will be discussed in relation to the thought of Michael Hardt & Antonio Negri, Donna Haraway, Michel Serres, Rosi Braidotti, and Mikhail Bakhtin and considered in relation to forms of collaboration, collectivity and co-existence.



Arlette Despond-Barré, Les VHUTEMAS – Ateliers supérieurs d’art et de technique

Après la Révolution d’Octobre 1917, les Vhutemas, Ateliers supérieurs d’art et de technique, sont fondés en 1920 par un décret signé de la main de Lénine. La Russie - désormais l’URSS - connaît, de la fin du XIXe siècle aux débuts du XXe les mêmes bouleversements artistiques que les autres pays d’Europe occidentale. Il existe par exemple une longue et heureuse tradition d’échanges entre la Russie et la France mais aussi avec l’Allemagne. La Russie et l’Allemagne voient leurs systèmes politiques et sociaux éclater dans les premières décennies du XXe siècle. Révolution bolchévique en Russie et instauration de la République de Weimar en Allemagne. Les deux pays entament alors, quasi simultanément et conjointement à leurs révolutions politiques, une refonte complète de leurs systèmes d’enseignement et principalement de leurs systèmes d’enseignement artistique. Les deux établissements qui verront le jour, Bauhaus et Vhutemas, travaillent à l’invention de procédures pédagogiques adaptées aux conditions nouvelles qu’induisent leurs révolutions politiques respectives. La démocratisation de l’accès aux enseignements artistiques et techniques est au cœur des réformes avec toutefois quelques différences notables dues aux conditions socio-économiques, politiques et institutionnelles. L’Allemagne est engagée depuis déjà de nombreuses années en faveur du développement de son industrie tandis que la toute nouvelle URSS fragilisées par le communisme de guerre ne peut l’envisager. En Russie, c’est à la suite des « révoltes » de 1905 et de l’affaiblissement du pouvoir tsariste que les débats au sein des groupes artistiques dits de gauche seront les plus virulents et porteurs de projets en faveur d’une démocratisation de l’accès – de tous – à l’enseignement et principalement à l’enseignement artistique. Une première et conséquente réforme est votée en 1918. Le mot d’ordre porté par les professeurs et les étudiants est : VIVE L’ART LIBRE !. C’est ce dont nous débattrons.


Géraldine Gourbe, In the Canyon, Revise The Canon : Utopian Knowledge, Radical Pedagogy and Artist-run Community Art Space in Southern California

« Croire n’est pas mettre la main sur mais être marqué en creux.» Michel de Certeau

La ville de Los Angeles a souvent été distinguée, voire opposée à New York ; sa scène de l'art a longtemps été à la marge d'une histoire de l'art traditionnelle construite à partir entre autres de la notion d’avant-garde et d’un axe de lecture euro-américain. D'un côté, l'Ouest serait défini selon la spontanéité naïve, le poétique, le subjectif et le communautaire ; alors que de l'autre à l'Est, le conceptuel, le réfléchi, la dématérialisation, le neutre et l'individuel prévaudraient. Avant l’avènement du backlash social et culturel mené par le gouvernement Reagan dès le début des années 80, le sud californien a été un territoire privilégié pour la genèse et le développement des mouvements d’émancipation afro-américain, chicano, pacifiste, marxiste, féministe et homosexuel. À partir de la fin des années soixante, ces ondes révolutionnaires ont particulièrement influencé des pratiques comme la performance, la vidéo, l'installation, l'art collaboratif ou œuvré à l'édification de réseaux alternatifs tels que les artist-run spaces, non-profit spaces et, particulièrement, les artist-run community art spaces qui occupent une place centrale dans cet ouvrage. Entre Santa Barbara, Los Angeles et San Diego, l'action collective publique s’est construite autour de savoirs utopiques essaimés à leur tour dans les universités ou les écoles d’art favorisant l’émergence d’une pédagogie radicale. Ces manières autres ou encore expérimentales de penser, de faire et d’enseigner l'art ont permis une déconstruction de certains canons hérités d’une tradition et d’une histoire de l’art européennes tout en œuvrant à la remise en cause de l’american way of life.

12h30 : repas collectif

14h00-19h00 :

La seconde partie de cette journée et le lendemain seront consacrés quant à eux à des ateliers, qui s'organiseront selon une logique affinitaire afin de faire émerger dans une dynamique commune les terrains, sujets, formes, etc. qui seraient mis au travail.

L'après-midi du 31 janvier sera en effet consacré à l'expérimentation d'un dispositif permettant de faire émerger des atelier qui seront poursuivis le lendemain.

Durant cet après-midi chacun.e des intervenant.e.s invité.e.s par l'école et toute personne ou projet de l'erg qui l'aura souhaité, disposera d'une table, les autres personnes (étudiants, enseignants, personnels administratifs et techniques, personnes extérieures) seront invitées à prendre place à une de ces tables.

Tou.te.s pourront prendre connaissance, discuter de la problématique du séminaire, mais également, selon cette logique affinitaire, dégager en commun un terrain, un sujet, une forme qui seraient mis au travail le lendemain.

L'intervenant.e reste à table, outre qu'il/elle sera la mémoire de ces discussions, il lui sera demandé de leur donner une couleur spécifique en fonction de ses intérêts, de ses champs d'actions.

Toutes les demi-heures, les autres auront la possibilité quant à eux soit de rester et de poursuivre la discussion, soit de partir et de circuler entre les tables (sans prendre part aux discussions, en se mettant en situation d'écoute), soit encore de se rendre à une autre table (et de participer à une autre discussion).

Aucun matériel propre à l’école ne sera mis à disposition. Chacune.e est libre de venir avec les outils, objets, dispositifs, concepts etc. qui lui semblent appropriés pour s’adresser à la problématique des communs.


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1er février, erg

Matinée (9h00-12h30)

Suite des ateliers initiés la veille et interventions de Bojana Cvejic, Valeria Graziano et Judith Revel, opérant un retour de la théorie, de 11h00 à 12h30.

Une première mise en commun devra être opérée, sur base des notes des rapporteurs, élus au sein des divers groupes.

12h30 : repas collectif

Après-midi (14h00-19h00) suite des ateliers initiés la veille Une mise en commun finale sera débattue et devra être votée, en vue d’une publication.

19h00-21h00 « Il faut remplacer la convergence des luttes par la convergence des désirs. »


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Dispositifs transversaux 

Équipe de rédacteurs

Toute la matière du séminaire (conférences de la matinée, conversations spontanées, interventions accidentelles, dynamiques et contenus des discussions des tables) sont susceptibles d’être consignées puis restituées par une équipe de rédacteurs coordonnée par Peggy Pierrot.

Cette équipe alimentera un pad public accessible également à tou.te.s afin de permettre à chacun-e de commenter, contredire, développer toutes formes, tous gestes, toutes pensées survenant au cours de ce séminaire.

Les contenus produits pourront servir de matériaux pour une publication produite à l’issue du séminaire.

Équipe de captation

Pendant toute la durée du séminaire, une équipe captation sera coordonnée par Frédéric Dupont et archivera, par l’image et le son, tout ce qui s’y passera.

Infokiosque et Media Center

L'infokiosque est, traditionnellement, une petite bibliothèque de brochures à prix libre installée dans quelqu'endroit mal fréquenté.

Pour le séminaire de cette année, Certaines d'Entre Nous (collectif à l’arrache) a rassemblé une quarantaine de textes (souvent subversifs et radicaux), disponibles dans l'école, à proximité du Média Center (mais qu'est-ce donc ?) où l'on pourra se les procurer.

Le Media Center, quant à lui, mettra à disposition le matériel nécessaire à l’injection de contenu dans le pad public, qui sera projeté sur le mur à proximité, mais aussi de quoi fabriquer de nouvelles brochures épidermiques.

Cuisine, nourriture

La cuisine autogérée du Squat 123 (http://www.123rueroyale.be/?q=node/2) est invitée à partager ses outils pour permettre de se nourrir en collectif. - sous réserve -